Sénégal. Commentaire : Macky et Paul

Mutations Vendredi le 22 Janvier 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
C’était une promesse de campagne électorale. Le président de la République du Sénégal, Macky Sall, l’a traduite dans les faits. Le mandat présidentiel dans ce pays riche de son arachide et de son poisson passe de sept à cinq ans.

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Désormais soumise au Conseil constitutionnel, cette disposition de la Constitution du Sénégal ne pourra plus faire l’objet de révision, si elle est validée. Au bout du compte, cette réforme devrait être soumise au mois de mai prochain à un référendum populaire, afin de déterminer si la prochaine élection présidentielle se tiendra en 2017 ou en 2019. «Il faut qu’on comprenne, en Afrique aussi, qu’on est capable de donner la leçon, et que le pouvoir ce n’est pas une fin en soi», avait déclaré Macky Sall en mars 2015, au cours d’une rencontre avec la presse étrangère basée à Dakar.

Incontestablement, le successeur d’Abdoulaye Wade est entré dans l’histoire de l’Afrique et du Sénégal (pays souvent cité comme une référence démocratique sur le continent) le 18 janvier 2016.

Au Cameroun, la date du 18 janvier 2016 ne restera pas moins gravée dans le marbre de l’Histoire. Cette date consacre le 20e anniversaire de la Constitution en vigueur dans le pays. Deux décennies après la promulgation de la loi fondamentale, alors présentée comme le déclic vers le printemps démocratique, le bilan n’est pas flatteur. Toujours pas de Conseil constitutionnel, de Haute cour de justice, d’application de l’article 66 sur la déclaration des biens, encore moins de conseils régionaux. La montagne érigée par les constitutionnalistes de renom a accouché d’une souris, pensent certains analystes, qui gardent surtout en travers de la gorge la révision constitutionnelle de 2008.

Pour d’autres, le verre est à moitié plein. Car le sénat fonctionne « normalement », l’application des dispositions sur la déclaration des biens est « complexe », la révision de l’article sur la limitation du mandat présidentiel était dictée par des « contingences politiques propres au Cameroun ». Soit !

Mais comment comprendre la violation du consensus scellé lors de la Tripartite de novembre 1991 ? L’élégance républicaine commandait au moins la convocation d’un référendum avant la modification constitutionnelle de 2008. Mais les faucons du régime ont opté pour le passage en force, emballant le cri du peuple dans un vocable aussi cynique que maladroit : « les émeutes de la faim ».

D’ici, nous voyons des thuriféraires du régime, à l’évocation du coup d’éclat de Macky Sall, déclarer que le Sénégal n’est pas le Cameroun. En son palais, le patron du groupe au pouvoir se dit certainement, dans son for intérieur, que « ce petit-là n’a rien compris à la démocratie à l’africaine ». Ignorant majestueusement le tribunal de l’histoire. En ce moment-là, le prince d’Etoudi n’aura plus la possibilité de se défausser sur les appels à candidature des militants zélés de son parti politique. Tenez, à propos, il se dit que Macky Sall est resté inflexible sur la réduction du mandat présidentiel, malgré les pressions des faucons de son camp, qui tenaient à rester pendant deux ans supplémentaires à la mangeoire.
 

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