Cameroun - Football. Dilemme des sélectionneurs expatriés : Chronique d’Emmanuel Jonas Kana

Emmanuel Jonas Kana | Mutations Vendredi le 08 Mai 2015 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Depuis le dernier sacre continental des Lions Indomptables au Mali en 2002, une kyrielle d’entraîneurs sélectionneurs expatriés se sont relayés sur le banc de touche camerounais, les mêmes causes produisant malheureusement les mêmes effets. Manifestement, c’est l’éternel recommencement. Décidément, depuis plus d’une décennie l’histoire des sélectionneurs expatriés ressemble à un conte de fée !

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Fortunes diverses, rebondissements indescriptibles, couacs de tout acabit, tout ou presque y est déjà  passé. Actuellement l’on est en train de vivre un autre pan de l’histoire des sélectionneurs expatriés, une histoire aux allures d’un feuilleton croustillant et bien corsé avec l’actuel sélectionneur Volker  Finke. Partira, partira pas ? C’est la grande expectative !

 

Je passe outre les entraîneurs  qui ont séjourné dans la tanière entre 2003 et 2008. Après la déculottée des Lions Indomptables à la Coupe du monde Afrique du sud 2010, les carillons de la restructuration et de la refondation de l’équipe nationale fanion avaient retenti un peu à l’image des échos d’un tam-tam traditionnel annonçant un évènement malheureux dans une contrée. Les sonorités de ces carillons étaient tellement fortes que tout le monde ou presque s’attendait à une révolution copernicienne.

 

L’intention de faire tabula rasa était irréversible. Il fallait absolument repartir sur de nouvelles bases et une dynamique innovante pour un avenir radieux. Du coup, le français Paul Leguen vint à la rescousse. Mais il fit chou blanc à la Coupe du Monde  sud-africaine. Il rendit son tablier de manière cavalière au profit d’un autre expatrié, le technicien espagnol Javier Clemente. La longévité de ce dernier à la tête de l’encadrement technique des Lions dura le temps d’une rose. Le projet de refondation et restructuration qu’il était censé conduire à bon port  resta une simple vue de l’esprit. Arriva alors Denis Lavagne, un « cousin germain » de Leguen. Bien qu’intérimaire, il commença à sa manière, à poser les jalons de la refondation.

 

Malgré la volonté et la témérité dont il fit montre, les mauvais vents qui soufflèrent dans la tanière, et ce,  dans toutes les directions, l’emportèrent. Mais le statut d’intérimaire ne changea pas avec l’arrivée de Jean Paul AKONO, pourtant revêtu d’une tunique de sapeur pompier. Il fit feu de tout bois pour poser sa pierre à l’édifice de la refondation. Fort malheureusement, le chemin de la refondation fut parsemé  d’écueils de toutes sortes. Les barrières et obstacles érigés sur sa route par les forces du mal furent infranchissables. Akono sortit de la tanière par la plus petite des portes pour des raisons à la fois inavouées et insoupçonnables.

 

A la faveur d’une prestidigitation inqualifiable, l’allemand Volker Finke prit les rênes de la direction technique des Lions. Les missions à lui assignées furent quasiment les mêmes : rénover, innover, redorer le blason des Lions Indomptables. Mais astreint aux résultats immédiats, Finke ne s’aventura pas véritablement dans une révolution tous azimuts. Il resta presque ancré dans les voies et sentiers balisés par son prédécesseur mais tout en procédant, à dose homéopathique, à l’injection de nouveaux éléments dans la tanière.

 

 

 Cahin-caha, Finke réussit l’exploit de qualifier les Lions pour la coupe du monde Brésil 2014. La prestation des Lions fut catastrophique. Son départ fut imminent. Mais contre toute attente, la confiance lui fut renouvelée par les décideurs. Et son « totem » le ghanéen Tanko resta à ses côtés. A Finke et Tanko, les autorités eurent dû leur adjoindre  deux camerounais dont les rôles furent bénins. C’est fut ni plus ni moins de la poudre aux yeux.

Pour rester dans la logique du neuf apparent, un nouveau capitaine des Lions fut nommé ainsi que deux adjoints. Les caciques de l’équipe nationale furent mis hors d’état de nuire. Du coup, l’on confia à Volker une autre mission aux allures prophétiques : bâtir une équipe conquérante et efficiente avec de nouveaux prodiges. Mais comment pouvait –on envisager une reconstruction optimale avec un encadrement technique qui portait les germes de l’échec et de la poisse ? Le changement radical ne s’accommode pas du raccommodage. Fatalement, les mêmes causes ne pouvaient que produire les mêmes effets.

 

La CAN 2015 en Guinée – Equatoriale est venue d’avantage confirmer les insuffisances et carences de Volker Finke. Les Lions, contre toute attente, sortaient prématurément de la compétition au grand désarroi de tous. Logiquement au terme de cette CAN équato-guinéenne, la succession du sorcier allemand devait être ouverte. Mais l’on est fortement surpris qu’on en soit encore aujourd’hui à parler d’un éventuel renouvellement de son contrat après tant de flops sur la scène internationale. S’agit-il d’une comédie ou d’un cirque ? En filigrane, se pose encore ici le sempiternel problème des entraineurs expatriés qui n’ont plus rien ajouté au palmarès, pourtant élogieux des Lions Indomptables du Cameroun depuis 2002. A méditer…

 

 

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