Cameroun - Nécrologie. Cameroun - Musique: Mekongo président quitte la scène

Christian TCHAPMI | Le Messager Mardi le 14 Octobre 2014 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le célèbre pianiste, auteur des titres à succès « Abolege », « Karema », dans les années 80, a rendu l’âme le 11 octobre 2014 à Yaoundé, des suites d’une longue maladie.

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C’est un emblème que le Cameroun vient de perdre ; une bibliothèque qui vient de brûler ou mieux, un monument de la musique camerounaise qui s’est écroulé. Les superlatifs qui se bousculent pour présenter Mekongo président sont loin d’une fantaisie. Le célèbre et talentueux artiste musicien qu’il était, mérite bien plus que de simples hommages posthumes. Sa riche et longue carrière doublée de sa grande expérience dans l’art musical avait fini par conforter ceux des mélomanes qui estimaient que des génies de sa trame se comptent au bout des doigts d’une main. C’est que l’illustre disparu savait susciter une marée d'émotions vives, de sentiments fondus chez le spectateur ou l’auditeur  qui avait le privilège de le voir ou l’entendre jouer. Son arme, ce piano d’où jaillissaient des notes dont lui seul en avait le secret. C’est ce piano qui a souvent nourri sa vie.

De cet instrument, il avait fait des merveilles; il avait produit des tubes tels « Abolege » qui ont fait danser le Cameroun ; il s’était bâti une vie, une carrière, une vraie histoire d’amour entre la musique et lui. On le savait très malade ces dernières années. Certains étaient même allés jusqu’à le traiter de fou. Peut-être avec raison puisque Mekongo (président) quoiqu’un génie, a connu les tourments de l'asile pour fous à lier : un endroit où l’homme dont la crasse et les guenilles ont souvent alimenté le quotidien, a vécu la marginalisation…la souffrance humaine. Mais il était avant tout un fou de la musique dont il en avait fait une drogue. Pour avoir connu l’artiste, Vincent Sosthène Fouda dit de lui qu’il était un poète-chanteur amoureux des mots.

Il se souvient surtout de « l’originalité d’un timbre, profond et clair ». Car, explique-il à nos confrères de camer.be, c’était un artiste résolument engagé dans la lutte contre la décrépitude du Cameroun et de la ville de Yaoundé, un artiste refusant au plus profond de lui la soumission. « Pour moi, Mekongo Président était un créateur aussi singulier que populaire, je dis populaire car encore aujourd’hui, ils sont nombreux ceux qui écoutent sa musique. Il a fait de nombreux mélanges dans son rythme du Bikutsi, ce mélange de sonorité est devenu la musique camerounaise. C’est un maître de la chanson camerounaise », déclare  l’universitaire en guise d’hommage. Mieux, conclut-il, « c’était une personnalité de notre culture nationale, puissante, humaine, qui chantait le Cameroun en couleur, un grand cœur de poète, une âme sensible ». Adieu l’artiste !

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