Opération Épervier. Cameroun - Opération Epervier: Ces fils de Paul Biya qui seront bientôt interpellés

Marlyse Sibafo | La Nouvelle Mercredi le 23 Octobre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ils ne dorment plus tranquille, plus on approche du jour fatidique.

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Tous dans l'entourage proche du président Paul Biya vivent dans la peur d'une interpellation qui peut être décidée à tout moment, maintenant que les résultats des récentes élections législatives et municipales sont connus. Ils, ce sont les «fils» adoptifs du chef de l'Etat, désormais dans la ligne de mire de l'opération Épervier.

Depuis la dernière rencontre entre Francis Ebosse Dooh Collins, expert en intelligence économique à qui le gouvernement camerounais a confié il y a quelques années la conduite des investigations financières dans certaines banques occidentales et le président Paul Biya à Baden Baden au mois d'août dernier, celle-ci cristallise les nombreuses suspicions dans le sérail, enflamme les esprits et nourrit toutes sortes de rumeurs sous les chaumières.

Mais cette fois, selon des sources crédibles, l'alerte dans l'entourage très proche du chef de l'Etat parait sérieuse. Et pour cause? De nombreux «fils adoptifs» de Paul Biya dont les noms figureraient dans la liste secrète des milliardaires que Francis Ebosse Dooh Collins aurait remise à Paul Biya, il y a plus d'un mois à Baden Baden en Allemagne, auraient pratiquement perdu le sommeil. Ceux-ci, selon nos sources, auraient été informés de la colère noire qui aurait gagné le président en découvrant, parmi les 60 milliardaires dont les comptes bancaires seraient suffisamment fournis à l'étranger, les noms de ses propres «fils».

Conscients de la détermination de leur «père» à poursuivre l'opération Épervier sans faiblesse ni discrimination, ils savent tous que leurs jours seraient comptés. Ce d'autant plus que dans les salons huppés de la capitale et sous d'autres chaumières de la République, les scénaris envisagés pour leur prochaine interpellation se parent d'une étonnante coquetterie en évoquant les nouvelles cellules qui seraient déjà prêtes du côté du Secrétariat d'Etat à la Défense. Pour certains analystes, il n'est pas interdit d'y voir la ferme volonté du président de la République de démontrer une fois de plus aux yeux du monde que l'opération Épervier n'est pas à tête chercheuse.


Le plus grand secret

Au même moment, cela pourrait lui permettre de balayer davantage devant sa cour en étant parfaitement conscient du risque que son régime en fin de règne pourrait courir en laissant en liberté des milliardaires qui ne voudraient pas perdre leurs privilèges. Justement, après avoir récemment interpellé des personnes d'envergure comme Marafa Hamidou Yaya, Charles Metouck et Iya Mohammed, le président Paul Biya, pour crédibiliser davantage l'opération Épervier, ne souhaite pas donner l'impression de protéger ceux des détourneurs de fonds publics qui sont dans son propre entourage.

Selon nos sources, si l'on en croit le réquisitoire dressé contre ceux-ci par Francis Ebosse Dooh Collins, lors de la rencontre de Baden Baden, la plupart de ces «fils adoptifs» du président auraient des comptes bancaires dont le solde dépasserait 50 milliards de FCFA. De quoi rendre fou de colère Paul Biya. D'ailleurs, le noyau dur du réquisitoire de Dooh Collins serait essentiellement constitué par des accusations explicites d'enrichissement illicite et de transferts de fonds de provenance douteuse à l'encontre de ces «fils» du président qui occupent des postes stratégiques dans l'appareil de l'Etat.


Pour la petite histoire, dans la première liste des personnes qu'Amadou Ali remet à l'expert en intelligence économique, quand le 23 août 2006, l'Etat du Cameroun signe un contrat opérationnel avec la Friendship Worldwide inc et Me Robert Fiechter du cabinet des Gouttes et associés, parmi les proches du président, on retrouvait déjà des figures emblématiques comme Polycarpe Abah Abah, Emmanuel Gérard Ondo Ndong, Remy Ze Meka, Pierre Désiré Engo, Edouard Akame Mfoumou et Jean Marie Atangana Mebara.

Tout comme dans la seconde liste (remise à Dooh Collins le 23 octobre 2006 lors de la signature du contrat entre l'Etat du Cameroun et la société Qatar Suisse services), on notait aussi la présence d'autres proches de Paul Biya comme Gervais Mendo Ze, Emmanuel Etoundi Oyono, Martin Aristide Okouda, Jean Baptiste Bokam, Grégoire Owona, Edgar Alain Mebe Ngo'o, Roger Melingui Roger, Gilles Roger Belinga et autres Joseph Edou...

Accusée, à tort ou à raison, de ne cibler exclusivement que les prétendants au pouvoir d'Etoudi, l'opération Épervier qui, selon le vœu du président Paul Biya, doit implacablement se poursuivre, devrait davantage gagner en crédibilité en tordant nécessairement le coup à cette «thèse des frères» abondamment brandie aujourd'hui par les contempteurs du régime. A cet effet, selon nos sources, le président Paul Biya aurait déjà sa petite idée en tête pour inverser la tendance.

Comme pour un joueur d'échecs, il serait entrain de préparer le plus beau coup. Nos sources précisent même qu'il serait préparé dans le plus grand secret. Au point où des magistrats en charge de ces dossiers explosifs n'ont pas pu assister, le 20 septembre dernier, aux obsèques de Mme Foe née Ngono Honorine, l'épouse du Procureur général de la Cour d'appel du Centre, Jean Claude Robert Foe, récemment décédée à Yaoundé. De quoi vraiment perdre le sommeil.

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