Cameroun - Nigeria. Comment venir à bout de l’hydre Boko Haram ?

Jacques Kaldaoussa | Mutations Vendredi le 13 Juin 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les solutions pour combattre efficacement la secte islamiste nigériane diffèrent d’un corps à un autre. Boko Haram ressemble à une véritable nébuleuse. A ses débuts, autant les autorités nigérianes et camerounaises ont minimisé le phénomène au point où il est devenu un problème de sécurité mondiale.

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 Le récent sommet de Paris consacré au Boko Haram donne la dimension de ce phénomène. La pauvreté, la misère et le chômage qui gangrènent la jeunesse ont fait le lit du phénomène Boko Haram par un recrutement massif et rémunéré de cette tranche d’âge. Ses adeptes se déclinent en poseurs de bombes, manieurs d’armes, mototaximen et autres commissionnaires.

Cette secte recrute à tour de bras dans toutes les sphères de la société, particulièrement chez les jeunes désoeuvrés. «Le Cameroun doit tisser un vaste réseau d’informateurs qu’il peut recruter parmi les mototaximen, les gérants de call-box, les agriculteurs, les éleveurs et que sais-je encore. Le renseignement de personne à une autorité administrative, traditionnelle ou à un élément des forces de maintien de l’ordre prend trop de temps et est teinté de méfiance», remarque un expert en question de sécurité.

Mesures exceptionnelles

Par contre, Me Djorwe Paulin estime : «il faut qu’on mette la main sur les intermédiaires. Comment peut-on concevoir que des individus jouent les passeurs entre un Etat et des éléments d’une organisation terroriste. Il faut commencer par des interpellations fortes». Dans la partie septentrionale, d’aucuns pensent que nos forces de défense manquent de la logistique.

Un soldat du Bir indiquait encore il y a peu : «Nous sommes véritablement en manque de matériel et en sous-effectifs face à des ennemis en surnombre et mieux équipés. Imaginez que pour faire la navette, il faut qu’on attende des voitures de transport en commun ou de particuliers pour se déplacer alors que l’ennemi n’attend pas». Cependant, avec les mesures exceptionnelles prises par le haut commandement, le problème de logistique se pose moins et les résultats suivent.

On n’oublie cependant pas que les forces de défense et de maintien de l’ordre se sont souvent comportées en bourreaux des populations, notamment dans le Mayo-Tsanaga où les éléments du Bir ne ratent aucune occasion pour passer les populations à tabac dans les débits de boisson pour des histoires somme toute banales. On signale également de récurrents accrochages entre les gendarmes et les mototaximen dans les différents postes de contrôle frontalier, ces derniers constituant pourtant un puissant réseau d’informateurs.

«Les policiers et gendarmes ont passé tout leur temps à dépouiller les populations de leurs maigres revenus. Ce n’est pas le temps d’une attaque que la confiance s’installera entre eux et les populations.

Sinon comment comprendre qu’une colonne d’une vingtaine de véhicules quitte de Waza jusqu’au Nigeria sans que personne ne perçoive le moindre indice», déplore un habitant de Kolofata, dans le Mayo-Sava. La campagne de sensibilisation en cours dans l’Extrême-Nord et les performances rassurantes du Bir devraient, on l’espère, inverser la tendance.

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