Centrafrique. Centrafrique: les rebelles foncent sur Bangui

AFP Vendredi le 22 Mars 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
LIBREVILLE (AFP) - (AFP) - Les rebelles centrafricains du Séléka ont forcé vendredi à la mi-journée le dernier verrou sur la route de Bangui, annonçant leur intention d'entrer dans la capitale centrafricaine où ils ont appelé les populations "au calme".

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"Nos troupes viennent de prendre Damara", barrage tenu par les troupes de la force africaine à 75 km au nord de Bangui, , a déclaré à l'AFP depuis Paris l'un des porte parole du Séléka, Eric Massi.

"Nous appelons tout le monde, civils et militaires, au calme en attendant l'arrivée de nos troupes à Bangui, afin d'éviter des combats inutiles", a poursuivi M. Massi.

"Il y a eu des tirs sans faire de blessés, les rebelles ont forcé le barrage (de Damara) et sont passés" vers 12H00 (11H00 GMT) locales, a expliqué une source au sein de la Force militaire des Etats d'Afrique centrale (Fomac), dont les hommes étaient positionnés sur ce barrage.

"Ils sont sur la route de Bangui. Nous sommes en alerte maximum", selon cette même source.

L'annonce de la nouvelle s'est immédiatement répandue dans Bangui. "Tout le monde rentre chez soi. Les élèves ont été libérés des cours, on va attendre. On est inquiets", a témoigné une commerçante sous couvert d'anonymat.

Au port de Bangui, des "centaines de gens" tentaient de traverser le fleuve Oubangui pour rallier la République démocratique du Congo (RDC) voisine, à bord des pirogues qui font régulièrement la navette, selon un piroguier sur place.


La localité de Damara était considérée par la Communauté économique et monétaire des Etats d'Afrique centrale (Cemac, qui fournit les troupes de la Fomac) comme "la ligne rouge" à ne pas franchir pour les rebelles du Séléka.

Ce barrage était tenu par des soldats tchadiens et gabonais, selon cette source au sein de la force africaine, qui n'a pas précisé leur nombre.

Plusieurs barrages de l'armée (Faca) et de la gendarmerie centrafricaine sont installés sur la route menant de Damara à Bangui. Mais ces forces centrafricaines sont notoirement mal-équipées et peu efficaces, et avaient été balayées lors de la précédente offensive du Séléka en janvier plus au nord du pays.

Des troupes sud-africaines, appelées par le président François Bozizé dans le cadre d'un accord de défense, sont positionnées au nord de la capitale, près du "PK 12" (point kilométrique 12) qui est la véritable porte d'entrée de la ville. Il reste à savoir quelle sera l'attitude de ces troupes bien équipées face aux rebelles.

Quelque 250 soldats français se trouvent actuellement à Bangui, dans la zone de l'aéroport, situé au nord de la ville. Mais lors de la précédente offensive rebelle en janvier dernier, le président français François Hollande avait précisé qu'ils n'étaient là que pour défendre les "ressortissants et intérêts français".

La Fomac, constituée de Tchadiens, Gabonais, Camerounais et Congolais (Brazzaville) compte environ 500 soldats.

En janvier, le général Jean-Félix Akaga, le commandant gabonais de cette force, s'était montré ferme devant le franchissement de Damara, dernier verrou avant Bangui.

"Si les rebelles attaquent Damara, c'est une déclaration de guerre, cela veut dire qu'ils ont pris la résolution d'engager les 10 Etats d'Afrique centrale. Je ne pense pas sincèrement qu'ils en arriveront là", déclarait alors ce haut-gradé.

Dimanche, la rébellion du Séléka avait donné 72 heures au pouvoir pour respecter les accords de Libreville, signés le 11 janvier dernier, et d'autres revendications restées lettre-morte, selon elle.

Parmi les points d'achoppement figurent la libération de prisonniers politiques, la présence des troupes sud-africaines et ougandaises dans le pays et l'intégration des combattants Séléka dans l'armée.

Mercredi soir, le président Bozizé a signé deux décrets portant sur ces revendications, et a notamment fait libérer "tous les prisonniers politiques et de guerre mentionnés dans les accords de Libreville"

Toutefois, le colonel Djouma Narkoyo, importante figure de la rébellion, avait estimé insuffisant le geste du chef de l'Etat.

Parallèlement à l'offensive sur Bangui, la rébellion a mené vendredi une offensive sur Bossangoa, importante ville de 40.000 habitants dans le nord-ouest du pays. Une source militaire a fait état de combats: "une attaque de la rébellion contre la ville de Bossangoa est en cours, il est difficile de savoir ce qui se passe exactement parce que les liaisons téléphoniques viennent d'être coupées".

Selon le Séléka, les rebelles ont pris le contrôle de Bossangoa en début de matinée: "il y a eu très peu de combats puisque les Faca étaient déjà parties. La prise de la ville n'a pris que 15 minutes, et nous sommes actuellement en train de la sécuriser", a affirmé M. Massi.

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