Opération Épervier. Cameroun - Grâce présidentielle: 4200 prisonniers de Kondengui dans l'attente

NADINE NDJOMO | Mutations Mercredi le 26 Février 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Après la libération de Thierry Atangana et Titus Edzoa ce 24 février, certains détenus plient déjà bagages.

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Depuis l'annonce de la libération de Michel Thierry Atangana et Titus Edzoa, ce 24 février 2014; la prison centrale de Kondengui à Yaoundé bouillonne. Les dossiers de 4200 prisonniers, que compte cette prison sont en étude. Et ce, depuis le 1 février 2014.

A l'extérieur de la prison, les visiteurs sont plus nombreux qu'à l'accoutumée. La gent féminine est en plus grand nombre à effectuer des va-et-vient sans toutefois poser de questions. La poignée d'hommes, des proches des prisonniers, plus courageux, affrontent les gardiens de prison. Ils se renseignent auprès de ces derniers. Les principales questions tournent sur «les noms qui figurent sur la liste des futurs libérés, et la date de leur libération» déclare une source à la prison centrale de Kondengui, ce 25 février 2014. Malheureusement, tous repartent sans plus d'informations. Une unique réponse leur est donnée: «tous les prisonniers ne sortiront pas. Surtout les autres gros poissons», répond avec ironie, un gardien de prisons.

A l'intérieur, l'ambiance est encore plus mouvementée déclare une autre source du pénitencier. Les commentaires vont bon train. Surtout chez ceux qui ont déjà passé plus de 10 ans en prison. Certains sont appelés «doyens». Les prisonniers qui sont sûrs de bénéficier de la grâce présidentielle, ou de la grâce de Michel Thierry Atangana comme certains prisonniers l'ont baptisée, plient déjà bagages. Ils offrent certains de leurs effets, vêtements, chaussures, sceaux, magazines, journaux aux autres prisonniers. Pour ces prêts à rentrer, le moment est arrivé de regagner le domicile familial après plus de 10 ans d'absence.

Les moins enthousiastes, eux, se contentent d'écouter leurs col-lègues établir des programmes. «Une fois sorti de prison, je serai vendeur à la sauvette. J’ai des amis au marché de Mokolo, qui m'aideront à acquérir des ballots de vêtements, ou des sacs de chaussures afin que de les revendre au bateau (secteur spécialisé dans la vente des chaussures au marché Mokolo à Yaoundé)», se projette un potentiel libéré. Les autres veulent reculer pour mieux sauter. Car «après 10 ans passés en prison, il est difficile de se reconstruire. Quand on sort de prison pour recouvrer la liberté, on devient soit ange, soit démon. La prison transforme. C'est la raison pour laquelle, je conseille aux futurs libérés de prendre une année sabbatique pour réfléchir sur leur devenir», conseille un gardien de prison.

En attendant la liste définitive des prisonniers de Kondengui, bénéficiant de la grâce présidentiel¬le, «liste qui devrait sortir dans les prochains jours» d'après une source digne de foi, les détenus de la 11ème région devront encore prendre leur mal en patience. Car, explique la source avec Titus Edzoa et Michel Thierry Atangana, la libération était plus facile parce qu'il n'y avait que huit détenus de leurs acabits. Seuls deux prisonniers ont été libérés. Les autres sont restés. Ils sont à l'annexe.

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