Le Minsanté, André Mama Fouda a donné le coup d'envoi de l'opération hier à Pouma sur l'axe Yaoundé-Douala.

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Des mois se sont écoulés après le grave accident de la circulation dont-il a été témoin, mais Jean-Baptiste Bakandop, originaire de Pouma est toujours traumatisé. C'est que, après le choc ce jour-là, un passager était resté coincé entre les sièges du véhicule. Il indique qu'il aura fallu que les riverains s'arment de haches et de gourdins pour le libérer. Pensant le sauver, l'issue a plutôt été fatale. Une fois sortie du véhicule, la victime est décédée. «II est mort entre nos mains. Nous avons sûrement fait ce qu'il ne fallait, pas», regrette-t-il, visiblement dérangé. C'est ce genre de situations que les autorités compétentes veulent désormais éviter. Lorsque surviennent les accidents de circulation, certaines personnes meurent sur le champ à cause de la violence du choc, mais d'autres finissent par trépasser parce que les riverains ignorent les gestes de premiers secours et ne peuvent pas leur venir en aide. Ce sont ces connaissances que les sapeurs-pompiers dispensent depuis hier à une vingtaine de riverains à Pouma. Localité située à 125 km de Yaoundé. Il s'agira, explique le Dr Hamadou Ouceiny, chef service de la santé des sapeurs-pompiers, de leur montrer ce qu'il faut faire lorsqu’on a par exemple un accidenté qui perd du sang ou qui étouffe. Ou encore comment transporter une victime sans provoquer sa mort».

En donnant le coup d'envoi de cette formation hier à Pouma, André Mama Fouda, le Ministre de la Santé publique a indiqué que face à la recrudescence des accidents de la circulation, le Premier Ministre, chef du gouvernement, a prescrit en 2010 la mise en place d'un Comité interministériel chargé du suivi médical des accidentés de la voie publique. L'un des quatre domaines d'intervention est la prise en charge pré-hospitalière des accidentés. C'est dans ce cadre que s'inscrit la formation des riverains. Entamée hier à Pouma, elle se fera également dans 24 autres villes et villages situés le long des axes accidentogènes du triangle Yaoundé-Douala-Bafoussam. A terme, c'est plus de 500 riverains qui seront formés en 2013 au Cameroun. La finalité est de permettre aux habitants de ces localités de porter secours de manière adéquate aux blessés, évitant d'aggraver leur cas ou de provoquer leur décès.

Non sans tirer un coup de chapeau aux sapeurs-pompiers pour le travail abattu sur le terrain, André Mama Fouda a invité les populations à faire bon usage des connaissances acquises. Car, pense-t-il, c'est avec l'implication de tous qu'on réussira à réduire le nombre de morts sur nos routes. 

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