Cameroun - Politique. Cameroun - Sérail: Sénat/Assemblée nationale: les clés d’une crise institutionnelle

La Nouvelle Expression Vendredi le 13 Décembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les images ont fait l’effet d’une rude bataille. Elles mettaient en scène une sortie vigoureuse de Joseph Mbah Ndam du Social democratic front, avocat du respect de la Constitution, élevant le ton à propos de ce passage en force qui avait fait l’impasse sur l’examen, en commission, du budget du Sénat.

ADS


On était allé jusqu’à craindre – d’autres disent frôler- une authentique bagarre à l’hémicycle au cours de cette «plénière» effervescente…Sous les dehors d’une revendication -menée finalement par le parti de John Fru Ndi, ayant rallié pour l’occasion des élus Rdpc- se jouaient finalement tant d’enjeux souterrains. Cette mise à mal de la Chambre haute n’était pas pour déplaire à Cavaye Yegue Djibril, murmurent des députés du parti de Paul Biya qui ne vont tout de même pas jusqu’à accuser le Président de l’Assemblée nationale d’avoir encouragé la fronde…Le plus sûr : les sénateurs, en se soustrayant à l’examen de leur budget – un peu plus de 15 milliards Fcfa quand même- entendaient camoufler les grandes lignes du traitement qu’ils se sont octroyé. Selon des indiscrétions informées auxquelles La Nouvelle Expression a eu accès, les sénateurs auraient obtenu de se faire verser 1,6 millions Fcfa de salaire mensuel (soit un peu plus du double du salaire des députés), et « entre 11 et 12 millions Fcfa» au titre de «crédit automobile» (là où les députés non membres du Bureau de l’Assemblée nationale bénéficient de quelques 8 millions annuels). A l’apparence anodins, ces secrets ont de lourdes portées politiques. En l’occurrence, s’ils étaient confirmés et révélés, ils décideraient à coup sûr les députés à entreprendre une démarche visant à arrimer leur traitement à celui des sénateurs. Et vive la bataille au sein du Parlement.

Cette «crise», Paul Biya, l’ayant vu venir, aurait dans un premier temps d’en conjurer le spectre: rien de tel que la prescription présidentielle d’harmoniser le régime des salaires et avantages entre les occupants des deux chambres du Parlement. C’est du moins ce que nous révélions dans ces mêmes colonnes il y a quelques jours, sur la foi de sources fiables. Les cachotteries du Sénat, si vivement décriées par les députés, n’ont fait que raviver les soupçons et les enflammer les polémiques. De sorte que finalement, pour juguler le malaise ambiant, beaucoup, dans les allées du pouvoir croient que le président de la République devrait faire preuve d’une imagination mieux inspirée. Jusque là, des sources crédibles prêtaient aux sénateurs de bien gourmandes prétentions: pas moins de 3 millions de salaire mensuel espéré selon un premier scénario. En attendant que les conciliabules annoncés dans les cercles du pouvoir entre les deux Chambres résorbent les conflits, et ramènent éventuellement la sérénité dans les rangs, des députés Rdpc confient d’ores et déjà en privé un mode de protestation tout en boycottage, si d’aventure il s’avérait que les sénateurs sont logés à meilleure enseigne que les députés : refus de toucher les salaires, les crédits automobiles, voire les fonds devant servir aux microprojets. Chaud devant! 

ADS

 

Lire aussi : Ce que pense Maurice Kamto du tribalisme au Cameroun
Lire aussi : Abdouraman Hamadou Babba : «Le Président du Conseil constitutionnel, est obligé d'expliquer pourquoi le Président de la République veut prolonger le mandat des députés»

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS