Cameroun - Economie. Cofinest : Les épargnants affrontent la police

Le Jour Mardi le 01 Mars 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Affaire Cofinest. Ils ont encore manifesté hier à Douala et Yaoundé pour réclamer leur argent.

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Combien de grenades lacrymogènes ont-elles explosé ? Difficile de répondre.

Toujours est-il qu’une épaisse fumée blanche s’élève du sol et occupe toute la largeur d’une des voies du boulevard Ahmadou Ahidjo au quartier Akwa. Pas moyen de voir au-delà du brouillard artificiel. Le gaz lacrymogène a provoqué la panique à la place des Portiques où la route était jusque-là barrée par des épargnants de la Compagnie financière de l’Estuaire (Cofinest).

Ils sont arrivés ce matin du 28 février 2011 et n’ont trouvé personne, ni à l’agence, ni à la direction générale de Cofinest. Les portes fermées depuis le 19 février le sont toujours. Au bout d’un moment d’attente, le temps d’être plus nombreux, les clients ont érigé sur la voie une barricade, avec les mêmes pots de fleurs que les fois précédentes. Cet élan a été freiné par les policiers et les gendarmes, les uns équipés de casques, de boucliers et de matraque, les autres armés de fusils. Leurs manœuvres d’intimidation et surtout les grenades lacrymogènes ont permis de disperser la foule. Ainsi la circulation a été rétablie sur le boulevard. Les magasins fermés par prudence ont été rouverts.

Bien que confinés sur le trottoir et dans les galeries des immeubles, les manifestants continuent de gueuler pour exiger leur argent. Ils dénoncent les « mensonges » du ministre des Finances. En effet, Essimi Menye avait annoncé la réouverture des guichets de l’établissement de micro-finance dès 24 février dernier, et surtout le début du paiement des personnes dont l’épargne n’excède pas 50.000 F.Cfa. Il n’en est rien. (Lire ci-dessous l’intégralité de la déclaration de M. Essimi Menyé hier)

A Yaoundé, hier, lundi 28 février 2011, il est bientôt 13h. Las d’attendre le préfet annoncé depuis plus d’une heure par les policiers du commissariat central et les gendarmes de la brigade de gendarmerie de Nlongkak, les épargnants investissent la chaussée. Réunis devant la direction régionale de Cofinest située sur la voie reliant la montée Ane rouge au lieu-dit S.h.o à Yaoundé, ils causent ainsi un embouteillage. La tension monte. Une cliente de Cofinest s’étale sur la chaussée. Elle hurle : « 12 millions, où sont mes 12 millions ? Je vais faire comment ? Mon enfant est hospitalisé je vais le soigner avec quoi ? ».  Pendant que deux policiers essayent de calmer la dame en détresse, d’autres négocient presque avec certains épargnants en colère.

Au bout de 13 minutes, la circulation est rétablie. C’est alors que le sous-préfet de Yaoundé 1er arrive. Il propose aux épargnants de déléguer dix personnes pour se rendre chez le gouverneur de la région du Centre. Joint au téléphone, Achille Kene, épargnant à Cofinest, affirme que le gouverneur, René Eyene Nlom leur a fixé un rendez-vous pour mercredi à 14h.
Assongmo Necdem et Irène Fernande Ekouta

«Afriland first bank va payer » : Essimi Menye, ministre des Finances
Nous avons observé que Cofinest est effectivement en liquidation et que le liquidateur a déjà réuni quelques fonds pour commencer à faire les paiements. A partir du 1er mars 2011, il va être procédé aux premiers paiements. L’entreprise a eu beaucoup de difficultés et n’avait plus beaucoup de fonds pour payer les épargnants. Nous avons donc décidé de planifier des paiements pour que les choses se passent bien. La Cofinest ayant fermé ses portes, nous avons décidé que les remboursements se feront aux guichets d’Afriland first bank pour plus de sécurité et une meilleure organisation.
Nous allons commencer par payer les épargnants dont les comptes ont des montants compris entre 5.000 et 50.000 F.Cfa. Ces épargnants sont environ 17.000. Ils toucheront à l’agence Afriland la plus proche de leur agence Cofinest. Les suivants seront les petits épargnants du marché « cash pick », qui sont 15.000 environ. Après ce sera le tour des personnes qui ont entre 50.000 et 100.000 F.Cfa. Nous sommes en train d’évaluer ces comptes qui sont autour de 4.000. Entre temps, nous allons voir comment organiser le remboursement des comptes qui ont au-delà de 100.000 F.Cfa. Parallèlement, le liquidateur va continuer à procéder aux recouvrements parce qu’il y a des débiteurs, c’est-à-dire des gens qui ont emprunté l’argent. Michel Kamdem qui représente les actionnaires va aider la liquidation à travailler pour ce qui est du recouvrement.

Propos recueillis par Armelle Nina Sitchoma

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