Cameroun - Transports. Cameroun - Douala: Premiers jours sur le chantier du second pont

Théodore Tchopa | Le Jour Mardi le 19 Novembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Samedi dernier, 48 heures après la pose de la première pierre, des engins s'activaient sur le site qui a d'ores et déjà été balisé. Le Fonds national de l'emploi recrute des techniciens locaux.

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«Attention, travaux!» L'entrée du chantier de construction du 2ème pont sur le Wouri, située à près de 300 mètres des eaux troubles du fleuve, en venant du rond-point de Deido, à la gauche de l'actuel pont, est matérialisée par cet avertissement inscrit sur un panonceau posé au sol. Un autre petit panneau porte l'inscription «Sogea-Satom». En effet, c'est ce consortium constitué de deux entreprises françaises, Sogea-Satom, qui va réaliser les travaux sur une durée de 44 mois, toutes phases comprises. D'autres panonceaux annonçant les travaux sont disposés un peu plus loin. Les cocotiers et les palétuviers qui embellissaient autrefois la côte sur près de deux cents mètres après la traversée, en venant de Bonabéri, ont disparu. Après leur dessouchage, le sol a été remué et nivelé. De la pouzzolane rouge a été répandue sur une surface considérable.


Balisage, coffrages

Adieu donc, cette mythique Base Elf où les populations, en quête d'infrastructures sportives et de loisirs, affluaient des quatre coins de la ville. Le site dévasté s'étend désormais à perte de vue. Au moment où le reporter du Jour déboule sur le site, ce samedi 16 novembre, 48 heures après la pose de la première pierre par le Président de la République, un vigile de la société Africa Security surveille les mouvements des personnes et des véhicules devant une guérite de fortune aménagée non loin de la servitude bitumée menant au chantier de Dangote Ciment. Le portail, ou ce qui en tient lieu, est constitué d'une grande plaque en acier basse, consolidée à l'aide de balustres verticaux peints en rouge. Il coulisse sur deux rails.

«Le Directeur ne peut pas vous recevoir. Vous savez que les Français sont généralement très compliqués et qu'ils n'aiment pas trop parler», prévient un jeune homme vêtu d'une combinaison de sécurité bleue avec des bandes qui reflètent dans la nuit. L'employé de Satom ne souhaite pas se confier à la presse et nous conseille plutôt de revenir lundi rencontrer un «Safety» (agent de sécurité de Satom), qui, à son tour, pourrait nous introduire chez le chef du chantier, un Camerounais. « Il va d'ailleurs vous demander comment vous êtes entré ici. Car le chantier est interdit aux visiteurs, à toute personne étrangère ou ne disposant pas de tenue de sécurité», nous met-il en garde. Sous un hangar jouxtant la direction du chantier, on peut voir, au loin, des conteneurs.

En face de la Direction, quatre camions et neuf engins lourds sont garés. On peut distinguer des graveurs, des tracteurs et des tractopelles, un Poclain et un compacteur. La surveillance des engins est assurée par la société de gardiennage Africa Security, sous la supervision des agents de Satom. Vêtu d'une combinaison de sécurité bleue avec des bandes à reflets, chaussé d'une Sebago Docksides, son casque en main, Jacques a bouclé sa première journée de travail et il s'apprête à regagner le domicile familial. Le jeune technicien raconte sa journée: «Les travaux complexes n'ont pas commencé. On a tout juste effectué le balisage du chantier et les coffrages. On a également monté des talonnettes». Il raconte aussi la première journée manquée d'un autre agent avec qui il a travaillé autrefois dans une autre entreprise. «Mon ancien collègue est arrivé après moi mais il n'a pas travaillé parce qu'il avait des babouches. On lui a demandé de revenir lundi», raconte Jacques. Les matériaux utilisés pour le balisage sont des lattes et des tôles.


Le Fne recrute

Un ouvrier confie que Satom envisage de construire une centrale à béton dans les prochains jours. Cinq sociétés camerounaises, regroupées au sein d'un consortium, et parmi lesquelles Happy Construction Compagny, sont en sous-traitance avec Sogea-Satom dans le cadre du projet de construction du moins de 25 personnes ont travaillé ce samedi pour le compte de Satom. «La plupart de ces techniciens ont été recrutés par des cadres de Satom sur la base des relations personnelles. Ce sont soit des proches parents, soit des amis», confie l'ouvrier. «J'ai beaucoup souffert pour être recruté. Chaque jour, depuis une semaine, lorsque je n'étais pas occupé, je faisais un tour à la direction de la société et chaque fois, on me demandait de revenir», se souvient une autre recrue.

Les entreprises de droit camerounais en sous-traitance avec Sogea-Satom ont conclu un partenariat avec le Fonds national de l'emploi (Fne) en vue de la fourniture de techniciens qualifiés. Le recrutement à l'échelle local incombe donc au Fne. A quelques mètres de la tribune ayant abrité la cérémonie faste de la pose de la première pierre, une plaque géante présente une carte des régions du Littoral, du Sud-Ouest, de l'Ouest et du Nord-Ouest, reliées entre elles par des flèches rouges. Cette carte est accompagnée de la mention «pont de l'intégration nationale». Après la phase actuelle des travaux, la suite prévoit le bitumage du raccordement qui va du pont jusqu'au rond-point Deido. Les travaux dans les profondeurs du fleuve viendront après. 

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