Football. Des scandales à répétition autour de la Démission de Sepp Blatter

Cameroon-Tribune Jeudi le 04 Juin 2015 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
IL était la société qui gérait les droits de diffusion et de marketing de la Coupe du monde jusqu’à sa faillite en 2001.

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En 2010, la justice suisse démontre que Joao Havelange, ex-président de la FIFA (1974-1998), et son ex-beau-fils Ricardo Teixeira, alors patron de la Fédération brésilienne, ont perçu des pots-de-vin en échange de contrats de droits TV. Une dizaine de responsables de la FIFA est également accusée. Mais la justice classe l’affaire.  L’enquête menée par la commission d’éthique de la FIFA dédouane Joseph Blatter.

 

2010 : Attribution du Mondial à la Russie et au Qatar

 

En novembre 2010, le Tahitien Reynald Temarii et le Nigérian Amos Adamu, membres du Comité exécutif, sont suspendus pour des soupçons de corruption dans la prochaine attribution des Mondiaux 2018 et 2022. En décembre 2010, la Russie (2018) et le Qatar (2022) sont désignés. Les médias anglais parlent de corruption. La FIFA nie avant que la nouvelle commission d’éthique n’ouvre une enquête, sous la houlette de Michael J. Garcia. Mais la FIFA estime que les manquements observés ne sont pas de nature à remettre en cause l’attribution des compétitions. Garcia dénonce une présentation erronée de son rapport et démissionne.

2012 : radiation de Bin Hammam

 

Rival de Sepp Blatter en 2011, l’homme d’affaires qatari Mohamed Bin Hammam, ex-président de la Confédération asiatique, est soupçonné par la FIFA d’avoir acheté des voix au sein de la Concacaf (confédération nord-américaine) dont le président Jack Warner, est également visé. Reconnu coupable, Bin Hammam est banni à vie. Le Tribunal arbitral du sport annule la sanction, mais il est radié à vie en 2012, pour des malversations. Warner, par ailleurs, accusé dans d’autres dossiers, prédit un « tsunami » s’il est mis en cause. En 2011, il démissionne et les charges contre lui sont abandonnées.

2014: Démantèlement d’un trafic de billets pour le Mondial

Pendant la coupe du monde au Brésil, un réseau international de vente frauduleuse de billets est démantelé. Au cœur de l’affaire notamment, la société Match Service, prestataire de la FIFA sur les coupes du monde. Match Service compte parmi ses actionnaires Infront Sports and Media, société gérée par Philippe Blatter, neveu du président de la FIFA.

2015 : le virement de dix millions $

 

Alors que la Fifa semblait tenir, malgré l’arrestation de quelques responsables, tout s’accélère avec ce transfert de dix millions de dollars (plus de 2 milliards F) par le Comité d’organisation du Mondial 2010 en Afrique du sud. Jérôme Valcke, le SG de la Fifa, est au cœur des accusations. L’instance affirme que cet argent était destiné au développement du football dans les Caraïbes. Fin 2006 déjà, Jérôme Valcke, alors directeur du marketing de la FIFA, est écarté après une affaire de contrat litigieux entre deux entreprises. Six mois plus tard, il est rappelé et nommé secrétaire général de la FIFA.

 

Josiane R. MATIA


 

FIFA: et maintenant ?

De nombreuses interrogations soulevées par le retrait du président de la Fédération internationale de football association.

 

L’annonce, mardi, du départ de Sepp Blatter de la présidence de la Fédération internationale de football association (FIFA), n’a pas fini de faire parler. Personne n’avait vu venir cette démission, malgré les scandales qui éclaboussent l’instance mondiale, particulièrement ces dernièrs jours. Et déjà, de nombreuses interrogations sont soulevées. Notamment sur l’après-Blatter.

Qui pour gérer en attendant une nouvelle élection ?

Sepp Blatter s’en va de la FIFA. C’est acquis, mais le Suisse continuera à présider aux destinées pendant un moment.  « Je remettrai mon mandat à disposition lors d’un Congrès électif extraordinaire. Je continuerai d’exercer mes fonctions en tant que président de la FIFA jusqu’à l’organisation de ces prochaines élections », a-t-il déclaré à la presse. Or, le prochain congrès est prévu en mai 2016. Trop long pour Sepp Blatter qui souhaite que tout aille le plus vite possible. Mais, il veut bien laisser le temps aux probables candidats de se préparer. C’est pourquoi, selon la FIFA, l’élection se tiendra entre décembre 2015 et mars 2016. Le temps pour le président sortant d’engager quelques réformes. En espérant qu’il en ait le temps, vu que certains médias annoncent l’ouverture d’une enquête du FBI à son encontre.

Qui pour succéder à Sepp Blatter ?

Le premier nom qui vient à l’esprit est celui de Michel Platini, tant le chemin semble s’être ouvert. Le Français avait déclaré qu’il ne serait jamais candidat tant que le Suisse serait là. Maintenant que ce n’est plus le cas... Depuis mardi soir, les soutiens de présidents de fédérations, principalement européennes, se succèdent. Et quand on a vu Platini avant le congrès du 29 mai dernier, pressant Sepp Blatter de démissionner, on peut penser que sa candidature ne sera pas une surprise. Même si on oublie très vite que le président de l’UEFA était l’un des principaux soutiens de la candidature du Qatar pour 2022, le pays par lequel le scandale est en quelque sorte arrivé. Des soupçons de corruption ont même pesé sur l’ancien meneur de jeu des Bleus. En attendant sa position, le prince jordanien Ali Bin Al-Hussein, dernier challenger de Sepp Blatter, s’est dit «à la disposition des fédérations de football nationales désireuses de changement». Tout comme les anciens footballeurs David Ginola et Zico. Dans les rangs de ceux qui « hésitent mais verront », deux anciens candidats qui s’étaient retirés avant l’élection : le Portugais Luis Figo et le Néerlandais Michael van Praag. Soutien de Sepp blatter lors de la dernière élection, la Confédération africaine de football a pris acte hier de sa décision dans un communiqué, précisant qu’elle s’engage « à soutenir les réformes allant dans le sens de la consolidation d’une FIFA qui sera acceptée par tous ».

Josianne R. MATIA


 

Une nouvelle ère pour la FIFA

La démission-surprise de Sepp Blatter  marque la fin de l’époque durant laquelle la FIFA résolvait ses problèmes en famille, en son sein, dans l’opacité, sans intrusion influente, voire décisive de quelque autre institution, fût-elle étatique. Il en fut ainsi sous Joao Havelange, qui dirigea la FIFA durant un quart de siècle, de 1974 à 1998. Ancien secrétaire général de l’organisme faîtière du football mondial et lieutenant de Havelange,  Blatter a su habilement consolider le système depuis sa première élection en 1998. Les soupçons de corruption pesant sur des membres de la FIFA, s’agissant, par exemple, de dossiers sensibles comme les droits médiatiques pour les grandes compétitions ou le choix de tel ou tel pays candidat à l’organisation de la coupe du monde, ont toujours été balayés en interne, par des mises à l’écart des membres concernés. Cette méthode a permis jusque-là de sauvegarder l’essentiel : le système et sa tête.

Le contexte a changé. Depuis la crise financière dite crise des subprimes qui a éclaté aux Etats-Unis en 2008, les Etats, particulièrement les super-puissances occidentales, ont développé des cadres juridiques, économiques et financiers afin d’assurer la transparence des transactions financières à travers le monde. Même le secret bancaire suisse a fait son temps. La lutte contre la corruption, le blanchiment de l’argent, les paradis fiscaux ont fait l’objet de conventions internationales et de législations nationales. La coopération judiciaire et policière entre de nombreux pays est encadrée à cet effet. La FIFA n’est plus épargnée. Elle ne peut plus résoudre en famille ses problèmes de cette nature. Il n’est pas étonnant que la procédure en cours contre sept dignitaires de la FIFA arrêtés par la police de Zurich ait été impulsée par la justice américaine. Sur un arrière fond géopolitique de gendarme du monde, les Etats-Unis ressuscitent le puritanisme américain, oubliant, sur un autre tableau, le fameux scandale de l’attribution des J.O. d’hiver à Salt Lake City du 8 au 24 février 2002.

Une brèche s’ouvre-t-elle sur le sacro-saint principe de la non-intrusion notamment des Etats dans les affaires internes de la FIFA, des confédérations continentales et des fédérations nationales de football ? Au plan technique du football, non. Mais au plan administratif, l’avenir nous le dira bientôt. Car s’annonce à la FIFA une ère de changements profonds dans le système. Elle n’est plus au-dessus de tout.

ESSAMA ESSOMBA

 

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