L’ex-Sg de la défunte Socinada, a été officiellement viré du conseil alors qu’il affirme avoir quitté les choses avant pour avoir « senti » venir l’humiliation. Vérités et contre-vérités autour de la vraie ou fausse démission de l’un des enfants terribles du droit d’auteur camerounais.

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L’ex-Sg de la défunte Socinada, a été officiellement viré du conseil alors qu’il affirme avoir quitté les choses avant pour avoir « senti » venir l’humiliation. Vérités et contre-vérités autour de la vraie ou fausse démission de l’un des enfants terribles du droit d’auteur camerounais.

Encore Kribi. La ville balnéaire, chef-lieu du département de l’Océan est-elle devenue, un site où, les eaux de l’Océan emportent systématiquement tous ceux qui rament à contre-courant ou, sont aux antipodes avec l’orthodoxie du moment, s’agissant du droit d’auteur au Cameroun. Il y a une quinzaine d’années, alors qu’arrivait à grande vitesse la loi révolutionnaire de l’an 2000, prosaïquement appelée la loi Oyono, sur le droit d’auteur et la création des cendres de la Socinada, de quatre sociétés civiles de gestion collective, deux hommes forts à savoir : le Pca Esso Essomba et le Dg Vincent Diboti avaient ressenti des violentes secousses.

Au sortir d’une session extraordinaire dudit conseil de la Socinada, Vincent Diboti avait été limogé. Avec la complicité aux avants-postes de Sam Mbende qui tiraient les marrons du feu dans l’ombre. Se trouvait également en pôle position, un acteur majeur : Roméo Dicka. Ce dernier qui officiait comme Sg de la Socinada, avait selon certaines sources, planifié l’enterrement de son oncle Vincent Diboti que le conseil avait démissionné, pour détournement des fonds. La radiation de Roméo Dicka dans la même ville de Kribi, suite à un conseil d’administration sous haute tension, est-elle la « malédiction » de l’oncle sur le neveu ? Le maître du jeu d’hier est-il, comble de paradoxes, victime des vieux démons d’hier ? Sinon, est-il rattrapé par la maxime biblique qui enseigne que qui tue par l’épée périt par l’épée ?

Depuis quelques jours, au lendemain de la tenue de la 16ème session du conseil d’administration de la Socam, le 15 février à la chefferie de la Lobe à Kribi, Roméo Dicka ne décroche plus. La rédaction du Messager a fait une dizaine de tentatives qui sont restées vaines. N’en pouvant plus, l’artiste Mango, son épouse a été jointe et a promis passer le message à son époux, pour lui demander de rappeler. Puis plus rien. Dans l’édition du quotidien « Mutations » d’hier matin, l’administrateur « déchu » réfute sa radiation et dit avoir rendu le tablier de son bon gré. « Je sentais l’humiliation venir, j’ai anticipé, j’ai pris mes responsabilités. J’ai rédigé ma démission que j’ai remise à la présidente du conseil d’administration de notre société. Pour le reste, Calvin Aba’a Oyono le président de la Cpmc, est mieux placé pour vous informer sur ce qui s’est passé à Kribi le 15 février dernier en rapport avec ce qu’on croit me reprocher » souligne Roméo Dicka dans les colonnes de notre confrère.

Le démenti d’Odile Ngaska

Dans le camp d’Odile Ngaska, le Pca du conseil d’administration, on affirme mordicus que le sort de Roméo Dicka était déjà scellé avant même le départ pour Kribi. L’administrateur « déchu » qui s’était mis à dos certains coriaces comme l’artiste Messi Ambroise, les producteurs : Tony Ngon et Moussa Haïssam, savait ses jours comptés. Plus grave, des soupçons de détournements des fonds (qu’il a démentis) dont on l’accusait d’en faire la diffusion en épinglant le Pca et le Dg de la Socam, avaient créé une grande distance et jeté du froid dans les relations entre les « complices » d’hier.

Sur ces entrefaites, Roméo Dicka était cuit avant les travaux ; pour preuve, 13 administrateurs sur les 15 du conseil, ont entériné sa radiation. « Il dit n’importe quoi. Le conseil l’a viré et les sanctions ne vont pas s’arrêter là. Ce n’est que plus tard, quand les jeux étaient faits qu’il a griffonné quelques phrases sur un bout de papier pour parler de sa démission » explique Moussa Haïssam. « Depuis qu’il est aux affaires, il nous pompe l’air avec des missions fictives, gracieusement payées par la Socam. Arrivé à l’articulation qui consistait pour chaque administrateur de présenter son rapport d’activités, il s’est braqué. Il a par exemple dit que la Cisac et la Sacem, venaient en mission de reconnaissance au Cameroun. Mais c’était du pur bluff. Lorsque nous avons joint les deux structures, leur étonnement a été grande et pourtant beaucoup d’argent a été dépensé pour que Roméo Dicka aille en France » s’indigne la Pca.

Les membres du conseil parlent d’une somme de 44 millions volatilisés, sans la moindre trace, pour la seule année 2012. « La dernière bourde porte sur les neuf millions décaissés pour une réunion avec les artistes de la diaspora en France. Moni Bilé que Roméo nous a présentés comme un de ses témoins dans les dépenses, a nié les faits en bloc et nous avons compris une fois de plus qu’il y avait de la feymania en l’air » avoue l’administrateur Tony Ngon. Mais au-delà de toutes les versions qu’on écoute d’un camp comme de l’autre, tout laisse croire que c’est la bataille pour la succession du Pca Odile Ngaska qui est ouverte.

Roméo Dicka n’a jamais caché ses intentions de devenir Pca de la Socam. Il n’est pas prêt à lâcher prise. Même loin du conseil, il ne ménagera aucun effort pour remonter en zone. Roméo Dicka, a du flair et des reflexes indicibles et ineffables dans la conduite des opérations et des stratégies. Il est capable de mettre en route des offensives de coercition, il a une parfaite maîtrise du terrain, une capacité et une force avérées dans la mobilisation des artistes. La bataille n’est pas finie ; elle s’annonce plutôt rude.

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