Lutte contre Boko Haram. Deux élèves à la Pj pour Boko Haram à Yaoundé.

Assongmo Necdem | Le Jour Mercredi le 28 Janvier 2015 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Agés de 17 ans, ils ont été gardés à vue pendant huit jours à la suite des propos tenus en salle de classe.

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Les deux élèves de 1ère sont libres depuis jeudi dernier, 22 janvier 2015. Ils sont retournés en salle de classe hier lundi, 26 janvier 2015, au Collège adventiste de Yaoundé. Les deux camarades se sont vus servir un avertissement en guise de sanction. En prime, ils ont passé huit jours à la direction de la Police judiciaire. Le temps que soit tirée au clair cette affaire de Boko Haram qui a éclaté au Collège le matin du 13 janvier. Tout part d’une discussion entre les élèves, peu avant le cours de philosophie (dispensé dans ce collège dès la 1ère) qui débute à 7h30. Ils commentent l’actualité marquée par la vague de soutiens au journal français Charlie Hebdo dont le siège a été attaqué par des terroristes.

Il y a ce fameux message, « Je suis Charlie », qui fait le tour de la planète, repris dans de nombreux pays, y compris dans une salle de classe du Collège adventiste au Cameroun. Lors de la discussion, l’un des camarades s’offusque du fait que le sort de Charlie Hebdo préoccupe tant, or les 12 morts de l’attentat ne sont rien comparés à tous les dommages causés par les terroristes de Boko Haram dans la partie septentrionale du Cameroun. Le garçon de 17 ans, qui est originaire de cette partie du pays, finit par écrire au tableau : « Je suis un Boko Haram ».

Emballement

Peu après, le professeur de philosophie arrive et rappelle le devoir qui est programmé. C’est alors qu’un élève se lève et appelle ses camarades à désobéir, car les autres et lui-même sont tous des Boko Haram, en référence aux écrits qui sont encore au tableau. L’affaire est portée à la surveillance générale. Puis c’est l’administration du collège qui est mobilisée. Tout s’emballe. « Sur le champ, nous avons convoqué les parents des deux élèves. Les enfants sont passés aux aveux complets », raconte le principal du Collège adventiste, Marin Mbara. « Le conseil de discipline a siégé, poursuit-il. Les parents avaient le choix entre deux options : accepter l’exclusion définitive de leur progéniture ou accepter que l’affaire soit portée à la police. Ils ont choisi la deuxième voie.

De commun accord donc, nous nous sommes tous rendus à la Compagnie de sécurisation des établissements scolaires et universitaires ». Cette unité de la police, nouvellement créée, est logée dans les locaux du Groupement mobile d’intervention (Gmi) à Soa. L’affaire semble si grave que le commissaire, commandant ladite compagnie, saisit la direction de la Police judiciaire. Même ici, on préfère s’en référer directement à Martin Mbarga Nguele, le délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn). Ce dernier instruit une enquête à la Pj. Une source policière ajoute qu’il y a même eu plusieurs réunions de la commission Boko Horam qui existe à la Dgsn, au sein de laquelle siègent plusieurs commissaires.

Pendant huit jours, plusieurs personnes sont entendues à la Pj : les deux élèves maintenus en garde-à-vue, leurs parents et les responsables de l’établissement scolaire. Au finish, rien n’a été retenu contre qui que ce soit, confie une source. « L’affaire se résume à un enfantillage de mauvais goût », déclare un officier de police. Sur la garde à vue des enfants, pendant 8 jours, la source explique que ces derniers ne pouvaient être mis en liberté avant toutes les vérifications nécessaires. On ne sait jamais. De même, le principal du collège adventiste justifie-t-il la dénonciation de ces élèves. « Nous n’avons voulu stigmatiser personne. Nous avons souvent dénoncé les enfants délinquants. En plus, nous ne pouvions pas nous limiter à traiter une affaire aussi sensible à notre niveau, eu égard à la guerre que notre pays mène actuellement contre le terrorisme.

Il était de notre devoir d’alerter les autorités qui ont d’ailleurs appelé tous les citoyens à collaborer contre cet ennemi commun », affirme Marin Mbara. Pour les parents des deux élèves, il s’agit d’un malheureux incident désormais clos. Nul besoin d’y insister outre mesure.

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