Cameroun - Transports. Camrail-Aes Sonel : à qui profite le vandalisme des installations ?

Cameroon-Tribune Vendredi le 09 Novembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La sécurité des populations mise en danger par la récurrence des actes.

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D’après des données de la police spéciale des chemins de fer, depuis le début de l’année (chiffres arrêtés à septembre 2012), plus de 25 personnes ont été interpellées pour des infractions sur la voie ferrée, notamment le vol de matériel ferroviaire. Les actes sont principalement localisés dans le département de la Sanaga-maritime. « Cela doit être dû au fait que le tronçon ferroviaire qui traverse

ce département est moins enclavé que dans le Nyong-et-Kellé par exemple. Ce qui facilite la tâche des malfrats pour l’écoulement de leurs produits », explique Théophile Afana Manga, commissaire à la police spéciale des chemins de fer.
Certains vols ont même déjà provoqué des drames. Ainsi, il y a quelques mois, des vandales ont été tués durant leur forfait, surpris par le passage du train dans les localités de Kendeck et Malimba. De sources policières, la recrudescence de ces actes dans le département a poussé les autorités à mettre sur pied un comité de sécurité ferroviaire. Celui-ci siège deux fois par an et comprend outre les autorités administratives et les forces de sécurité, les représentants des populations riveraines. En effet, l’image de ces dernières a été ternie à cause des actes de vandalisme sur les rails, alors que dans la plupart des cas, les vandales viennent des grandes villes (Douala, Edéa, Mbanga). Du reste, c’est la vigilance des populations qui a permis de mettre la main sur des malfrats ces derniers temps. Ces actes de vandalisme peuvent provoquer des déraillements et mettre des vies en danger.
Du côté d’AES Sonel, l’on rapporte que les vandales s’attaquent à en moyenne 150 pylônes par an, essentiellement dans les zones d’Edea-Dizangue-Songloulou et de Ladgo-Garoua-Guider. Plusieurs lignes Moyenne tension et des transformateurs sont également pillés. D’après les techniciens d’AES Sonel, ces vandales aiment particulièrement les câbles de cuivre nus. Ce type de câbles sert notamment à la mise à la terre des transformateurs. Ils sont aussi intéressés par les isolateurs, les câbles basse tension, les coupe-circuits, les dispositifs de protection et des remontées aéro-souterraines, les lampadaires d’éclairage public, les disjoncteurs basse tension et les compteurs des clients, les câbles des réseaux et branchements, les transformateurs de puissance, les cornières en acier, les plaques d’identification des pylônes et des pistes d’accès.

Marché noir
Au sujet des réseaux de distribution, plusieurs cornières d’AES Sonel ont été retrouvées sur le marché noir, notamment à Besssengue-Douala. « Nous ne connaissons pas les destinataires finaux de la marchandise », précise cependant un responsable. Du côté de la police spéciale des chemins de fer, on commence à y voir plus clair dans l’organisation de la filière. « En général, les malfrats stockent d’abord le produit dans la brousse puis revendent leur marchandise aux propriétaires de dépôts de ferraille, en moyenne 60 à 80 F le kg. Puis, ces derniers revendent la marchandise dans les grandes structures qui fabriquent les produits en fer, aluminium, etc. Le prix de vente varie cette fois de 300F à 500F.
« Quand on interpelle les malfrats, ils affirment qu’ils ne savent rien et qu’il y a un autre complice qui sert de relais avec les destinataires finaux. Par ailleurs, nous avons déjà obtenu des mandats de perquisition dans certains dépôts, mais il faut qu’on soit renseigné pour que ça soit efficace. Et quand bien même des marchandises sont saisies aux portes des usines, les propriétaires nient savoir qu’il s’agit de produit de recel appartenant à Camrail », explique notamment Théophile Afana Manga, qui pointe du doigt le manque de collaboration des usines de recyclage. Ce que certaines réfutent. « On ne peut pas dire qu’on maîtrise toute la chaîne d’approvisionnement. Mais nous ne pouvons pas prendre sur nous d’utiliser consciemment du matériel volé appartenant à Camrail ou à AES Sonel », nous répond un responsable.

 

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