L’ex-Sgpr estime la présence de l’ex-Dg Camair est impérative devant la barre.

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Le Tgi du Mfoundi a renoué avec les auditions hier, mercredi 31 août 2011, dans l’affaire Ministère public et Etat du Cameroun contre Atangana Mebara et autres, accusés de détournement, tentative de détournement et complicité de détournement de deniers publics en coaction. A l’entame d’une audience réservée au contre interrogatoire de l’accusé Mebara par le ministère public, les avocats de l’ex-Sgpr ont exigé du tribunal la comparution de Yves Michel Fotso comme témoin du tribunal, le ministère public ayant renoncé à le faire comparaître, contrairement à ce qui était prévu au départ.

Justifiant cette demande, Me Nguini estime que la comparution de ce témoin est capitale pour la manifestation de la vérité. D’autant plus capitale que, explique-t-il, l’accusation s’est fondée sur une correspondance adressée par Atangana Mebara à Kevin Walls pour engager ses poursuites, estimant que l’ex-Sgpr voulait s’accaparer des deniers publics que possédait Gia.

C’est la raison pour laquelle il avait mandaté Apm de la mission de récupération desdits fonds. Or, poursuit l’avocat, il ressort d’un Pv d’audition que c’est Yves Michel Fotso qui apporte cette correspondance et la verse au dossier, alors même qu’il n’en n’est ni l’initiateur, ni le destinataire encore moins ampliataire. Ce sera l’occasion de déterminer, suggère-t-il, la nature juridique de ladite pièce.
Pour Me Ekani, la comparution de Yves Michel Fotso est impérative en raison de la connaissance factuelle et technique qu’il a de l’opération d’acquisition de l’aéronef présidentiel. D’autant que, rappelle par ailleurs l’avocate, l’ex-Dg de la Camair a récemment dédouané dans ladite cause Mebara et Otele à travers des déclarations de ses avocats dans la presse. Et de faire valoir les articles 334 et 346 Cpp par lesquels la loi prévoit la comparution de tout fonctionnaire cité dans une cause et la même comparution au cas ou le témoin ne serait même pas partie prenante.

31 millions de dollars
Clôturant les interventions de ses conseils, Atangana Mebara rappelle que le nom de Yves Michel Fotso a été maintes fois cité dans le processus d’acquisition de l’avion présidentiel et que le 18 novembre 2008, Adolphe Moudiki a déposé un document reçu du directeur des Affaires pénales du Minjustice sur instructions du garde des Sceaux. C’est ce document signé de l’ex-Dg Camair et du directeur de Gia, révèle l’accusé, qui prévoit le versement de 31 millions de dollars. “Je suis persuadé, lâche-t-il, que ne pas entendre ce témoin priverait le tribunal d’un pan de vérité dans cette affaire. Je m’étonne que le ministère public n’ait pas voulu entendre ce témoin d’autant plus important qu’il a confirmé avoir reçu des instructions du Sgpr pour récupérer ces fonds. Nous comptons sur vous, M. le président, comme depuis le début du procès pour que ce témoin soit entendu. Nous pensons que, conclut-il, le tribunal de l’histoire ne comprendrait pas que votre tribunal n’ait pas entendu ledit témoin».

Répondant ensuite aux questions du procureur de la République, l’ex-Sgpr s’échinera à expliquer qu’il avait agi dans l’intérêt de l’Etat du Cameroun et sur hautes instructions du chef de l’Etat qui lui avait demandé d’user de tous les moyens pour récupérer les fonds détenus par Gia et qu’il n’avait nullement l’intention de détourner lesdits fonds dont le montant n’était pas d’ailleurs connu. Et l’accusé de s’indigner que l’accusation s’acharne à lui demander pourquoi n’avoir pas formalisé les instructions données. Personne du côté de l’accusation ne se préoccupe de savoir sous quelle forme l’argent a été sorti, mais on veut chercher à formaliser à tout prix la tentative de récupération. “J’attend de vous, lance-t-il agacé, que vous affichiez la même détermination sur le formalisme observé lors du déblocage des fonds en cause».
Verdict très attendu du tribunal ce matin quant à la comparution ou non de Yves Michel Fotso.
 

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