Cameroun - Politique. Cameroun - Réunification: Buea attend toujours son cinquantenaire

Mathias Mouendé Ngamo | Le Jour Jeudi le 30 Janvier 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La date officielle de la célébration n'est toujours pas connue. Un retard qui permet néanmoins de faire avancer les travaux en cours dans le chef-lieu de la région du Sud-Ouest.

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Le visiteur qui débarque cet après-midi du mercredi 22 janvier 2014 à Mile 17, à Buea, est tout de suite saisi par la beauté de la ville. Les lieux sont propres. Les routes sont aménagées. Le boulevard Paul Biya, qui s'étend sur près de 10 km, est marqué de larges bandes signalétiques de couleur blanche. Elles ont récemment été peintes sur la chaussée, à la faveur des préparatifs de la célébration du Cinquantenaire de la Réunification du Cameroun. Le Chef de l'Etat est en effet attendu à Buéa pour présider cet événement historique. Mais la date de sa venue n'a jusqu'ici pas été communiquée. En attendant, la ville de Buea fait sa mue. Le chef-lieu de la région du Sud-Ouest affiche un nouveau visage jour après jour.

Les routes sont reluisantes. Des lampadaires (à ampoules solaires) éclairent les rues dès l'approche du crépuscule. Des arbustes plantés le long des trottoirs, de part et d'autre du boulevard Paul Biya, sont badigeonnés de peinture blanche. Il y a par endroits sur la chaussée, des passages cloutés pour permettre aux usagers de traverser aisément la route. A l'entrée de l'université de Buéa à Molyko, six étudiants patientent depuis quelques minutes à une des extrémités d'un passage clouté. Aucun véhicule ne daigne s'arrêter. Les jeunes gens accélèrent le pas et forcent le passage. «Cette signalisation routière n'existait pas avant à Buéa. C'est nouveau pour les usagers, y compris les taximen. Ils ne savent pas encore interpréter tous ces signes sur la chaussée», relève un touriste régulier dans la localité.

10 morts sur la route

En plus du boulevard Paul Biya, des routes secondaires ont été aménagées. C'est le cas du tronçon qui va de Buea Town à Buea. Selon les riverains, cette route réhabilitée n'était pas facile d'accès avant l'entame des travaux. La voie qui relie Great Soppo Nativ à Small Soppo a également été aménagée. Il est désormais possible de se rendre à Limbé, en passant par Sassè. «Nous avons aujourd'hui une ville de Buea qui a au moins quatre voies de contournement de part et d'autre du grand boulevard. Buea n'est plus en autarcie», relève un membre de la commission locale d'organisation au Cinquantenaire. Même si des habitants émettent des doutes quant à la durée de vie de ces routes.

Les habitants de Buea déplorent en outre la récurrence des accidents de la circulation sur les tronçons aménagés. Ils expliquent que cela est dû au fait que le terre-plein central a été enlevé pendant les travaux. Sur le boulevard Paul Biya rénové, une quarantaine d'accidents ont déjà été enregistrés avec une dizaine de morts au compteur, apprend-on. Paul Wokam, le sous-préfet de l'arrondissement de Buea, affirme qu'une campagne de prévention routière a été lancée le 24 novembre 2013 pour pallier le phénomène. L'Ong Cameroon Roads Safety (Carosaf) y apporte son expertise. Des sociétés basées à Buea soutiennent également cette action. L'administrateur civil principal rassure que tout est mis en œuvre pour un «Cinquantenaire sans accident».

Deux militaires montent la garde à la tribune présidentielle à Clark Quarter. Le joyau est peint aux couleurs de la nation, à savoir le vert-rouge-jaune. Des ballots de tapis sont déposés dans un coin. En face de la tribune présidentielle, les travaux de l'amphithéâtre à ciel ouvert ne sont pas terminés. C'est ici que les activités culturelles se tiendront. Un bâtiment a poussé de terre. Mais les travaux se poursuivent. On ne sait pour combien de temps. A 17h30, des ouvriers sont encore à l'œuvre. A quelques encablures de ce chantier, non loin des services du gouverneur, une quinzaine de manœuvres s'activent sur le site du monument du Cinquantenaire de la Réunification du Cameroun.

Nouvelles instructions

Alors que le ciel s'obscurcit, des coups de marteau retentissent. Deux jeunes gens font le mélange des peintures dans des pots. Un autre ouvrier arrose le jardin. Une structure métallique est élevée vers le ciel. Il y a au milieu de grands poteaux cylindriques, une grande plaque ronde. Difficile de savoir ce que la plaque comporte comme inscription. Un tissu l'enveloppe. Un responsable de ce chantier indique qu'il est strictement interdit de capturer une image de l'ouvrage ou du site aménagé autour. Il confie néanmoins que «95% des travaux ont déjà été effectués». Un autre ouvrier relève que tout serait déjà prêt s'il n'y avait pas à chaque fois de nouvelles instructions qui obligent des modifications du travail déjà réalisé. «On avait placé des pavés ici. Le contrôleur est venu et il nous a, demandé de les remplacer par du granit. On en attend la livraison ce soir (mercredi 22 janvier, ndlr). Un camion était déjà venu nous en livrer, mais le chauffeur a voulu décharger tout seul. Il y a eu des casses de plaques de granit», rapporte l'ouvrier.

«Les poteaux cylindriques avaient une couleur argentée, on a demandé de changer la couleur. On attend la commission de contrôle», souffle un autre ouvrier. Dans ce chantier, il n'y a pas de répit, pas de dimanche, pas de férié. Les employés travaillent jour et nuit. Ils ne pourront souffler, tout comme les autorités de la région du Sud-Ouest, qu'après la célébration tant annoncée du Cinquantenaire de la Réunification. 

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