Cameroun - Football. Cameroun: élections à la présidence de la FECAFOOT reportées, candidature du président sortant suspendue

Xinhua Samedi le 25 Mai 2013 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En annulant vendredi soir les élections, prévue pour ce samedi, à la présidence de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), une édifice habituée aux tempêtes, les autorités camerounaises frappent du poing sur la table pour mettre fin au désordre dans le processus électoral au sein de l'organisation gérante du football entamé il y a deux mois.

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Parallèlement, lors d'une session du conseil d'administration, le Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC) a décidé de suspendre la candidature d'Iya Mohammed, le président sortant de la FECAFOOT en poste depuis 1998 et élu pour la première fois deux ans plus tard. Ceci traduit également une volonté de reprendre les choses en main dans ce pays où les dirigeants du football sont accusés d'avoir jeté le football dans la rue.

"L'élection sera reportée pour des raisons de sécurité", a annoncé la Cameroon radio televicion (CRTV), la télévision d'Etat, sans préciser quel membre du gouvernement a pris cette décision.

La crise des nerfs qu'engendre ce fameux vote a connu un nouveau éclatement de tension ce vendredi après-midi. Le siège de la FECAFOOT à Tsinga, un quartier de Yaoundé, a été pris d'assaut pendant une heure ce vendredi après-midi par un groupe d'individus qui demandaient le départ d'Iya Mohammed et ses collaborateurs.

"Nous sommes venus demander à Iya Mohammed de quitter ses locaux parce qu'il n'a pas le droit d'y rester. Depuis qu'il est là, le football camerounais périclite, les artisans du football sont abandonnés à eux-mêmes", a déclaré à Xinhua Calvin Mitna, le président de Grongolona académie Fc de Yagoua et meneur de la manifestation.

Calvin Mitna et ses hommes ont été rejoints par les anciens Lions Indomptables tels que Lucien Mettomo, Emmanuel Mvé et Benjamin Massing. Des responsables de la FECAFOOT ont fait venir la police, qui a arrêté Calvin Mitna et quelques de ses hommes.

Suite à la suspension de la candidature de Iya par le CNOSC, mère de toutes les associations sportives, seuls John Begheni Ndeh et Marlène Emvoutou resteront en course pour la présidence à la FECAFOOT.

Selon les statuts du CNOSC, "la chambre de conciliation et d'arbitrage du CNOSC est chargée de favoriser la résolution des conflits concernant le mouvement sportif national par voie de conciliation ou d'arbitrage". Elle est également "une structure juridique chargée de la résolution des conflits portés à la connaissance du CNOSC". C'est le cas du processus électoral à la FECAFOOT.

L'image d'Iya Mohammed, par ailleurs directeur général de la Société du développement du Coton (SODECOTON), une société à capitaux publics, a été suffisamment écornée au Cameroun. Il a été accusé de 20 fautes de gestion par le Conseil de discipline budgétaire et financière. Iya Mohammed se voyait infliger une amende spéciale de 2 millions FCfa assortie d'une déchéance valant interdiction, pour une durée de sept ans, d'être responsable de l'administration ou de la gestion des services publics ou des entreprises d'Etat.

Mais à la FECAFOOT, on n'entend pas les choses ainsi. "Les élections auront bien lieu avec le candidat Iya Mohammed, nous n'avons aucun doute là-dessus", a confié à Xinhua, Junior Binyam, le chargé de la communication de la FECAFOOT.

En effet, durant les mois passés, le processus de renouvellement des responsables à la tête des ligues départementales, des ligues régionales et au niveau fédéral à la FECAFOOT a déclenché des batailles morales et même physiques parmi les différents protagonistes.

La chambre de conciliation et d'arbitrage du CNOSC avait déjà annulé des élections dans des ligues comme celles du Nord, du Sud, de l'Extrême-Nord et du Littoral. Des gouverneurs des régions du Littoral, du Sud et certaines autorités territoriales du Centre ont même interdit les élections dans leurs zones de compétence. Mais la FECAFOOT, pour contourner ces mesures, ont souvent délocalisé leurs élections d'une ligue à une autre.

En fin mars, Adoum Garoua, le ministre des Sports avait aussi ordonné aux responsables de la FECAFOOT d'interrompre le processus électoral avant de se rebiffer après une lettre de la FIFA qui demandait à l'Etat camerounais de ne pas s'immiscer.

Roger Milla, membre du Comité citoyen pour le redressement du football camerounais (COCIREFCA), une association d'anciens joueurs, avait déclaré "la guerre" contre ces élections, selon lui, égale à une confiscation du processus électoral par le tripatouillage des textes.

"Il n'y aura pas d'élections à la FECAFOOT le 25 mai. S'ils veulent la guerre, il y aura cette guerre. Il faut respecter les textes de la FECAFOOT comme l'a demandé la FIFA. Si les dirigeants de la FECAFOOT ne veulent pas respecter la FIFA, c'est dire qu'ils veulent des problèmes et nous sommes prêts à descendre dans la rue pour que les Camerounais soient respectés".

Dans sa lettre du 4 avril 2012, le "vieux Lion" avait notamment sollicité l'arbitrage de l'organisation mondiale pour la suppression de l'article des statuts de la FECAFAOOT qui dispose que les membres des conseils départementaux et régionaux sortants (soit 40% du corps électoral) sont d'office membres des nouvelles assemblées régionales et départementales.

Considérée comme taillée sur mesure au profit du président sortant, cette disposition est jugée contradictoire à une autre (article 12) selon laquelle ces mêmes responsables locaux de la fédération sont élus pour un mandat de quatre ans, renouvelable.

Un an après, le COCIREFCA annonce le constat que l'équipe de Mohammed Iya s'est contentée de supprimer la disposition contestée au seul niveau fédéral et l'a maintenue aux niveaux régional et départemental.

Les tensions du vote à la FECAFOOT reflète également la profonde crise que traverse le football camerounais depuis une dizaine d'années où sa sélection nationale, précocement éliminée en phase de poules de la Coupe du monde de 2010 en Afrique du Sud, puis absente des deux dernières éditions de la Coupe d'Afrique des nations de football de 2012 et 2013, n'arrive plus à engranger des succès.

Aussi de nombreuses voix se font-elles entendre pour demander une réforme en profondeur du management de ce football qui, parmi ses exploits, avait émerveillé le monde entier lors du Mondial italien 1990 en s'inscrivant comme la première nation africaine à atteindre les quarts de finale de cette compétition.

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