Cameroun - Transports. Cameroun - Téléphone au volant: La mort ou l'amende au bout du fil

JOSEPHINE ABIALA | Mutations Mercredi le 24 Juillet 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Bon nombre d'automobilistes tombent sous le coup de cette infraction, malgré les risques et la menace d'une amende de 25.000 francs CFA.

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L'utilisation du téléphone portable pendant la conduite est prohibée au Cameroun. Sur toute l'étendue du territoire, de nombreux agents verbalisateurs - réprimandent les automobilistes indélicats. Et nombreux sont les conducteurs à être tombés sous le coup de cette infraction. «J'ai déjà été pris en flagrant délit à deux reprises par les éléments de la police, raconte l'homme d'affaires Jean Fotso, qui indique avoir déboursé à chaque fois les 25.000 francs d'amende. Lorsque j'ai été pris la main dans le sac, on a confisqué mon permis de conduire et j'ai dû me rendre au bureau des amendes du commissariat central n°4, sis au quartier Nsam, où un reçu m'a été délivré».

Voici une semaine à la Cité verte à Yaoundé, c'est un autre conducteur qui se faisait prendre par la Police pour cette infraction, contenue dans le Guide d'application des textes en matière de prévention et de sécurité routière au Cameroun. Ses dispositions précisent que «nul ne doit répondre à un appel téléphonique, ni a fortiori faire un appel téléphonique, alors qu'il conduit simultanément un véhicule automobile», sous peine d'une amende de 25.000 francs mais aussi la suspension du permis de conduire pour une période maximale d'un an, conformément à l'article 11 du Code de la route Cemac.

Au Ministère des Transports, la Brigade de la circulation et de la prévention routière veille au grain. Ici, des descentes sur le terrain sont régulièrement organisées afin de coordonner les activités des agents verbalisateurs sur le terrain. Il n'y a pas de statistiques spécifiques sur le nombre de personnes réprimandées pour l'usage du téléphone au volant, toutefois, au Ministère des Transports l'on révèle que depuis le lancement en avril dernier de la vaste campagne de répression des différentes infractions sur la route, 30.000 conducteurs ont déjà été frappés sur toute l'étendue du territoire.


Cerveau

Malgré cette action jumelée des agents du Ministère des Transports et des forces de l'ordre, il apparaît que le chemin à parcourir reste parsemé d'embûches, les habitudes ayant la peau dure. Contrôleur des opérations en zone urbaine, l'Officier de Police Blandine Endouzoumou constate que l'usage du téléphone au volant n'a point agressé. Il n'est pas rare de surprendre un chauffeur s'écrier, à l'intention de son correspondant: «La Police est à quelques pas, je te rappelle». Et les astuces ne manquent pas pour déjouer les officiers de Police à compétence spéciale ou générale.

Pourtant, note Mme Endouzoumou, l'usage du téléphone au volant comporte des risques énormes pour la sécurité, qui vont de la perte de concentration à la conduite aléatoire en passant par le rétrécissement du champ de vision. C'est dire si cette pratique constitue un fléau en termes de mise en danger d'autrui.

Au Cameroun, il n'existe certes pas de statistiques disponibles en la matière. Cette infraction, banale pour certains, reste pourtant une cause d'accidents sur les routes. Le 21 octobre 2012, par exemple, au passage niveau du lieu-dit Obobogo-rail, à Yaoundé, un véhicule et ses occupants ont été entraînés par un train. Deux personnes ont perdu la vie sur le champ, des filles de 25 et 7 ans. Trois autres occupants du véhicule ont été grièvement. Le conducteur était au téléphone, et n'avait pas fait attention aux signes désespérés d'un vigile l'informant de l'arrivée du train.

En France, où il est considéré «un problème de santé publique majeur», le téléphone au volant provoque environ 400 morts par an. «L'homme n'a pas un cerveau pour conduire, un autre pour téléphoner», analyse la présidente du Conseil de la sécurité routière de ce pays, Chantal Perrichon. Pour elle, «parler à un passager n'est pas équivalent à un appel téléphonique: lors d'une situation qui risque de devenir accentogène, le passager, dans la voiture, se tait; la personne au téléphone ne partage pas la même situation que celle du conducteur et peut insister, accaparer une partie de son attention à un moment critique, à la seconde même où le conducteur doit prendre une décision». C'est ce qui peut faire passer d'une situation de presqu'accident à un accident. 

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