Cameroun - Sécurité. Cameroun - Insécurité: Comment des armes à feu circulent illégalement au Cameroun

IBIN HASSAN | Mutations Mercredi le 26 Février 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Plusieurs prises parfois spectaculaires de pistolets automatiques démontrent que le pays est au cœur d'un trafic irrégulier.

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Le samedi 4 janvier 2014, Adoum Terap, député suppléant Rdpc de l'arrondissement de Makary dans le département du Logone et Chari à l'Extrême Nord, a été appréhendé à l'aéroport de Douala en possession de neufs fusils et de 305 munitions. Selon ses explications confiées aux autorités policières, ces armes étaient destinées à plusieurs personnes dans la région. Le transporteur brandissait sereinement des autorisations de port d'arme. Malgré cette assurance, les autorités ont décelé certaines interrogations pertinentes. Une enquête a été ouverte et se poursuit. Et rien ne filtre de ce côté. Cette prise de Douala n'est pas un cas isolé.

Quantitativement, la possession civile d'armes au Cameroun reste difficile à évaluer. Il n'existe pas de données fiables sur ce sujet. Néanmoins, différentes sources d'information peuvent nous permettre d'avoir une estimation approximative. Des armes à feu circulent frauduleusement aux mains des civils au Cameroun et en particulier aux frontières du pays. Il y a un mois, le gouverneur de la région de l'Est, Samuel Ivaha Diboua reconnaissait sur les ondes du poste national qu'il est possible que des armes circulent dans les villes frontalières à la République centrafricaine qui connait une instabilité depuis mars 2013. Il est probable que des milliers de Centrafricains qui se sont réfugiés au Cameroun soient entrés avec des armes à feu.

A Garoua Boulai, ville frontalière avec la Rca, des sources sécuritaires avouent avoir récupéré des armes à feu parmi les réfugiés venant de la Centrafrique. Les témoignages sont concordants chez les uns et les autres. Un gendarme explique qu'un «jeune de la localité est venu lui remettre volontairement un Ak47 avec des munitions en avril 2013». D'avril 2013 à ce jour, plusieurs autres prises ont été effectuées dans la ville.

Phénomène

Les régions du Nord-Ouest et de l'Ouest sont égale¬ment réputées être des bastions du trafic d'armes. Là-bas, les armes ont une valeur traditionnelle, elles sont utilisées lors de rites funéraires et à la chasse. C'est ce qui explique sans doute une forte présence de fusils artisanaux dans les cours des rois. Généralement, leurs fabricants sont bien connus et ont eu dans la coutume un rôle important notamment auprès des autorités. Néanmoins, des informations en provenance des autorités sécuritaires rapportent que «des armes artisanales et automatiques circulent dans des villes de cette région». Et elles sont utilisées dans des braquages, vols et agressions.

Dans cette partie du pays, des brigands sont généralement bien équipés pour commettre leur forfait. Des pistolets automatiques circulent aussi illégalement dans des villes de Yaoundé et de Douala. Les multiples braquages, vols et agressions par des individus parfois très bien équipés en armes pour contenir la riposte des forces de l'ordre le démontre bien.

Les régions septentrionales ne sont pas épargnées. Dans des villes de certaines des trois régions de cette partie du pays qui partagent plusieurs kilomètres de frontières poreuses avec le Tchad et le Nigéria, précisément dans les départements du Mayo-Kani, Mayo-Danay et du Logone et Chari, les prises sont parfois spectaculaires: Ak47, Colt, PA (Pistolets automatiques), Browning et des Fusils automatiques légers (FAL) et des milliers de munitions. La succession des mutineries et le regain d'activités des groupes rebelles dans les pays voisins ont mis sur la route des armes et des hommes rompus aux techniques de guerre. 

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