Cameroun - Musique. Cameroun: Tout simplement Sally

cameroun24.net Lundi le 27 Mai 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Par ces temps où le débat public est pollué par toutes sortes de clivages et d’arguties, il existe encore des leaders qui nous incitent à ne pas désespérer du Cameroun. C’est le cas de Sally Nyolo, artiste talentueuse, plusieurs fois primée sur la scène nationale et internationale.

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Cette musicienne au répertoire riche et varié, qui prépare un nouvel opus, vient de séjourner au bercail, principalement sous sa casquette d’ambassadrice de l’Unicef. C’est d’ailleurs à ce titre qu’elle s’engage corps et âme contre les mariages précoces encore prégnants au Cameroun. 34% de femmes se marient avant l’âge de 18 ans sous nos cieux. Suffisant pour que Sally Nyolo mobilise, sensibilise, via notamment une comédie musicale qu’elle a réalisée sur ce fléau, et qui sera présentée dans nos 10 régions.

Dans l’humilité, la discrétion et l’abord facile qui la caractérisent, cette autodidacte a accordé une interview à votre journal. Sans faux-fuyants, elle s’est prononcée sur l’engagement des artistes en politique. Nous avons trouvé ses propos désarmants de pertinence. « Rien ne l’en empêche. Un vrai artiste est d’abord un humaniste. Il est la voix du peuple. Il arrive à transcender ce que le peuple ne peut pas dire. Un artiste qui représente son peuple, c’est quelqu’un qui peut parler, qui dit tout fort ce que les autres pensent tout bas ».

L’auteure de l’album à succès « tribu », ajoute : « Moi par exemple, je défends la cause féminine depuis le début de ma carrière et je n’ai pas attendue qu’on me nomme dirigeante ou femme leader. Je m’emploie à faire que la cause des femmes et des jeunes filles soit entendue. Oui. Je fais de la politique pour le Cameroun, pour toute l’Afrique, pour les femmes, pour les enfants…Je fais de la politique pour que l’Afrique sorte d’où elle est et ait plus de considération, mais également pour que les artistes puissent vivre de leur art… »

Sans vite couronner ou facilement déconsidérer, Sally Nyolo se positionne, sa modestie dût-elle en souffrir, sur le champ de la construction de la citoyenneté au Cameroun et partant, dans l’arène de la politique. En effet, le manque de vision, les querelles de chapelles ou simplement les tourments existentiels ont souvent éloigné de nombreux Camerounais de la politique, l’originelle, la vraie. « Moi je ne fais pas la politique », s’entend-on souvent dire.

A la question de savoir pourquoi il s’est engagé en politique, voici la réponse, sans doute édifiante, de Philippe Fintoni, un chef d’entreprise français. « Pour deux raisons liées à ma personnalité : le goût de l’avenir : aller de l’avant, avancer toujours. Et puis ce besoin d’agir pour ne pas subir, en tout cas, avoir le sentiment de moins subir (…). Je pense que nous sommes tous responsables de la construction de notre avenir. Et je préfère m’investir pour l’orienter vers un projet favorable plutôt que de laisser suivre un cours fataliste ».

Tout Camerounais, pensons-nous, militant ou pas d’un parti politique, devrait faire sien ces propos. Il va de soi que le CHANGEMENT que la majorité appelle de ses vœux commence en et par chacun de nous. Que faisons-nous au quotidien, de manière citoyenne, pour ne pas nous enliser dans les fausses certitudes entretenues et conjurer par nous-mêmes les incertitudes de demain ? Il n’y a certainement pas de baromètre infaillible de citoyenneté, mais en s’engageant pour le CHANGEMENT chacun dans son domaine, chacun selon potentiel, des lignes vont bouger ! Pour l’avoir compris, Sally Nyolo est une fierté. Une fierté camerounaise.

Georges Alain Boyomo

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