Ils sont accusés de chantage, de marchandage et d’arnaque dans les différents paiements

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C’est avec beaucoup de peine que la commune de Nyete, dans le département de l’Océan a pu tenir en fin de semaine dernière sa session ordinaire consacrée à l’examen et à l’adoption du budget de l’année 2015 en termes de compte administratif, de gestion et de gestion-matières. Après un report, faute de moyens financiers, c’est à la veille de la prochaine échéance que la trésorerie d’Ebolowa débloque enfin les sommes conséquentes. «Je souhaite attirer l’attention du grand public quant aux blocages répétés dont la commune de Nyete fait l’objet auprès de la Trésorerie Générale d’Ebolowa. Sur des impôts de l’exercice 2015, un ordre de virement déposé le 08 Janvier 2016 de 29 500 000 Fcfa, n’a été positionné que le 18 Mars 2016 malgré la production des comptabilités et autres documents requis au mépris de charges qui pèsent sur la commune». S’est indigné le maire Jean Jaurès Mengué en plein conseil, dans son discours de circonstance.

Depuis le petit receveur municipal ayant son bureau à la commune jusqu’au tout puissant Trésorier Payeur Général dans son somptueux bureau à la région, en passant par le receveur des finances, les maires voient de toutes les couleurs. Pour traîner les paiements, la raison des «patrons» des finances est toute trouvée : «les caisses sont vides». Mais lorsque le pourcentage est annoncé à l’avance, l’argent est tout de suite disponible. C’est ainsi que les maires, pour percevoir un peu d’argent, passent par toute sorte de marchandage et de chantage de la part des receveurs et autres TPG.

Autres goulots d’étranglement, c’est ce qu’ils appellent «des erreurs de paramétrage». Depuis l’exercice 2014, la somme de 43 000 000 Fcfa appartenant à la commune de Nyete avait été virée à tort à la communauté urbaine de Kribi ; malgré les interventions du préfet de l’Océan, ce problème n’a jamais trouvé de solution. Pour plusieurs observateurs, ces prétendues erreurs de paramétrage ne sont autre chose qu’une mafia financière bien huilée, permettant aux auteurs de ces virement faux et aux ordonnateurs finaux de se partager le butin, puisqu’il n’existe pas à proprement parlé de ligne budgétaire susceptible de recevoir un tel virement.

Au-delà de ces quelques éléments visibles à l’œil nu, ces professionnels de comptabilité utilisent plusieurs autres astuces invisibles des profanes que sont les maires, pour s’enrichir et mener allégrement un train de vie généralement démesuré.

Les travaux se sont déroulés dans les nouveaux locaux d’Adjap, chef-lieu de cet arrondissement longtemps resté sous les hévéas de la multinationale Hévécam s.a, et sous le regard du sous-préfet Gabriel EBAH, représentant du préfet de l’Océan. Le maire a reçu le quitus de sa gestion de l’exercice 2015. Les comptes administratif,  de gestion et de gestion-matières ont été adoptés.
 

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