Can 2015. Chronique : Que la terre de nos ancêtres te soit… sévère !

Mboafootball Mercredi le 28 Janvier 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Si je n’avais pas fait l’école buissonnière sur mes cours d’allemand, je t’écrirais dans la langue de Mozart pour m’assurer que tu comprends exactement ce que je dis.

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Pour une fois au Cameroun, toutes les tribus, toutes les ethnies, ont parlé dans leurs langues respectives, et tu ne sembles pas avoir compris. Et du Coup, j’ai l’impression que la seule langue que tu comprends mieux, c’est celle qu’on parle à Mvengue. Là encore, je suis inapte à te parler dans cette langue, parce que j’ai peur d’être appelé Professeur, parce que j’ai peur d’atterrir dans une mangeoire sans fin qui pourrait abréger mes connaissances académiques et ma valeur de Haut fonctionnaire.

Ce qui se passe en ce moment à Malabo, n’est pas très loin de ce qu’on appelait « Kong » dans mon village, une espèce de société sécrète qui achetait des êtres humains par des moyens obscures, les faisaient mourir, avant de les faire réapparaitre ailleurs où on les utilise pour des tâches domestiques, champêtres et même pour le commerce. Il arrivait donc des fois, où on rencontrait dans un village perdu, un être qui ressemble à celui qui était décédé précédemment, et qui, soit disparaissait sans que vous n’y compreniez rien, soit posait des actes que lui seul comprenait. Et dans nos sociétés de tous les jours, quand vous faites des choses incompréhensibles, on n’hésite pas à vous balancer « Tu es vendu » ! J’ai donc l’impression qu’on a vendu un entraineur blanc à Fribourg, et on l’a acheté à Mvengue pour exécuter les tâches que lui seul et ses acheteurs comprennent.

Je reste convaincu que le vrai Finke, celui qu’on dit avoir entrainé fribourg, classé par France Football selon le refrain de certains hauts responsables du football comme l’un des dix meilleurs entraineurs du football allemand, j’ai l’impression que ce Finke là est décédé, et dans les tractations occultes du « Kong », il s’est retrouvé en duplicata au Cameroun. La caractéristique principale des « vendus » est qu’ils donnent l’impression de ne pas savoir où ils se trouvent, ce qu’ils font et pourquoi ils le font. Ils semblent trainer dans leur cerveau une disquette dans laquelle on a préenregistré des données qu’ils répercutent sans pouvoir expliquer ni le pourquoi, ni le comment.

A défaut d’être « vendu » dans le « Kong », tu ressembles à un élève faible en mathématiques à l’école comme moi, et qui, quand il avait la chance de s’asseoir aux cotés d’un « matheux », reproduisait les diagrammes, reprenait les formules, copiait les résultats, sans savoir comment on est arrivé là et pourquoi on cherche à y arriver. Et généralement, cet élève, quand il arrivait à décrocher une note excellente alors qu’il était habitué à n’avoir que de mauvaises notes, est l’objet des railleries de ses camarades et de l’enseignant.

Mais moi je reste convaincu que c’est au « Kong » qu’on t’a vendu et on t’a acheté à Mvengue. Tu as convolé en justes noces avec les « Mami Wata » du Football, tellement ils sont proches de l’Océan Atlantique. Et là encore, les légendes qu’on nous rapportait sur les sirènes de l’eau, disaient que la sirène n’acceptait pas le divorce, et lorsque vous l’essayez, vous êtes condamnés à la mort. Eh bien Monsieur Finke, ta lune de miel avec les sirènes de l’eau te condamne à la mort. Lisons les requiems, faisons les témoignages, lisons les oraisons.

Il faudrait donc que je fasse mon témoignage avant tes obsèques programmées par tes sirènes : Finke aura été un homme bien, très bien même-après tout, on parle toujours bien des morts- Un homme qui ne cherchait des problèmes à personnes. De son vivant, il faisait tout ce qu’on lui demandait. Quand les sirènes de Mvengue le convoquaient à son bureau, il ne parlait pas, écoutait soigneusement et exécutait ce qu’on lui demandait. Ce grand Monsieur qui ne cherchait les problèmes à personne, est venu après la Coupe du monde au Brésil, faire le travail en commun avec son voisin de banc pour le devoir que le Chef de l’Etat avait donné. Il fallait faire le rapport du désordre. Et comme la matière préférée de son voisin de banc c’est les règlements de comptes emballés dans des habits de juridisme, il a recopié mot par mot et il a réussi son examen de maintien au poste. C’était un brillant Monsieur qui a recopié qu’il fallait tuer Eto’o, Song et les comportements affinitaires. Il a eu Mention Honorable. Ce monsieur qui est couché ici aujourd’hui, est venu répéter exactement ce qu’on lui avait dit. Son Voisin de banc est aussi fort dans une matière appelée tribalisme. Il lui a dit que le pouvoir chez les Lions devait rester au « Village », au « Pays organisateur ». Il lui a surtout dit qu’on ne saurait laisser le pouvoir aux gens qui sont allés au Maquis pour déranger. Et comme il a très bien maitrisé la théorie du « Triangle équilatéral » chère au Feu Roger Gabriel Nlep, il lui a dit et il a répété que le Vice-président et le Premier ministre devaient venir du Nord et de l’Ouest. A bas les Maquisards.

Vous le Voyez, Ce Monsieur Finke nous a sauvés du maquis et voilà que les Nations Unies nous ont donné l’Indépendance. Grâce à lui. Nous lui sommes reconnaissants. Vous voyez que l’Indépendance nous a permis d’isoler les Maquisards et de voir les vrais patriotes. Et dès que le « Vent d’Est » a soufflé, et que les Clinton Ni John ont commencé à parler fort et à insulter le Père de la Nation, on leur a administré une fessée nationale souveraine. Et ce n’est pas tout. Il a respecté les consignes de ses voisins de bancs qui étaient très forts dans la matière « règlements de comptes ». Pour cela, il faut lui témoigner notre gratitude. C’était un homme de bien qui a fait ce qu’il avait à faire sur cette terre. Il a respecté les consignes, obéit à ses voisins de bancs. Il mérite une larme pour lui. Son décès ne doit pas vous déranger, On l’a vendu au « Kong » à Mvengue. Son Boulot est fini ici, les sirènes de Mvengue l’ont vendu ailleurs.

En fait il a cru que c’étaient des camarades de classes. Avant de se rendre compte qu’il était en plein rêve. Maintenant que les sirènes t’ont vendu au « Kong » et qu’on vient de le réaliser, tu as une occasion de résurrection. J’espère que tu as regardé le film « Mon Voisin le tueur ». Ton voisin de banc t’a tué. Affranchis toi de lui, parce que ici, chacun a porté le noir pour célébrer tes obsèques. Sinon, j’ai la lourde charge de te dire : « Que la terre de nos ancêtres te soit…sévère » !

Martin Camus MIMB

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