Emeutes Bamenda. Crise anglophose: Des citoyens proposent des solutions
La région du Sud, à l’instar des autres parties du pays s’interroge sur l’avenir de la situation qui se vit aujourd’hui dans la partie occidentale du Cameroun.
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Plusieurs mois déjà, le rythme de vie à changé de ce côté, il faut se réajuster pour tenir à ce qu’on appellerait nouvelle forme de vie. Pourtant, parti sur les revendications corporatistes, celles-ci se sont élargies sur d’autres aspects que certains appelleraient le fédéralisme ou alors l’effectivité de la décentralisation annoncée depuis une vingtaine d’années dans la constitution toilettée de 1996 au Cameroun. Certains citoyens de la cité capitale du Sud, partagent leur avis et émettent des pistes de solutions pour sortir de cette impasse.
Réactions
I°- Guy Roger Mvondo
Habitant quartier Abang à Ebolowa
Que peut nous enseigner la situation actuelle dans la partie occidentale du Cameroun ?
L’enseignement que l’on peut tirer de cette situation qui se vit dans la partie occidentale du Cameroun est que, un état qui se respecte doit fonctionner avec une réglementation et de façon proactive. Car, gouverner c’est prévoir au lieu de toujours se mettre en position de réaction après coup. Le problème anglophone ne date pas de l’an dernier, ceux qui étaient en charge de le traduire dans les faits sont restés dans la diversion, et à tromper celui qui les nomme. Ainsi, on cache les aspirations des populations pour dire juste ce que « roi » veut entendre. On se retrouve aujourd’hui dans les subterfuges, dans l’usage des méthodes peu orthodoxes. La leçon à tirer est qu’un dirigeant sérieux est à l’écoute de leur peuple, c'est-à-dire met ce peuple au centre de toutes les préoccupations. Nous sommes écœurés à ce jour que les enfants soient pris en otage, qu’ils ne vont pas à l’école, malgré toutes les tentatives et les manipulations orchestrées autour de cette situation.
Qu’est ce qu’on peut envisager pour que la vie reprenne son cour normal?
Le dialogue reste l’arme la plus efficace que toutes les autres armes. Et la puissance de la parole dépasse tout autre chose que l’on peut entreprendre là-bas. La parole a un pouvoir créateur, dieu en a utilisé la parole pour créer le monde et donner vie à toute l’humanité. C’est celui qui est en position de force qui doit descendre, toutes les formes de rencontres restent infructueuses parce qu’elles ne sont pas sincères, ce qui crée le blocage dans l’avancée des négociations. Le dialogue doit être en toute franchise parce que nous sommes tous des Camerounais, sans hypocrisie parce que nous aimons tous ce pays, et sans condescendance parce qu’il n’y a ni plus fort, ni plus faible devant le Cameroun. Ainsi fait, chaque partie sortira grandie et c’est le Cameroun qui va gagner.
II°- Daniel Elom Nna
Coordinateur du centre d’appui aux initiatives paysannes d’Ebolowa (CAIPE)
Quel avis donnez-vous sur la situation actuelle dans la zone anglophone du Cameroun ?
On dira que, la force ne doit pas être un mode opératoire pour résoudre les problèmes chez nous au Cameroun. Les enseignants et les avocats ont posé des préoccupations, qui si elles avaient été pris en compte à temps n’entraineraient jamais la situation actuelle. En parlant de fédéralisme, beaucoup pense directement à la sécession que non, le problème de fond est la mise en œuvre effective de la décentralisation annoncée depuis une vingtaine d’années.
Pensez-vous que le blocage vient d’où jusqu’à cet instant ?
Le pouvoir de décision et les moyens sont centralisés au niveau de Yaoundé ainsi, décentraliser devient un problème dangereux pour ceux là, ils pensent à certains avantages qui vont perdre au détriment des régions et préfèrent garder le statut quo et mener la décentralisation à pas de tortue. Ce problème vu sur l’angle de la décentralisation concerne toutes les régions du Cameroun. Où sont passées les régions annoncées on peut s’interroger. Il est alors question que le pouvoir revienne au peuple qui doit être en même de décider de qui doit conduire sa destinée dans les régions. Voyez ce dysfonctionnement qui est propre au Cameroun avec l’affaire des délégués du gouvernement. On prend quelqu’un qui n’est pas élu on le place au- dessus des élus, et qui ne rend compte qu’à ceux qui l’on nommé, c’est bizarre.
Quelles peuvent être les pistes de solutions pour sortir de cette situation ?
Le dialogue franc prend en compte tous les problèmes en vue des solutions concrètes et non de surface. La mise en place d’une commission en charge du bilinguisme et du multiculturalisme est loin de résoudre le problème, c’est une grosse blague on dirait. Car, beaucoup de Francophones ont déjà intégré le sous système anglophone ce qui voudrait dire l’anglais ou le Français sont déjà intégrés dans la vie des Camerounais. La preuve il y a eu défilé dans ces zones occidentales du pays, ce qui veut dire que tout le monde milite pour un Cameroun. On pose alors des problèmes qui préoccupent tous les Camerounais au quotidien, c’est que le pouvoir revienne au peuple, que ce peuple prenne des décisions pour son propre développement. Le pouvoir central opte aujourd’hui pour le pourrissement on dirait de la situation pour qu’à la fin, le président qui viendra se prononcer soit vue comme un « sauveur », l’homme de toutes les situations et de tous les temps. Nous sommes sur un terrain politique et là, tous les coups sont permis pour se positionner.
Propos recueillis par
Jacques Pierre SEH
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