Cameroun - Economie. Crise dans les micros finances: Comment l’Etat abandonne les épargnants et clients de Comeci

Gérard ABÉGA | Sans Détour Mardi le 23 Mai 2017 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
4 mois déjà qu’ils ne parviennent pas à se faire payer leurs dépôts et épargnes auprès de cette institution financière, dans l’indifférence la plus abjecte des pouvoirs publics et de la Cobac-la Comission bancaire d’Afrique centrale. Suffisant pour les épargnants d’appeler à la proclamation de la restructuration de la micro finance dans l’espoir de sauver leur argent.

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Le constat que font les clients et autres épargnants de Comeci-la Compagnie équatoriale pour l’épargne et Crédit d’investissement, est des plus aberrants. Depuis le mois d’août, ses clients sont incapables de procéder au retrait de leurs dépôts et épargnes auprès de ses différents guichets établis à travers le territoire national. Une situation désastreuse qui a déjà causé des torts incommensurables aux nombreuses entreprises qui y avaient logé leurs fonds de roulements, et qui a plombé du coût leurs activités.

Sans compter de nombreuses associations qui y avaient versé leurs fonds, et qui n’ont pas pu procéder comme il est de coutume, aux répartitions de rentrée scolaire et de fin d’année.

Autant à la direction générale que dans les agences, les plaintes pleuvent, mais rien n’est fait pour combler les attentes des déposants et épargnants, contraints de gober, la mort dans l’âme, les promesses sans lendemain des dirigeants.

Le bluff en continu

Pourtant, c’est depuis le 25 août que les dirigeants de Comeci avaient fait miroiter à ses clients le retour à la normale dans le fonctionnement des activités de la banque, à la suite d’une crise de trésoreries dont on ne comprend toujours pas les véritables causes.

Comeci avait publié un communiqué faisant état de la mobilisation d’un financement de ses partenaires extérieurs, en l’occurrence, une mystérieuse banque dénommée Impex Bank de Suisse, à hauteur de 50 milliards de Fcfa. Dans l’euphorie communicationnelle qui avait suivi cette annonce, certains responsables de la micro finance affirmaient que l’argent était déjà disponible, avant d’ajouter par la suite qu’il faudra un délai d’au moins 2 mois pour respecter les formalités nécessaires au transfert des fonds de Suisse au Cameroun.

Rendus au début de la nouvelle année 2017, soit plus de 4 mois après la pompeuse annonce, les épargnants attendent désespérément de voir la couleur de ce refinancement helvétique, à travers la possibilité de retrait à la caisse. En vain. Dans l’une de ses sorties médiatiques, le nouveau Directeur Général de Comeci avait annoncé la vente de certains de ses immeubles acquis (à la sueur des épargnants !), pour pouvoir redresser sa situation financière. Depuis lors, il n’en est rien, les clients continuant de souffrir le martyre de l’absence de liquidités de l’institution financière. Aujourd’hui, certains responsables ne parviennent même plus à répondre aux appels des clients, et ceux qui ont le courage de le faire, continuent de laisser croire que la situation est toujours sous contrôle. Du bluff en continu qui met à mal les relations entre la banque et ses clients, ces derniers appelant de tous leurs voeux l’intervention des pouvoir public, pour sauver ce qui peut encore l’être.

Sur fond d’escroquerie pernicieuse

Et pour cause, à la décrépitude de la situation financière de Comeci, l’Etat répond par un silence assourdissant. Peut-être attend-il de voir les clients manifester leur colère à travers les rues, et éventuellement les casses, pour pouvoir réagir ? Toujours est-il qu’à l’observation, la situation à la Comeci va de mal en pire. Jusqu’en octobre, il était encore possible dans certains guichets de se faire payer le 10è du montant sollicité. Mais depuis lors, en dépit de l’ouverture des bureaux, aucun copeck n’est plus payé à ceux qui font la demande de retrait. A l’intérieur, la situation n’est guère reluisante. Le personnel accuse de nombreux mois de salaires non payés. Chacun a pu faire le constat, aucun gadget publicitaire, à l’instar du calendrier que les entreprises commerciales distribuent à leurs clients en début d’année, n’a été édité durant tous ces derniers temps. Ceux qui ont voulu adresser un fax à la direction générale ont été déboussolés, la ligne étant suspendue, sans doute pour défaut de paiement.

Sans conteste des fresques d’une faillite qui ne dit pas son nom, et que continuent de masquer les responsables de la banque, sur fond d’une escroquerie pernicieuse. Car à l’inverse, incapables de se faire faire payer le moindre débours, les clients constatent avec amertume que la banque continue de prélever les agios mensuels sur les dépôts. Toute chose qui exacerbe l’incompréhension face à cette déconvenue, qui risque de provoquer, dans les jours qui viennent, un soulèvement populaire de la part des épargnants et des déposants. A moins que l’Etat et la Cobac ne prennent leur responsabilité pour mettre fin à une imposture qui n’a que trop duré.

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