Cameroun - Télécommunication. Cameroun - Fibre optique: Comprendre la situation de monopole au Cameroun

B-P.D. | Le Messager Jeudi le 30 Janvier 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Selon Russell Southwood, expert indépendant spécialisé de l’Afrique sur la question de la fibre optique, la concurrence entre les fournisseurs d’infrastructures de télécommunications reposant sur la fibre optique dans de nombreuses régions d'Afrique sub-saharienne a entraîné la baisse des prix de gros qui, à son tour, a favorisé la baisse des prix de détail. Ce qui, de son analyse n’est pas le cas au Cameroun.

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Russell Southwood est le Dg de Balancing Act, une société d’études et de conseil spécialisée dans les télécommunications, l’Internet et la diffusion en Afrique. A propos de la fibre optique, il pense que le Cameroun qui a refusé le financement de la Banque mondiale parce que ce financement aurait entraîné la création d’un consortium de gros distinct offrant des prix compétitifs, montre à l’Afrique un exemple de ce qu’il ne faut pas faire.

Selon l’expert, l’Etat du Cameroun s’accroche à son monopole public des télécommunications, Camtel, le résultat étant que le pays compte aujourd’hui parmi ceux dont les tarifs de gros à l’international et en local en matière de fibre sont les plus élevés sur le continent. Alors que, affirme l’expert l’entreprise nationale de fourniture de l’énergie électrique, Aes-Sonel, nourrit, depuis longtemps l’ambition d’entrer dans la vente en gros de la fibre. Or, le régulateur, Art — qui n'est pas connu pour son autonomie — et l’Etat du Cameroun essaient de l’empêcher d’obtenir une licence. «Nous avons la preuve, de nombreux pays du continent, qu’une telle entrée entraînerait la baisse des prix», soutient-il. Dans ces circonstances, Russell Southwood assure, pince sans rire, qu’il est difficile de prendre au sérieux toute rhétorique du gouvernement concernant sa volonté de devenir une société de l'information, celle qui embrasse l’administration électronique.


L’ouverture à la concurrence

De son analyse minutieuse de la situation, il ressort que Aes-Sonel a posé plus de 700 km de fibre parce que, comme la plupart des entreprises de fourniture d’énergie électrique, elle veut être à mesure de gérer et de contrôler son réseau électrique en utilisant les liaisons de fibre. «Le réseau a été initié en 2011 et a 96 brins. A l’échelle mondiale, dans les marchés compétitifs, il est accepté qu’au lieu de poser simplement la quantité suffisante pour cette tâche, il faut inclure une capacité supplémentaire à un coût additionnel très faible. Aes-Sonel a ensuite présenté une demande de licence pour devenir un fournisseur de gros indépendant de fibre. Une source au ministère des Postes et Télécommunications du pays m’a dit que le gouvernement a demandé à Aes-Sonel de se concentrer davantage sur l'électricité et de céder ses installations supplémentaires de fibre optique à l’Etat», affirme-t-il. Avant de regretter le fait qu’ «on a l’impression que les télécommunications doivent rester aux mains des opérateurs de télécommunications et que cette fonction particulière doit rester un monopole de l’Etat».

Par ailleurs, pense l’expert, le régulateur et le gouvernement semblent reprocher à Aes-Sonel d’avoir construit le réseau de fibre au préalable. «De plus, si Aes persiste à demander une licence, une forte amende lui sera infligée. En d’autres termes, l’Etat semble dire que l’entreprise doit y renoncer, ce qui nous fait croire qu’il s’agit d’une intimidation exercée par l’Etat et qui met en péril la notion d’indépendance des dispositions réglementaires», soutient-il fermement. Appelant le chef de l’Etat à prendre des décisions qu’il faut en faveur des citoyens camerounais, l’expert argue que l’ouverture à la concurrence permettrait non seulement à Camtel d’améliorer ses prestations qui sont loin d’être parfaites, mais également de faire chuter les prix. «Au contraire, le gouvernement veut qu’Aes-Sonel cède sa capacité en fibre optique à Camtel pour que ce dernier continue à exercer le monopole», constate-t-il amèrement. 

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