Cameroun - Musique. Cameroun - Scènes - Safari festival show: Comment les organisateurs ont escroqué le public

Christian TCHAPMI | Le Messager Mardi le 19 Aout 2014 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Annoncé en guest pour partager le même plateau avec Dj Arafat, le célèbre artiste nigérian Davido n’a finalement pas fait le déplacement de Yaoundé, au regret de ses nombreux fans qui ont déboursé 10 000 Fcfa ou 15 000 Fcfa pour s’offrir un ticket de ce spectacle pour lequel les organisateurs en ont fait un bon bizness.

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Annoncé en guest pour partager le même plateau avec Dj Arafat, le célèbre artiste nigérian Davido n’a finalement pas fait le déplacement de Yaoundé, au regret de ses nombreux fans qui ont déboursé 10 000 Fcfa ou 15 000 Fcfa pour s’offrir un ticket de ce spectacle pour lequel les organisateurs en ont fait un bon bizness.

Il est minuit. Le public déjà chauffé à blanc, est aux anges. Abou Nidal de Genève et ses fameuses « chaussures qui parlent » suivi de Debordeaux Likumfa et sa voix mélodieuse, avaient déjà posé les jalons d’une soirée électrique. Mais, le palais des sports va atteindre le summum de l’ambiance lorsque Dj Arafat, accueilli par un tonnerre d’applaudissements, débarque sur scène. Le « Yôrôbô » et ses danseurs apparaissent enfin. Micro en main, le commandant Zabra, en guise d’entrée, crache des rafales d’ «Atalaku». Emporté par l’enthousiasme sur scène, comme à son habitude, le patron des Dj de Côte d’ivoire chante, et étale son invincibilité tant dans la vitesse du flow que dans les pas de danse. Dans le public, les fans ont des fourmis dans les jambes. L’ambiance se fait plus folle encore quand l’artiste donne l’ordre à ses virevoltants danseurs : Ordinateur et Carton rouge de faire le spectacle. Le public a droit alors à des mouvements énergiques et acrobatiques dont ils ont seuls le secret.

Cette fois, c’est en live qu’on vit les voltages croissants du double «Koraman» qui est passé d’un titre à un autre de 3 500 volts à 5 500 volts, ensuite 8 500 volts puis 10 500 volts. Le comandant Zabra va provoquer un véritable déluge et une avalanche d’ambiance forte qu’il est difficile pour les nombreux fans qui ont fait le déplacement d’oublier aussi vite. En témoigne la liesse qu’a drainée l’artiste dans ce public des grands jours. Alors que Sao Sao, le dictateur a bouclé son show, le public espère que Davido annoncé depuis des heures, va (enfin) se pointer et faire son show. Que non. En lieu et place du golden boy de Lagos, c’est à des mix de rap américain que le public aura droit. « Davido est où ? », braillent les jeunes fans de l’artiste qui piaffant d’impatience depuis quatre bonnes heures. C’est la confusion totale. La salle se vide progressivement. Certains spectateurs, courroucés, s’en prennent aux sièges, aux oriflammes et aux supports publicitaires disposés de part et d’autre de la salle. On tente de tout casser pour exprimer le ras-le-bol. « Escrocs, remboursez », entend-on ça et là.


Virus d’Ebola

En fait, c’est avec un goût d’inachevé que le public vide la salle. Davido que le présentateur de la soirée a passé le temps à annoncer, n’est finalement pas venu. Raison ? « Le Nigeria étant touché par le virus Ebola, des mesures de sécurité ont été prises dans les aéroports parmi lesquels ceux du Cameroun. Du coup, les vols vers l’Afrique de l’Ouest sont suspendus. Davido n’a pu être là », tente d’expliquer Eric Ba, chargé de relai entre le Comité d’organisation et la presse. Un argument insuffisant pour justifier cette grosse escroquerie. Surtout que dans l’entourage d’Alain Kama, le patron du projet Safari festival show, certains confient qu’«on savait déjà que Davido ne viendrait pas ; mais, on a quand même continué à l’annoncer pour faire le plein de spectateurs. » Plus grave, les deux stars (Arafat et Davido) n’ont pas eu droit à la traditionnelle conférence de presse d’avant spectacle tel qu’annoncée par les organisateurs. Pis, des versions contradictoires se sont fait entendre au sujet de la date d’arrivée du jeune prodige nigérian. D’abord jeudi soir, ensuite vendredi matin, puis, samedi à 23h et même dimanche via un jet privé, fraîchement affrété par le Comité d’organisation.


Balivernes et Imposture

Une vraie imposture qui ouvre le boulevard à une pluie d’interrogations. Sachant que Davido ne viendrait plus, pourquoi n’avoir pas songé à revoir à la baisse, le prix des billets ? Pourquoi avoir choisi de mettre la salive à la bouche du public pendant quatre heures, provoquant dans le public, bousculade, piétinements, coups de coude, cris et sifflets des fans impatients de voir (enfin) leur idole ? A quoi servait-il de faire de la publicité mensongère sur un projet dont on connaissait l’issue ? Davido était-il vraiment partant pour ce spectacle où ne l’a-t-on associé que pour créer le buzz ? Quoi qu’il en soit, les consommateurs que sont les spectateurs viennent à nouveau de tomber dans le panneau ; une semaine seulement après le flop du Bifty 2014, où le rappeur T-Pain annoncé en grandes pompes, avait juré n’avoir jamais « dealé» avec les organisateurs du spectacle alors que ces derniers invoquaient des raisons bancales.

C’est donc plus que jamais le lieu de décrier l’amateurisme criard des organisateurs dans la politique de marketing et communication qui a conduit à cette filouterie organisée doublée d’une communication mensongère, sans doute tributaire de l’inefficacité, du manque de dynamisme et l’incompétence en matière de marketing événementiel. Et le public est toujours le grand perdant !

Christian TCHAPMI 

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