Cameroun - Politique. Cameroun - Mairie de Douala V : Soupçons de détournement de plus d’un milliard Fcfa en deux ans

Joseph OLINGA | Le Messager Mercredi le 15 Juin 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Au fond des remous que connaît cette municipalité, couvent des dénonciations d’arnaque des contribuables, mais aussi des présomptions de corruption.

ADS



La commune urbaine d’arrondissement de Douala V est décidément sous le feu des projecteurs : d’abord le préavis de grève déposé par les personnels de cette collectivité qui entendent faire un arrêt de travail le 15 juin 2011. Les auditions des délégués des personnels de cette commune depuis le 6 juin 2011, à la suite d’une plainte déposée au commissariat spécial de Douala V par la maire Françoise Foning qui accuse ses collaborateurs de vouloir susciter des «troubles à l’ordre publique». La dernière en date, «l’interdiction» de voyager signifiée à la maire de cette commune, le 9 juin, alors qu’elle avait pris place dans un vol en partance pour l’Hexagone. Au fort de cet incident qui suscite des passions dans les milieux politiques, c’est une dénonciation des personnels de la mairie de Douala V qui attire l’attention.

C’est une lettre ouverte adressée au receveur municipal de la mairie de Douala V qui met le feu aux poudres. La correspondance signée de Bernard Eloumwe, employé dans cette mairie et délégué du personnel ,dénonce les malversations observées dans la gestion de la commune de Douala V. L’auteur de cette correspondance tient à parler «une fois de plus de ce fait qui a défrayé la chronique en décembre 2010 dans la ville de Douala. Il s’agit en fait du «terrorisme fiscal» dont sont victimes les commerçants de sable et les vendeurs de porcs de Ndokoti» ? En fait, le rédacteur de la lettre ouverte rappelle une dénonciation faite au mois de décembre 2010 par le receveur municipal de la mairie d’arrondissement de Douala V.

Marchés fictifs

Tout part de la découverte des perceptions informelles de deux marchés spontanés. Le constat fait par certaines autorités municipales, ainsi que le percepteur de la commune urbaine d’arrondissement de Douala V sur le recouvrement parallèle des taxes d’abattage, des droits de place et des frais d’inspection sanitaire aux marchés de porc à Ndokoti et au marché de sable à Akwa-nord amène le maire de Douala cinquième à prendre des sanctions à l’endroit de certains personnels de cette collectivité. C’est ainsi que des demandes d’explications sont adressées au secrétaire général de la commune de Douala V, Tikombo Charles, au chef de cabinet de la Cad5, Ndzoyem Nzemgue Georges, ainsi qu’aàTchamda Kouakem Léon Paul et Tchasse Pierre Isidore. Des personnels à qui la maire reproche le fait de procéder à des encaissements indus des sommes relatives aux divers impôts et taxes auprès des commerçants desdits marchés «au mépris des lois et règlements de la République».

En outre, Françoise Foning observe qu’ «Il m’a été donné de constater que le document ayant servi au recouvrement desdites sommes est revêtu, à ma grande surprise, de ma signature» Plus loin, l’édile de la commune de Douala 5e rappelle à certains de ses collaborateurs concernés par ces demandes d’explications leur situation de récidiviste. C’est dans cette optique qu’une note de service signée par la maire suspend les agents communaux Tchamda Léon Paul et Tchasse Pierre Isidore. Des personnels impliqués dans le «circuit» de recouvrement  et de paiement des impôts et taxes communaux, comme le souligne la magistrate municipale. Ces mêmes personnels seront réhabilités quelques temps plus tard et le recouvrement dans les marchés de porc et au marché de sable suivra son cours. Ceci sans que les traces de cette somme ne soient perceptibles dans le livre comptable de la mairie de Douala 5e. Dans la foulée, un adjoint au maire laisse savoir que «lorsqu’on prend des décisions à l’endroit des agents, ça veut dire qu’on a vraiment constaté qu’ils ont donné dans des irrégularités»

Toutefois, l’un des adjoints au maire se dit surpris par les dénis de responsabilité donc fait montre l’exécutif de la commune de Douala 5e. Des sources proches de l’exécutif municipal vont même plus loin et précisent que «la maire a souvent perçu des sommes provenant de cette activité. Mais il est arrivé qu’elle reverse 200 mille francs dans les caisses de la mairie au moment où la tension et les dénonciations étaient à leur comble à la mairie». Pour certains proches de la maire que nous n’avons pu rencontrer, malgré les multiples rendez-vous, «c’est parce que madame la maire a constaté que l’argent qu’on lui reversait était d’origine douteuse». Au final, des sources dignes de foi annoncent des distractions estimées à prés de 100 millions fcfa dans les diverses perceptions aux marchés de sable et au marché de porc de Ndokoti.

«Caisse noire»
C’est un secret de polichinelle à la mairie de Douala 5e. Tout usager en quête d’une patente est soumis au paiement d’un «dossier fiscal». Un document délivré contre paiement d’une somme de 4 000 (quatre mille)  francs cfa sans délivrance d’un reçu de perception par le service de l’assiette de cette collectivité. En outre, les investigations menées par Le Messager ne permettent pas d’établir la traçabilité de ce recouvrement. Tout juste, le receveur de la commune urbaine d’arrondissement de Douala 5e ne reconnaît pas l’existence de cette perception. Tchidjo Pierre explique qu’«au sujet des frais perçus par certains services de la mairie pour les frais de dossier fiscal, je ne peux pas me prononcer.» Le receveur municipal indique par ailleurs que : «Je ne me souci que de ce que j’ai quittancé». Par ailleurs, l’inspecteur du trésor invoque le droit de réserve auquel il est soumis en sa qualité de fonctionnaire.

Pourtant des sources concordantes font état de la perception de ces droits par le service de l’assiette de la mairie. Des frais dont le taux de perception actuelle sont estimés à 16 millions fcfa. Toutes nos initiatives pour rencontrer le chef du service assiette de cette mairie, Annie Mbiakop,  sont restées vaines. Toutefois, des sources proches de cette responsable évoquent la responsabilité du maire pour répondre à nos préoccupations. En outre, les mêmes sources laissent entendre que «cette rubrique sert à l’alimentation de la caisse noire de la mairie pour les activités du parti». Une assertion que réfute la majorité des élus de cette commune. Plus explicite, le sixième adjoint au maire, Jean Claude Tchuilen précise que «C’est une pratique qui a cours, mais je refuse que les gens justifient ce type d’acte par le prétexte qu’il faut alimenter le parti qui ne peut encourager ce type d’arnaques. Si les contribuables accusent l’exécutif, c’est bien à cause de cette façon de faire».

A titre d’exemple, l’adjoint au maire évoque les marchés fictifs payés sur le compte de la mairie. Outre l’éclairage public et la réfection de certaines voies de communication dans l’arrondissement, Jean Claude Tchuilen évoque l’existence d’une rubrique consacrée au paiement de certains journalistes et autres autorités sous le couvert des marchés de gré à gré. «Des marchés qui pour la plupart ne sont jamais livrés». C’est dans cette logique que des sources introduites dans la gestion de la mairie de Douala 5e estime à un peu plus du milliard les sommes débloquées sans justificatifs réels des caisses de la mairie de Douala 5e.
 

ADS

 

Lire aussi : Ce que pense Maurice Kamto du tribalisme au Cameroun
Lire aussi : Abdouraman Hamadou Babba : «Le Président du Conseil constitutionnel, est obligé d'expliquer pourquoi le Président de la République veut prolonger le mandat des députés»
Lire aussi : L’honorable Nourane Fotsing appelle à la libération de Bibou Nissack le porte parole de Maurice Kamto

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS