Alors que le Cameroun est engagé à la Coupe d’Afrique des nations (Can) en Guinée équatoriale, le secrétaire général (Sg) de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) est curieusement chez lui, à Yaoundé. Attendant éventuellement d’être auditionné lundi prochain, par le commissaire Enyegue Mbolong du Tribunal criminel spécial (Tcs).

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Après la confiscation spectaculaire du passeport du Sg de la Fecafoot, de nombreux avis autorisés parlent d’un complot visant à obtenir son retrait de sa candidature à la présidence de l’instance faîtière. Si non, Kondengui. Selon des indiscrétions bien informées, Tombi à Roko serait sous le coup d'une interdiction de sortie du territoire national, émise depuis la semaine dernière. Mesure décidée, apprend-on, de source policière, par un message porté, inspiré d’une instruction du Procureur du Tcs. En effet, après avoir récemment été, manu militari, débarqué d'un avion à Douala en partance pour Malabo, capitale équato-guinéenne, pour prendre part à la 30è édition de la Can, le chef de l'administration de l’instance faitière du foot camerounais a été conduit sous escorte sur Yaoundé par des éléments de la police. Comme une traînée de poudre, la rumeur de son incarcération a même circulé à un moment donné. Une rumeur qui va vite s’estomper, après recoupement. La finalité de ces basses manœuvres serait, murmure-t-on, l'obtention du retrait de sa candidature à l'élection présidentielle de la Fecafoot, prévue au plus tard le 28 février 2015.

Pour que la mayonnaise tienne, il n’y avait pas mieux que le dossier « Fifa Goal », pour l’accabler. On parle précisément du projet Fifa Goal 3. Un projet qui devait constituer à la substitution du gazon synthétique du Centre technique d’Odza (Yaoundé) par un gazon naturel. Malheureusement, à y regarder de près, tout ce qui est mis à sa charge, sur la base d’une dénonciation –initiée, raconte-on, par Abdouraman Hamadou et Brigitte Mebande - semble fondre comme beurre au soleil. Car, d’après des informations puisées à bonne source, si c’est à cause de la mauvaise gestion financière dudit projet, tout porte à croire que les délateurs de Tombi à Roko se trompent de sur toute la ligne.

 
Fausses accusations

En réalité, il faut revenir sur le fonctionnement des projets Fifa Goal pour comprendre qu’il est difficile, si non impossible, de détourner quelque argent. L’instance faîtière du football international ne vire pas les fonds dans les caisses des fédérations pour payer des prestataires. Les fédérations nationales font part de leurs besoins à la Fifa et en obtiennent des accords. Ces fédérations lancent des appels d’offres auxquels soumissionnent des entreprises. Celles-ci, après réalisation des travaux, déposent leurs factures au niveau des fédérations nationales qui se chargent de les transmettre directement à Zurich. Et, pour clore le dossier, la Fifa paie directement les entreprises adjudicataires par virements dans leurs comptes, sans plus passer par les fédérations nationales.

Faut-il le rappeler, les projets Goal 1 et Goal 2 avaient été pilotés en leur temps par l'ancien secrétaire général de la Fecafoot, Jean René Atangana Mballa en compagnie de Jean Manga Onguéné, avec la participation des témoins comme David Mayébi. Lesquels projets avaient abouti à  l’achat du terrain, la construction du  Centre technique de la Fecafoot d’Odza et la pose du gazon synthétique.

Le projet Goal 3 quant à lui, n’est pas arrivé à son terme. Initié en 2013 sous l’ère Iya Mohammed, deux appels d’offres avaient été lancés. Malheureusement, ces derniers s’étaient soldés par des échecs. Alors qu’un troisième était en cours d’élaboration, l’ancien directeur de la Société de développement du coton (Sodecoton) fut arrêté comme un mal propre et jeté en prison, dans une cellule infeste. Et, son successeur, c'est-à-dire le président du comité de normalisation, Joseph Owona, n’a jamais eu l’intention de relancer le projet. D’où sort donc le nom de Tombi à Roko dans cette histoire ? Où et comment a-t-il pu alors détourné de l’argent ? Peut-on par ailleurs détourner un sou qui n’est pas ?

Du coup, il n’est pas exagéré de parler de coup foireux pour qualifier cette affaire. Au moment où les prétendants au poste de président de la Fédération camerounaise de football se livrent à une âpre bataille. En tout cas, il se dit dans les milieux du football que le peuple va finir par comprendre où se trouve la vérité ! Et l’on trouve que ce genre d’histoire tissée de toutes pièces ne sert pas l'image de la justice camerounaise, car on ne peut pas toujours régler les problèmes du football en instrumentalisant à chaque fois la justice.
 

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