Cameroun - Politique. Cameroun - Bernard NJONGA: Pourquoi je suis candidat à la présidentielle de 2018

Aboudi Ottou | Intégration Mardi le 21 Octobre 2014 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’ancien président de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs vient de créer son parti politique. Croire au Cameroun (Crac) a entre autres objectifs de placer les intérêts des paysans au centre de la prochaine élection présidentielle.

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Bernard Njonga est chef de parti depuis le 15 juillet 2014. C’est à cette date que sa formation politique, Croire au Cameroun (Crac), a reçu, du ministère camerounais de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, l’autorisation de fonctionner. Ceci, «après environ un an de tracasseries entre ce ministère et ses services déconcentrés à Yaoundé» raconte l’activiste. Le Crac lance d’ailleurs officiellement ses activités le 28 octobre prochain dans un hôtel de Yaoundé. Bernard Njonga annonce à l’occasion la présence des altermondialistes tels que l’homme politique français José Bové et le Malien Mamadou Sissoko. Des invités qui trahissent déjà la ligne politique de ce jeune parti.


Programme politique

Avec le Crac, l’ancien président de l’Association de défense des intérêts collectifs (Acdic) va juste transposer sur le champ politique le combat qu’il mène comme acteur de la société civile depuis une trentaine d’années en faveur du monde rural. Le choix de descendre dans l’arène politique, cet homme âgé de 59 ans, le justifie dans sa lettre de démission de la présidence de l’Acdic signée le 13 octobre de cette année. «En trente années cumulées dans les milieux paysans, s’il y a une chose dont je suis plus que jamais convaincu, c’est que les solutions aux problématiques de développement rural sont éminemment politiques. Rien à faire. C’est aux politiques que reviennent les décisions qui impactent, durablement, sur la vie des populations camerounaises» y écrit‐il notamment. Cet agronome, qui a renoncé à la fonction publique en 1987,  chercherait le pouvoir politique pour implémenter ce qu’il a eu à proposer pendant qu’il était acteur  de la société civile.

Selon son entourage, Bernard Njonga, qui se dit «prêt pour le combat», entend d’ailleurs jouer les premiers rôles lors de la prochaine élection présidentielle prévue théoriquement en 2018. Même s’il tempère: «La finalité n’est pas absolument d’arriver au pouvoir. Le plus important est que les idées que nous défendons soient matérialisées. Il n’est donc pas exclu que nous nous associons à d’autres formations politiques qui partagent notre vision». Il a même déjà son programme politique. Il s’agit de 20 mesures à mettre en oeuvre pour développer le monde rural en un mandat. Ces mesures sont en partie, selon nos informations, inspirées du «Pacte pour le développement rural» proposé aux candidats à l’élection présidentielle de 2011 et qui n’a pas reçu l’assentiment de Paul Biya, l’actuel président de la République et vainqueur de cette élection. Dans ce document conçu par une coalition d’associations dont faisait notamment partie l’Acdic, il était proposé d’organiser les exploitations familiales, «coeur de l’agriculture camerounaise», en pôles de promotion des cultures vivrières et bassins de production spécialisés; puis, de leur allouer des subventions sous forme de prime à la production, à la commercialisation, à la conservation ou à la transformation. Le Pacte proposait par ailleurs de créer une agence de promotion des produits locaux et de contrôle des importations des denrées alimentaires et une agence de lutte contre les déviances (corruption, détournements, oisiveté, paresse ...) au sein des structures dʹencadrement agricole. Le Pacte était chiffré à 105 milliards de francs CFA sur 7 ans, soit 15 milliards de F par an. L’argent, selon ses concepteurs, devait provenir du budget du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (71 milliards de francs CFA à cette époque) et du financement des projets gérés par le même ministère pour un montant d’environ 210 milliards francs CFA. Il était aussi envisagé comme source de financement, en l’occurrence à partir des économies obtenues de la réduction de 5% d’importations annuelles de riz, poisson et de blé. Ces économies avoisinaient 18 milliards par an.


Stratégie

D’ici à l’élection, le président du Crac travaillera donc à vulgariser ces mesures. Il sera aussi question de donner une conscience politique aux acteurs du monde rural, afin qu’ils apprennent désormais à voter pour le candidat qui a un programme à même de garantir leurs intérêts. Pour cela, Bernard Njonga compte s’appuyer sur le vaste réseau tissé tout au long de sa longue expérience dans le monde rural. L’altermondialiste camerounais a en effet été tour à tour à la tête du Service d’appui aux initiatives locales de développement (Saild) et de l’Acdic. Il reste d’ailleurs membre de ces associations qui ont des démembrements dans les dix régions du pays.

Pour ce qui est de l’équipe qui l’accompagnera, peu de noms circulent en ce moment. Intégration est cependant en mesure d’affirmer que le rappeur engagé Valsero sera son porte‐parole. Les deux hommes sont en effet très proches et travaillent ensemble depuis 2011. Ils ont par exemple animé un programme dénommé «Fréquence Agricole», diffusé sur les ondes de certaines radios locales.

Quelques hommes de medias sont également cités, comme des sympathisants de la cause que défend Njonga. On parle notamment de Valentin Siméon Zinga. Le directeur de la rédaction de La Nouvelle Expression devrait d’ailleurs présenter la conférence de presse de lancement des activités du Crac, prévue le 28 octobre prochain.

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