Cameroun - Urbanisme. Casses :Le rond-point Nlongkak fait sa toilette

Viviane Bahoken | Mutations Jeudi le 19 Novembre 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dans sa campagne de lutte contre l’incivisme, les éléments de la Cuy ont détruit quelques commerces situés en bordure de route.

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Ils n’auraient jamais cru voir leurs échoppes détruites ce mardi matin (hier Ndlr). Mais, «Awara» a pris les devants. Contre toute attente, les petits commerçants du rond-point Nlongkak à Yaoundé ont reçu la visite des «gros bras» de la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy). Une visite inopinée qui a conduit à la mise à sac des marchandises et du matériel de travail des vendeurs installés aux abords de la route. Repartis en plusieurs groupes, les agents de la Cuy ont tout d’abord fait irruption dans deux buvettes situées à cette intersection qui rejoint l’axe présidentiel. Il s’agit notamment des bars « La joie de vivre» et « La gare du Nord». Les terrasses de ces deux bistrots ont été complètement démolies. Espaces sur lesquels les responsables de ces débits de boisson rangent habituellement tables, chaises et parasols censés agrémenter le passage des clients.



Ces mobiliers ont donc été emportés par la Cuy. «Ils ont cassé certaines chaises et tables et emporté d’autres», raconte un employé. Tout à côté, le comptoir à outils de quincaillerie de Michel T. a lui aussi été détruit par la police de la Cuy. Pendant que le mouvement de casses évolue d’un côté, les autres en alertes rangent illico presto leurs marchandises faciles à transporter. Mais, les commerçants qui disposaient des étals lourdement chargés voyaient leurs fonds de commerce réduits en miettes. C’est par exemple le cas de Baba qui tenait son cafétéria non loin de la pharmacie lumière. Ne pouvant pas aller plus vite que la Cuy, il a perdu son étal. «Quand ils sont arrivés, je ne savais pas que j’étais concerné par les casses. Avec tout ce que je range ici, je ne pouvais pas tout enlever d’un coup de baguette magique et j’ai été rattrapé», confie-t-il avec tristesse.

Paysage urbain

Contrairement aux précédents coups de casses de la Cuy, il faut admettre que les «gros bras» ont cette fois été moins rigoureux. Dans la mesure où, ils n’ont pas incendié les échoppes démolies comme cela était le cas en septembre dernier, derrière l’immeuble de la Campost où s’étaient logés des tournes-dos. Une méthode qui a permis aux victimes de reconstituer ce qui pouvait encore l’être. Après la visite de la brigade d’appui de la Cuy, Baba ramasse et nettoie ses boites de lait renversés durant l’assaut. «Je suis étonné qu’ils ne soient pas partis avec ma nourriture. Ils ont juste tout renversé sans rien emporter. Ce qui me permet de récupérer ce qui peut l’être», se réjouit-t-il. Michel T. lui aussi n’a rien perdu en dehors de son comptoir cassé. Il ramasse lentement et sûrement ces objets renversés, afin de les ranger en lieu sûr.

On ne cessera jamais de parler des casses ordonnées par le délégué auprès de la Cuy, Gilbert Tsimi Evouna. Les casses qui visent l’assainissement du paysage urbain de la ville de Yaoundé charrient plusieurs critiques. Dans la mesure où les populations et les habitants de Yaoundé qui voient leurs domiciles détruits espèrent pour le moins voir de grosses bâtisses sortir de terre. En lieu et place de leurs habitations. Sauf que rien n’est fait dans ce sens. A la Cuy, l’on mène sans cesse d’interminables études. Au quartier Nkolbisson, la Cuy a démoli en vain dans l’optique de construire des immeubles. A Tsinga au lieu-dit «derrière combattant», c’est depuis près de dix ans que l’espace reste inexploité. Il en est de même pour le carrefour Mimboman et bien d’autres espaces qui ont été rasés laissant ainsi les lieux déserts.


 

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