Cameroun - Réligion. DÉCÈS DE MGR BALA. Des insectes au service des enquêtes

Jean-René Meva’a Amougou | Intégration Lundi le 12 Juin 2017 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Des larves de mouches prélevées à Tsang le 02 juin dernier sont actuellement en exploitation dans deux laboratoires. Elles pourraient apporter un précieux brin de lumière sur la mort de l’évêque de Bafia.

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Quand précisément est mort Mgr Jean-Marie Benoît Bala?

La question taraude les esprits au sein des deux collèges d’enquêteurs mis sur pied le 02 juin dernier. «Nous comptons obtenir des éléments probants de réponses dans les tous prochains jours. Des échantillons de larves d’insectes (mouches, coccinelles et carabes) que nous avons prélevés sur le corps de Mgr et dans la périphérie de l’endroit où il a été découvert nous seront d’un grand apport dans la recherche de la vérité autour de ce drame», souffle un cadre du Service central des recherches judiciaires de la gendarmerie nationale à Yaoundé. Selon ce hautgradé, ces échantillons sont en observation dans deux laboratoires d’éco-entomologie distincts. Particulièrement rétif à localiser ces centres d’analyses, il ajoute néanmoins que «le moment venu, nous allons confronter les deux, de manière à remonter le scénario de cette tragédie, notamment grâce aux oeufs qui ont pu être pondus sur le corps de l’évêque et grâce à l’âge des larves retrouvées».

Sur les caractéristiques desdits insectes, on apprend qu’il s’agit de plusieurs types d’arthropodes dont le régime alimentaire est directement ou non lié à la présence d’un cadavre. «Sur Mgr, on a trouvé quelques insectes, notamment des mouches venues se nourrir du cadavre.

Il y avait aussi certains invertébrés qui se nourrissent des autres espèces animales précédentes. Nous avons également des insectes omnivores se nourrissant à la fois du cadavre et de la faune présente sur le cadavre. On peut aussi mentionner la présence des insectes dits opportunistes, comme les araignées par exemple, dont la présence n’est pas systématique pour tous les cadavres mais due au hasard», renseigne une autre source proche de l’enquête à la Direction de la police judiciaire.

Dans cette institution, on relève que la solution à l’énigme que pose la mort suspecte de Mgr Bala pourrait venir des oeufs de ces bestioles, notamment des mouches. «Nous avons là un matériau efficace pour la datation du cadavre au jour près. Dans la théorie criminelle, il est reconnu qu’elles arrivent seulement quelques minutes ou quelques heures après la mort d’un individu ou d’un animal.

Elles viennent pondre leurs oeufs ou déposer leurs larves dans les orifices naturels. Ces larves deviennent adultes en deux semaines et là on pourra estimer l’intervalle de temps écoulé entre le décès et la découverte du corps».

Vers un recadrage

Posée ainsi, l’importance que les enquêteurs accordent à ces «petits charognards» devient capitale. Elle l’est d’autant plus qu’elle pourrait compléter certains aspects de l’autopsie effectuée sur le cadavre de l’évêque de Bafia. «L’enjeu est de répondre aux mille questions posées au sein de l’opinion publique dans le cadre de cette affaire monstrueuse», émet un enquêteur. A en croire ce dernier, le décès de Mgr Bala, en plus de mobiliser de grands experts, mobilise surtout deux équipes. Selon nos informations, l’une travaille sur la piste d’un suicide du prélat catholique. L’autre piste, celle d’un assassinat, est explorée par un groupe différent. Le premier de ces pools d’investigateurs vise à répondre d’une part aux questions de savoir s’il s’est suicidé, pourquoi et quand le sermonnaire l’a-t-il fait.

Le second s’emploie à détecter les auteurs du crime au cas où la mort du Mgr Bala serait finalement confirmée comme telle. C’est cette dernière équipe qui a exigé l’interpellation du gardien et du chauffeur de l’évêché.

Dans l’une comme dans l’autre hypothèse, le «langage des insectes» pourrait couper court aux versions qui infestent l’opinion.

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