Cameroun - Economie. Des commerçants en grève à Bafoussam

Michel Ferdinand | Mutations Mercredi le 27 Mai 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ils dénoncent les tracasseries de certains agents des impôts et l’augmentation des prix de location des comptoirs aux marchés A et B.

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A l’exception des boucheries, la plupart de boutiques aux marchés A et B sont restées fermées toute la journée d’hier, 25 mai 2015, à Bafoussam. D’un marché à l’autre, les vendeurs ont tenu à respecter un mot d’ordre de grève, lancé vendredi dernier, à partir d’un tract abondamment distribué. Les grévistes dénoncent, entre autres, le reclassement effectué par les services du centre divisionnaire des impôts et l’augmentation, soudaine, des taux de location des boutiques par la Communauté urbaine de Bafoussam (Cub).

 

Un débrayage qui devrait se poursuivre, selon les grévistes, au cas où les autorités n’engagent pas des négociations pour voir clair dans cette affaire : « Nous ne pouvons plus supporter ce qui se passe dans nos marchés. Les gens agissent comme si nous étions des moutons, en imposant des prix que nous devons payer, sans donner des critères objectifs», décrie un commerçant visiblement courroucé. Le contenu du tract était déjà indicateur d’un malaise qui couve. « Nous sommes asphyxiés. Ils ont encore recommencé [parlant du fisc et de la communauté urbaine Ndlr]. Les prix sont passés du simple au double », indique le tract en question. Tout laisse d’ailleurs croire que les prix de la sous-location des boutiques ont été fixés à 5000 Fcfa, contrairement à 2500 Fcfa, exigés par le passé.

 

S’agissant des impôts à payer, les mêmes commerçants ne savent sur quelle base sont réalisés les reclassements : «  Un agent des impôts vous fait passer directement de la catégorie B de l’impôt libératoire à la patente. Et quand vous voulez savoir comment il procède, il vous demande de négocier en lui versant 300 000 ou 500 000 Fcfa pour vous remettre dans la catégorie d’avant », s’indigne une commerçante. « Trop c’est trop avec les hors-la-loi. L’heure est mauvaise et la goutte d’eau a traversé le vase. Unissons-nous comme un seul homme. Levons-nous contre toute sorte de tracasseries, d’injustices, d’abus de pouvoirs et toute arnaque de la part des agents des impôts, contrôleurs de prix et faux policiers », lit-on sur ce tract. Conséquence, plus de 2000 boutiques n’ont pas ouvert dans ces marchés.

 

A défaut d’avoir la version des faits des responsables des services incriminés, aussi bien de la communauté urbaine que des impôts, l’on se souvient qu’un mouvement similaire a eu lieu en mars 2014. « Dans le cadre de notre travail d’élargissement de l’assiette, nous avons entrepris de recenser tous les commerçants de la ville de Bafoussam, afin que chacun contribue en fonction de ses capacités », expliquait alors le chef de Centre régional des impôts à l’Ouest, Amadou Mohaman. Avant d’ajouter : « Et nous nous sommes rendus compte que beaucoup de commerçants se réfugient, peut-être à tort, dans le régime de l’impôt libératoire. A partir des recoupements, nous avons recensé, et ceux qui doivent être reclassés à la patente le seront ».

 

A l’époque, les services des impôts avaient répertorié 2179 contribuables à Bafoussam 1 dont 248 [10%] devaient être reclassés. A une époque déjà, la Cub justifiait l’augmentation des prix de location des boutiques par l’application d’un texte signé du Premier ministre.

 

Pourquoi les commerçants sont-ils de nouveau en colère à Bafoussam ? Les consultations entreprises par les autorités administratives locales,  a-t-on appris, permettront sans doute de lever l’équivoque et de mettre fin aux pratiques d’arnaque qui continuent de gangrener le milieu des impôts à l’Ouest. Puisque, si l’on convient qu’il faut payer ses impôts, l’argent du contribuable ne doit pas aller dans les poches de quelques individus véreux.

 

 

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