En juillet 1999, ma jeune sœur Grâce Edwige, alors âgée de 20ans et brillante étudiante fut happée de la vie des suites de maladie.

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 Quelques années plus tard, le 20 avril 2012, la veille de mon anniversaire, une grande amie à moi, une confidente Marthe Pascaline LOGA fut arrachée brutalement à la vie au cours d’un violent accident survenu sur l’axe-lourd Douala-Yaoundé. Ces deux disparitions m’ont traumatisé. J’avais tellement pleuré ces êtres chères au point où je m’étais résolu à ne plus jamais couler des larmes, jusqu’à cette matinée du 23 janvier dernier où un coup de fil en provenance de l’hôpital Central de Yaoundé où ma mère Françoise FONING était internée après son accident de route, m’a à nouveau plongé dans une obésité de pleurs. Quel drame ! Quelle horreur !

Le vendredi 16 janvier 2015, je suis à Yaoundé et je passe un coup de fil à Madame FONING qui m’apprend qu’elle y est aussi, mais logée cette fois au DJEUGA HOTEL PALACE. Elle me prie de me dépêcher parce qu’elle souhaite se rendre aux obsèques de sa cousine à Dschang. Au cours de notre échange, j’observe qu’elle accuse une fatigue et un début de fièvre. Elle tente de me rassurer tout en me précisant qu’elle ne sent pas ce voyage, mais qu’elle tient à rendre un dernier hommage à sa cousine. Dans ces entre faits, elle passe quelques coups de fil à l’Ambassade du Sénégal pour s’assurer de l’octroi des visas aux membres de sa délégation. Madame FONING était l’invitée spéciale du Président MACKY SALL au Forum Africain de l’Entreprenariat Féminin qui s’ouvrait à Dakar le 21 Janvier. Elle avait donc son passeport, des visas et n’était frappée d’aucune interdiction de sortir du territoire. D’ailleurs, le « patron » était informé de ce voyage officiel. Préoccupée par toutes ces formalités de voyage, elle a renvoyé le départ pour Bafou au lendemain, le samedi 17 janvier. Au cours de ce voyage, le véhicule de Maman Françoise sera gêné par un benskiner fou et imprudent. Ô ! Ces benskiners qu’elle n’avait eu de cesse de défendre au point d’agacer parfois l’autorité administrative.

Informé de la situation, le couple présidentiel a instruit le corps médical de veiller minutieusement sur le cas de la mascotte du RDPC. Un avion médicalisé a d’ailleurs été affrété pour son évacuation en Europe. Un voyage qu’elle n’effectuera pas à cause des paramètres vitaux qu’il fallait tout d’abord stabiliser. Trêve de procès  donc au T.C.S, au « patron » qui n’aurait pas marqué son accord pour sa sortie du pays. Arrêtons de fantasmer ! Restons dignes et lucides face à l’immensité de la douleur qui nous submerge.

Françoise était ma mère, elle me l’a prouvé à maintes reprises. Elle m’a couvert de sa tendresse, de ses précieux conseils, de ses incalculables attentions. Je l’ai vu réveiller un dignitaire du parti à 06 heures du matin pour le briffer sur les enjeux des investitures au sein du RDPC. Elle m’avait adopté comme fils et me l’avait prouvé en m’offrant gracieusement une parcelle de terrain de 500m² au quartier KOTTO village sur une superficie totale de 3000m² où elle nourrissait secrètement le vœu de voir toute sa progéniture y construire des bâtisses. C’était ça la maman Françoise, hyper généreuse, qui éprouvait un fou plaisir à aider  les autres, à partager leurs peines et joies, à abréger leurs souffrances.

Il me souvient qu’elle m’avait imposé de déjeuner tous les matins avec elle avant de vaquer à mes tâches. J’avoue que j’étais toujours fasciné par les prières qu’elle élevait pour la santé du couple présidentiel, leur longévité au pouvoir et la paix au Cameroun. Elle répétait cet exercice toute la journée au point de heurter parfois la sensibilité politique de certains convives. Et ça lui plaisait. Elle me répétait sans cesse que le chef de l’État était entouré de gros ambitieux ingrats et qu’il fallait rester vigilants pour les neutraliser.

Un fait m’a frappé un jour. En février 2012, je suis appelé en urgence par Madame FONING pour un entretien qu’elle avait qualifié de confidentiel. Au cours de l’échange, Madame le Maire me suggéra de réfléchir très rapidement sur un plan d’action médiatico-politique en vue de l’appel à la candidature du Président PAUL BIYA en 2018. Elle était très sérieuse. Elle me demanda de porter le projet. Je m’étais évertué pendant toute la journée à lui expliquer qu’on sortait d’une présidentielle en 2011 et que cette démarche politique que je jugeais prématurée était envisageable plus tard. En fait, ma mère qui m’avait juré qu’elle ne servirait pas politiquement deux chefs, n’entrevoyait plus une vie politique après ou en dehors du Président BIYA.

De retour d’un voyage en Europe, j’ai rencontré l’ancienne Présidente Mondiale des Femmes d’Affaires à sa résidence de Yaoundé. Nous avons longuement échangé sur son passage au Tribunal Criminel spécial. Un dossier en sorcellerie monté de toutes pièces par une bande de comédiens, d’hypocrites et de méchants qui coulent aujourd’hui les larmes de crocodile. Elle m’avait brandi les preuves de son innocence et savait que les ennemis du Renouveau avaient planifié de la liquider politiquement avant de débarquer triomphalement son « chef ». Oui maman Françoise est morte et avec elle, tous les projets qu’elle ambitionnait pour la commune de Douala V. Elle part précocement au moment où les forces endogènes et exogènes veulent faire tanguer la République ! Le RDPC et son illustre chef viennent d’être amputés de l’un de ses maillons les plus sûrs, les plus fidèles et les plus engagés. Je pleure ! Gémissons ! Gémissons, Gémissons ! Mais espérons !

Peter William MANDIO

Député à l’Assemblée nationale.

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