Cameroun - Environnement. Changement climatique: La flore et la faune camerounaise menacée

Hervé Villard Njiélé | La Nouvelle Expression Jeudi le 10 Décembre 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Selon des spécialistes de l’environnement, si rien n’est fait pour limiter cette catastrophe le Cameroun considéré comme le grenier de l’Afrique centrale se trouvera dans l’incapacité de se nourrir et de nourrir ses voisins

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Trouver de l’eau potable dans le petit village Fondjomeko situé dans l’arrondissement de Kékem, région de l’Ouest Cameroun, est devenu une véritable gageure. Ceci à cause de la disparition des nombreuses sources d’eau potable jadis existantes. Depuis bientôt cinq ans,  on se ravitaille ici  dans des puits. Selon les habitants, la plus part de ces sources d’eau qui jaillissaient du sol ont disparu. C’est avec beaucoup d’effort qu’elles parviennent à avoir de l’eau potable à boire. «Avant, on avait pas  de problème d’eau dans ce village. Il y avait plusieurs sources d’eau potable où tout le monde se ravitaillait. En saison sèche comme en saison pluvieuse, on n’avait pas de problème d’eau. Mais maintenant, ce n’est plus le cas. Il faut aller à des kilomètres  pour espérer trouver une eau potable», déclare Marius Noumeni, fils de ce village. «Vivre au village est maintenant difficile. Car même l’eau des puits n’est pas facile à avoir. Il faut aller au-delà de 5 à 7mètres du sol pour  trouver de l’eau. On dirait que le village est maudit», se plaint Serges Ngongang  un autre villageois.

Au village  Balembo, Fonkouakem, Moumé et Fombelé, c’est  le même scénario qui se vit. Les populations sont obligées d’aller loin dans la forêt pour trouver  un peu d’eau potable. Ici,  Pour maximiser les chances d’avoir le précieux liquide, ces dernières sortent très tôt le matin out tard dans la nuit pendant que le débit d’eau est fort, pour se ravitailler. «Pendant la journée, l’eau coule au compte goutte. Pour puiser une certaine quantité d’eau il faut être matinale», explique  Jeanne Kameni une quinquagénaire résidant dans le coin. D’après cette dernière qui dit ne pas comprendre ce qui se passe dans ces villages jadis inondés de sources d’eau potables, presque tout à changer. Le climat aussi est devenu fou et  influence par conséquent sur la production des récoltes. «On semait le maïs à partir du 15 mars parce qu’il pleuvait régulièrement à ce moment là. Maintenant, ce n’est plus le cas. Même les légumes que l’on avait en abondance dans ce village par le passé il n’y en a plus.», explique celle qui pense plutôt que ce sont les nombreux pêchés des hommes qui ont déclenchés la colère des dieux et de la terre. Comme ces villages suscités, c’est tous les villages de l’ouest qui connaissent le problème de disparition des sources d’eau naturelle.

D’après Didier Yimkoua spécialiste des questions environnementales, ce n’est pas un problème spécifique à la région de l’Ouest Cameroun, mais un problème qui concerne tout le Cameroun et le monde entier. «La coupe  abusive des arbres a entraîné la destruction de la couverture du sol et sa dégradation. L’utilisation des pesticides, le surpâturage ont contribué à détruire le sol c’est cela qui a entraîné l’assèchement des  sources d’eaux douces  et  la disparition de certaines espèce végétales», explique-t-il, ajoutant en passant que c’est la destruction de l’écorce terrestre et de la couche d’Ozone qui sont responsables de tous ses changements qui perturbent la vie de l’homme

 

Les espèces en voie de  disparition

 

A coté des problèmes d’assèchement des sources d’eau et de la disparition de certaines espèces végétales, s’ajoutent aussi la disparition des espèces animales. Avec la coupe vertigineuse des arbres et la destruction des forets, plusieurs espèces animales sont
en voie de disparition notamment les primates comme le chimpanzé et le gorille, apprend-on. «Les changements climatiques n’ont pas seulement des conséquences sur les plantes. Les animaux comme le chimpanzé le gorille sont en voie de disparition. L’éléphant aussi et plusieurs autres. C’est pourquoi ce sont des espèces protégés», déclare Didier Yimkoua. A côté de ces primates, il faut ajouter  des animaux comme le rat et plusieurs autres rongeurs. «On ne pouvait pas se déplacer dans un champ sans apercevoir l’écureuil et les singes. Aujourd’hui pour les voir, il faut aller loin dans la forêt. Même le rat est devenu rare», remarque  Elie Tchemeuleu, cultivateur.

Selon des informations, le changement climatique menace également les hommes qui chapeautent la chaîne alimentaire. Il y a un problème accru d’insécurité alimentaire qui se pose dans l’Extrême-Nord.  On observe pareillement le réchauffement de la terre qui se manifeste par l’excès de chaleur et la montée des maladies comme  le paludisme. «Il y a 10 ans on ne parlait pas de moustiques à l’Ouest, ce n’est pas le cas aujourd’hui», remarque Didier Yimkoua. «Il faut que des décisions fortes à mettre en pratique soient prises à la fin du sommet sur l’environnement Cop21 qui se tient en France», souhaite Aurélien Djomgoué, acteur de la lutte pour la protection de l’environnement

 

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