Cameroun - Politique. Cameroun - Initiative: Bientôt une statue de Um Nyobè à Douala ?

Dobell | Le Messager Mercredi le 20 Aout 2014 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le monument annoncé s’élève sur 2.10 m et pèse 170 kg, selon les initiateurs de ce projet. Il est fait en bronze et en laiton.

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Le 13 septembre 2014 des patriotes camerounais et la mémoire collective célèbrent le 56è anniversaire de l’assassinat de Ruben Um Nyobè, secrétaire général de l’Union des populations du Cameroun. A cette occasion, un groupe de jeunes patriotes rassemblés au sein d’une organisation dite Amish Arts, sous la houlette d’un certain André-Blaise Essama a décidé d’ériger un monument à la mémoire de ce héro national dont les traces sont peu visibles à travers le pays. Il y a certes une rue qui lui est dédiée à Douala. Elle va du carrefour de l’usine des Brasseries du Cameroun au lieu dit carrefour Nkongmondo. Ne demandez surtout pas à un citoyen lambda de Douala où se trouve la rue Um Nyobè. Très peu de personnes peuvent vous la situer comme du reste la Place de l’indépendance à new-Bell est tout aussi peu ou prou connue. Même si elle est noyée au milieu d’un des plus grands marchés de la ville.

Le 11 août 2014, le porte-parole de Amish Arts, André-Blaise Essama a écrit au ministre de la Culture et des Arts et au délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala. Objet de la correspondance : solliciter un site visible de préférence au jardin public de la Place du gouvernement à Bonanjo ou alors dans les jardins de la salle des fêtes d’Akwa pour implanter la statue de l’un des martyrs de l’indépendance du Cameroun. L’autre souhait des initiateurs de ce projet est qu’il soit réalisé d’ici le 13 septembre, jour anniversaire de l’assassinat de Ruben Um Nyobè.

Il faut signaler que cet événement se situe sur le prolongement de la célébration du 100è anniversaire des tout premiers martyrs de la défense du sol camerounais devant l’envahisseur colonialiste allemand. Ceux-là ont été pendus ou fusillés le 8 août 1914. Ruben Um Nyobè fabriqué en bronze et en laiton est haut de 2.10m et pèse 170 kg. Il est fabriqué dans le Noun par des artisans du terroir dont l’expertise pour la sculpture fait le tour du monde. Il brandit à sa main droite une touffe de l’arbre de la paix pour promouvoir cette valeur sur toute l’étendue du Cameroun. Les promoteurs de cette œuvre, entendent rappeler aux Camerounais d’aujourd’hui et aux générations futures que « sans la paix, aucun développement n’est possible ». Ils les invitent ainsi à promouvoir et à préserver la paix. A sa main gauche un faisceau de lances. Armes traditionnelles avec lesquelles on se défendait en cas d’agression car « qui veut la paix prépare la guerre » a dit un stratège.

A en croire les auteurs de la statue de Um Nyobè, ce martyr aurait pu tenir une seule lance. Mais le faisceau dont il est porteur symbolise « la paix et le développement qui ne peuvent être garantis que si toutes les filles et tous les fils de la nation sont unis comme il les avait unis en son temps ». Cette image laisse transparaître le souci du Mpodol de « rassembler toutes les forces vives de la nation autour des mêmes idéaux ».

Autre symbole fort : l’artiste habille Ruben Um Nyobè d’un pagne noir. Le pagne est un habit très prisé par une grande majorité des natifs du grand sud du Cameroun. En dessus, il arbore une chemise veste. Cette tenue met en exergue la diversité ethnique et culturelle du Cameroun si jalousement préservée. Elle illustre par ailleurs que les Camerounais ont en commun la nation unie dans la diversité ethnique où chaque groupe apporte son génie, son savoir-faire pour alimenter la nation.

Le prix de cette œuvre ? Ses réalisateurs demeurent circonspects sur le sujet. André-Blaise Essama se limite à confier à votre journal qu’une « œuvre de cette portée historique a un prix. Le plus important est qu’elle est là et n’attend plus qu’un endroit visible et non moins historique pour être révélée au grand public. Surtout à la postérité car comme ne cesse de le ressasser le Camerounais Alain Foka de Rfi dans son émission Archives d’Afrique : « nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un peuple sans âme… »

Reste à savoir l’accueil que les autorités sollicitées réserveront à cette louable initiative. Mais il serait paradoxal, étonnant voire déplorable qu’un héros national reconnu par l’Etat soit persona non grata dans son propre pays. En France, le socialiste Jean Jaurès rassemble spirituellement ses compatriotes de tous bords et compte plus de 2000 rues et places publiques à travers la France, dans les régions de droite comme de gauche.

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