Cameroun - Centrafrique. Cameroun - Transit: Le conflit en RCA provoque des pertes chez les transporteurs

Arthur L. Mbyé | Repères Jeudi le 30 Janvier 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les pertes sont estimées par le Bureau de gestion du fret terrestre à plusieurs dizaines de millions par jour au détriment des opérateurs camerounais.

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Les dernières nouvelles qui viennent de Bangui, la capitale de la République centrafricaine, font état de la poursuite des combats. Une mauvaise nouvelle pour les transporteurs camerounais qui vivent déjà très difficilement les désagréments provoqués par ce conflit particulièrement meurtrier aux portes du Cameroun. Selon le coordonnateur du Bureau de gestion du fret terrestre, El Hadj Oumarou, «aucun transporteur, aucun camion ne veut, ne peut plus prendre le risque d'entrer en RCA». Les transporteurs ont vu la situation se dégrader au jour le jour. «Cela a commencé par des exactions, puis le racket, puis le blocage des cargaisons entières», a expliqué El Hadj Oumarou à la Crtv. Bilan des courses: 56 camions vandalisés à Beloko et trois morts sur le carreau.

Le Bureau de gestion du fret terrestre ne veut donc plus faire prendre des risques aux transporteurs et aux chauffeurs, dont le dernier tué a reçu tout un chargeur dans la tête. Le manque à gagner est chiffré à plusieurs dizaines de millions par jour depuis bientôt un an. Mais il n'y a pas que les transporteurs qui subissent des pertes. Le port de Douala, porte d'entrée de la RCA par voie maritime, voit une partie de ses activités réduites et les autres acteurs du port, comme les transitaires, enregistrent une baisse des commandes. De plus, les commerçants camerounais qui approvisionnent le marché centrafricain en produits divers de première nécessite ont mis un bémol à leurs activités. Le Bureau de gestion du fret terrestre redoute que cette baisse de rentabilité affecte la solvabilité des opérateurs du transport auprès de leurs banques.

L'escalade de la violence à partir de décembre 2014 rend les transporteurs sceptiques quant à une sortie imminente, de crise. Au déclenchement du conflit au début de l'année 2013, El Hadj Oumarou affirme avoir négocié avec les plus hauts responsables de la sécurité, qui ont donné des assurances et permis la poursuite des activités des transporteurs grâce à des escortes. «II n'y a plus d'escorte pour se rendre en RCA, il n'y a plus de soldat, nous ne savons plus quoi faire, cela devient très compliqué», dit-il. Cette déclaration traduit une réalité très instable à Bangui, malgré la désignation d'une nouvelle présidente intérimaire, Catherine Samba-Pansa, et la formation d'un gouvernement de transition. L'absence d'Etat et la détérioration des institutions de défense rendent les choses plus difficiles, malgré la présence dans le pays d'une mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) à la quelle prend part aussi bien le Cameroun que la France. L'Union européenne a, la semaine, autorisé l'envoi de 500 hommes pour renforcer la Misca, mais rien n’est sûr.

Pourtant, le Bureau de gestion du fret terrestre a des propositions pour poursuivre les activités avec ce pays en difficulté, qui peut devenir un scandale humanitaire s'il ne reçoit les approvisionnements en produits de consommation. Selon El Hadj Oumarou, la Misca doit mettre en place un plan de sécurisation du corridor et des camions et assurer la sécurité des chauffeurs de camion. Le coordonnateur du Bureau de gestion du fret terrestre demande des mesures d'accompagnement au bénéfice du Cameroun, qui subit les affres de cette guerre. 

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