Cameroun - Politique. Cameroun - Désaccord au sein de l’UPC… c’est reparti !

Souley ONOHIOLO & Joseph Flavien KANKEU | Le Messager Vendredi le 09 Mai 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La cérémonie de lancement de la campagne de redynamisation et de réorganisation des organes de base de l’Union des populations du Cameroun (Upc) a été présidée à Yaoundé hier, jeudi 8 mai 2014, par Robert Bapooh Lipot, le secrétaire générale de la tendance qui porte son nom en l’absence des quatre autres membres du comité provisoire mis en place par l’Etat.

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Chassez le naturel…

Trois (03) députés à l’Assemblée nationale, 179 conseillers municipaux et une présence qui se traduit par le contrôle des exécutifs communaux de sept (07) mairies… Après six années de traversée du désert, marquées par l’absence du parti historique camerounais dans toutes les instances de gestion de la souveraineté (communes, hémicycle…) où la légitimité est conférée par l’expression populaire, la moisson de l’Upc à la faveur du double scrutin législatif et municipal du 30 septembre 2013, n’est pas passée inaperçue. Quelques « naïfs » ont cru y percevoir, le début d’une nouvelle ère marquant la volonté de toutes les tendances qui pourrissent l’Upc, de taire leurs querelles internes et les batailles de leadership.

Pour atteindre les résultats significatifs du 30 septembre 2013, l’on a également noté l’implication du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd). A titre de rappel, le ministre René Emmanuel Sadi (Minatd), préside le 02 juillet 2013, dans la salle des conférences de son département ministériel, une concertation regroupant toutes les tendances de l’Upc, à l’effet d’un arrimage consensuel. Entre autres conclusions arrêtées au terme des échanges : la mise sur pied d’un comité provisoire inclusif, intégrant toutes les tendances, lequel a reçu mandat d’accorder les investitures aux listes de candidats consensuelles de l’Upc, en vue des échéances électorales du 30 septembre. La 2ème résolution, qui constitue la pomme de discorde aujourd’hui, portait sur la tenue ultérieure d’un congrès unitaire, sur la base des statuts et des textes régissant le fonctionnement de l’Upc. Dans ce qu’il est convenu d’appeler la déclaration de Yaoundé, six chefs de guerre du parti historique (chacun étant à la tête de son morceau de l’Upc dont il brandissait une légitimité conférée par une élection), réunis le 03 juillet 2013, se sont mis ensemble, pour former un comité provisoire inclusif intégrant toutes les tendances, chargé notamment d’implémenter les deux principales résolutions, pour sauver l’Upc de la tourmente et du naufrage. Les signataires : Louka Basile, Zogning François, Ouandji Bernard, Papy Doumbè Adolphe, Sende Pierre et Bapooh Lipot Robert qui composaient le comité provisoire, s’engageaient de s’impliquer dans les investitures, les finances, la communication et la préparation du congrès après les élections.

Buvant le cadi jusqu’à la lie, les six chefs de guerre avaient de manière contractuelle paraphé sur la déclaration, l’absolue clause conférant au comité provisoire, l’exclusivité à être le seul organe habileté à parler au nom de l’Upc, jusqu’à la tenue du congrès. « Toutes les décisions doivent être signées conjointement par les six membres : Louka Basile, Zogning François, Ouandji Bernard, Papy Doumbe Adolphe, Sende Pierre et Bapooh Lipot Robert » lit-on dans la déclaration. Les assises du congrès unitaire de tous les soucis ne se sont pas encore tenues, que les six belligérants (qui piaffent chacun d’impatience), tentent de trahir le serment. Des batailles solitaires refont surface et provoquent des fissures au sein de l’âme immortelle. Dans les lignes qui suivent, Le Messager qui est allé sur les traces du malaise généralisé, tente de décrypter, les dissensions qui vont s’aggravant et la menace d’implosion devenue, très perceptible au sein d’un comité provisoire dont les promesses du « agir ensemble collectif » sont en train de faire long feu.

Souley ONOHIOLO



Désaccord au sein de l’UPC… c’est reparti !

I La réorganisation des organes de base dans la division

La cérémonie de lancement de la campagne de redynamisation et de réorganisation des organes de base de l’Union des populations du Cameroun (Upc) a été présidée à Yaoundé hier, jeudi 8 mai 2014, par Robert Bapooh Lipot, le secrétaire générale de la tendance qui porte son nom en l’absence des quatre autres membres du comité provisoire mis en place par l’Etat.

Visiblement, les militants de l’Union des populations du Cameroun (Upc) ne savent plus à quel saint se vouer. Car les guerres de leadership au sein de ce parti historique ont atteint le seuil de l’intolérable. Malgré la mise sur pied par René Emmanuel Sadi le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation d’un comité provisoire dirigé par les portes paroles des cinq tendances inventoriées, la confusion persiste. Samedi 3 mai 2014. Pierre Sendé et François Zoning organisent à Pouma, une réunion dite du comité directeur de l’Upc. La rencontre débouche sur la convocation d’un congrès unitaire de ce parti pour les 6 et 7 juin prochains. Mais les quatre autres membres du comité provisoire, qui prétendent être tous des leaders légitimes n’y sont pas associés.

Jeudi le 8 mai, c’est le tour de Robert Bapooh Lipot, député à l’Assemblée nationale et secrétaire général de l’Upc dite des fidèles d’entrer en scène, en organisant dans la salle des conférences de l’hôtel des députés de Yaoundé, la cérémonie de lancement de la campagne de redynamisation et de réorganisation des organes de base du parti historique. « L’esprit des accords du 02 juillet 2013 et l’acte du 08 juillet 2013 du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation consacrant la création du comité provisoire ainsi que les propres statuts et textes fondamentaux de l’Upc sont là pour l’attester. La réorganisation de nos structures de base reste et demeure un préalable à la tenue d’un véritable congrès unitaire et inclusif de notre parti », explique Robert Bapooh Lipot.

Pour cet élu du peuple, le comité provisoire a les mêmes missions qu’un comité de normalisation qui doit remettre les choses en ordre avant d’autoriser la tenue du congrès. C’est d’ailleurs dans cette optique que celui-ci s’est opposé à la tenue du congrès unitaire du 25 janvier 2014. « La rencontre qui s’est tenue à Pouma le 3 mai 2014, sur fond de violence inqualifiable, des affrontements entre les différents camps qui ont frôlé le pire, des séquestrations qui ont suscitées l’intervention de monsieur le sous préfet pour faire libérer certains camarades, est loin d’être considérée comme un comité directeur », révèle t-il à la presse. Les deux rencontres ainsi organisées, rentrent en contradiction avec la déclaration de Yaoundé signé des six membres du comité provisoire (Louka Basile, Zogning François, Ouandji Bernard, Adolphe Papy Doumbe, décédé, Pierre Sende et Bapooh Litpot Robert). Celle-ci indiquait clairement que toutes les décisions doivent être signées conjointement par tous les membres de ce comité.

Joseph Flavien KANKEU


II Controverse autour du congrès unitaire de tous les soucis


Fort du respect de la déclaration de Yaoundé du 03 juillet 2013, appelant à la réorganisation de la base du parti historique, l’Upc était porteuse d’espoir au point d’être envisagée comme le point de départ de la préparation du « grand congrès unitaire de la consolidation des acquis ». Pour beaucoup, il s’agit de mettre un point d’honneur dans un travail de redynamisation fondamentale de la base de l’âme immortelle. « La tenue du grand congrès de consolidation des acquis, sera une consécration de l’organisation de la base militante de notre parti. Elle commence par le renouvellement et l’implémentation de l’Union des populations du Cameroun au niveau des comités de base, des comités centraux et des sections régionales. Ce processus donnera lieu à la désignation des délégués et des membres du comité directeur » avoue le député Bapooh Lipot Robert. Au départ, les six tendances sont d’accord, qu’il faut remettre le parti à la base ; susciter une certaine frénésie des militants et sympathisants; au lieu de confisquer les instances au sommet. Dans un contexte où, la majorité des signataires de la déclaration de Yaoundé, reconnaissent, qu’aucun levier allant dans la perspective de la réorganisation du parti à la base n’a été levé, l’annonce d’un congrès unitaire fait jaser certains clans. A titre de rappel, certaines factions, sous la conduite du vétéran Sende Pierre, se sont réunies samedi 03 mai, dans la ville de Pouma. La date du congrès unitaire aurait été fixée pour les 06 et 07 juin 2014. Criant au braquage et à un hold-up, des voix s’élèvent pour manifester leur courroux et leur désapprobation. Un tel passage en force n’est pas nouveau ; un galop d’essai avait déjà fait l’objet d’un flop en début d’année. Certains cadres militants pour leurs statuts personnels et non pour le triomphe des idéaux de l’Upc, avaient fixé la tenue d’un congrès le 25 janvier.

L’on avait assisté à la volte face de ceux qui pensent que la priorité commande qu’il faille commencer par une organisation rationnelle, structurelle des organes de base, les valider et les installer ; avoir au moins une section statutaire par arrondissement avant de se pencher aux problèmes de congrès unitaire. De son lit d’hôpital, Adolphe Papy Doumbe, membre du comité provisoire, de regretté mémoire appelait ses camarades à ne pas céder au chantage, ni à l’intimidation. Dans ce qu’il convient d’appeler le testament du journaliste écrivain, l’on peut lire: « Notre souci majeur est le respect des statuts et textes du parti, que nous voulons reconstruire, parce que nous devons avoir la volonté de partir sur les bases solides. Aujourd’hui à l’Upc, pour tenir notre congrès, il faut : organiser notre base structurelle suivant les principes édictés par les textes ; valider et installer les comités de base, comités centraux et sections régionales unitaires ; mettre en place un comité directeur unitaire ; enfin convoquer le congrès. Il nous faut donc observer un temps de discipline et de travail pouvant permettre une organisation parfaite de notre parti jusqu’à l’organisation du congrès. Sinon préparez vous à la bataille, organisez vous, pour que le 25 janvier 2014, même s’ils font leur congrès dans un trou, vous puissiez leur démontrer que l’Upc est un parti organisé et discipliné. Camarades, le souffle et la force me manquent pour continuer à écrire. Que Dieu nous protège pour que je ressorte vivant de cet hôpital et pour que nous soyons tous présents à la bataille ». Fauché à la vie par la mort, Adolphe Papy Doumbe, ne se relèvera jamais de sa maladie.


III - Les contradictions et le jeu trouble de René E. Sadi

Après la concertation du 02 juillet 2013, pour éviter les mauvaises surprises et toute forme de conspiration, le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) a exigé d’être toujours tenu informé des résolutions issues des différents conclaves organisés par le comité provisoire. C’est le cas pour les travaux de Douala du 18 décembre 2013, desquels l’on a retenu, la résolution N°2 qui précise une réunion élargie aux cadres du parti devant se tenir à Yaoundé le 18 janvier 2014. Il était prescrit à chaque membre du comité provisoire d’être accompagné de six cadres pour la mise en place de la commission de réorganisation du parti à la base, en vue de la préparation du congrès. De guerre lasse, l’on a plutôt assisté à une tentative de hold-up ourdie par des tiers qui ont voulu passer en force, en organisant les assises du congrès pour le 25 janvier 2014. Saisi à nouveau par quatre des six membres du comité provisoire, le 06 janvier 2014, René Sadi est informé de l’activisme d’une poignée d’individus, se réclamant de l’Upc, guidés par des intérêts inavoués, torpillant et brulant les étapes ont voulu, convoquer les assises jugées illégales et anti statutaire contre la légalité mise en place par René Sadi, le 08 juillet 2013. Depuis quelques années, les chefs de guerre de l’Upc, ont présenté à la face du monde, le visage de ce nègre qui n’écoute que sous la crainte de la chicotte. Si le verrou de la cohésion et de l’harmonie (même apparente) a été sauvegardé jusqu’à ce jour, c’est aussi grâce à la peur du gendarme. René Sadi ayant pris l’habitude de mettre les six belligérants au même niveau d’information.

Pour des raisons inavouées, le Minatd a levé le pied sur le verrou de sécurité du collectif. Dans un courrier adressé le 26 février 2014, à Sende Pierre, membre du comité provisoire, René Sadi affirme que ses services ont pris acte des résolutions issues de la rencontre du comité provisoire élargi aux élus de l’Upc, tenue le 18 janvier 2014 à Boumnyebel. Le piège, c’est que dans la même correspondance, René Sadi donne droit à une résolution (qui ne figure pas dans la déclaration de Boumnyebel) ; laquelle consacre l’organisation du congrès unitaire de l’Upc au plus tard le 30 juillet. « Si le ministre Sadi, avait envoyé cette lettre aux autres membres du comité provisoire, il se serait rendu compte du pot aux roses. L’on n’a jamais parlé de la date du congrès à Boumnyebel. En choisissant de n’écrire qu’à un membre du comité provisoire, le ministre semble avoir choisi son camp en discriminant les autres tendances par l’arbitraire. Dans cet amas de contradiction, le ministre doit publiquement dire s’il déclare de ce fait, la dissolution du comité provisoire » affirme un des chefs de tendances. Après une légère accalmie et l’embellie du 30 septembre, l’Upc se retrouve à nouveau dans une situation d’instabilité et de désunion. D’un coté il y a ceux qui pensent à la nécessité d’établir les militants dans leurs droits par l’obéissance aux textes qui donnent à la base, une fonction fondamentale sur la définition de la qualité de militant et dans la désignation de leurs représentants au congrès. A cette tendance, s’oppose celle là même qui brille par le militantisme de sommet et qui veut confisquer les choses en excluant le peuple de la gestion des affaires politiques.

Mis au banc des accusés, René Sadi qu’on pointe du doigt comme le chef d’orchestre de la déstabilisation et la destruction de l’Upc, doit repréciser les angles et les limites de la correspondance adressée à Pierre Sende. Accusé d’être au centre d’une maffia qui pointe à l’horizon, soupçonné d’avoir passé des accords en catimini avec la tendance Pierre Sende, il appartient à René Sadi de clarifier si c’est à ses collaborateurs que revient le droit du choix des instances dirigeantes de L’Upc ou alors si le pouvoir doit rester au peuple. L’aura de l’Upc a sombré dans la culture du provisoire. Dans sa configuration actuelle, le parti de l’âme immortelle est truffé de militants opportunistes, en flagrant délit « d’exercice illégal de la politique ». Cette formation politique qui se délite, doit envisager sa propre mue. Il s’agit de réussir le pari d’une nouvelle forme de militantisme devant permettre de rétablir la détente et la décrispation de la scène politique. D’où, l’invitation à une véritable prise de conscience qui elle-même, suggère une grande réflexion sur des solutions consensuelles à la nouvelle crise politique que traverse le parti.

Souley ONOHIOLO 

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