Brésil 2014. Cameroun - Arbitrage: Comment Paul Biya a étouffé la grève des Lions Indomptables

Christian TCHAPMI | Le Messager Lundi le 09 Juin 2014 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Vers un nouveau Marrakechgate ? En l'absence d'un accord avec la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) sur la répartition des retombées du Mondial, l’équipe nationale du Cameroun a boycotté le premier vol qui devait l’amener au Brésil hier dimanche. Ce n’est qu’après intervention du président de la République que la situation a été débloquée.

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Vers un nouveau Marrakechgate ? En l'absence d'un accord avec la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) sur la répartition des retombées du Mondial, l’équipe nationale du Cameroun a boycotté le premier vol qui devait l’amener au Brésil hier dimanche. Ce n’est qu’après intervention du président de la République que la situation a été débloquée.

L’imposant Boeing Fba de la compagnie Angola Airlines fraîchement affrété pour transporter la délégation officielle du Cameroun à Rio de Janeiro trône majestueusement sur le tarmac de l’aéroport international de Nsimalen. Immobile depuis l’aurore, les moteurs de « l’oiseau volant » ronflent en sourdine, attendant le signal pour lâcher la passerelle reliée à la salle d’embarquement où se trouve un Emmanuel Ngassa Happi visiblement courroucé. Le vice-président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football qu’entourent quelques membres dont Adolphe Minkoa She et David N’hanack Tonyè n’ont pas la mine des beaux jours ce dimanche 8 juin 2014. Pareil pour Etienne Tamo, Roger Nyassa Soleil ou encore Robert Depays et tous les autres responsables de la Fécafoot retenus dans cette délégation officielle du Cameroun à qui on vient d’annoncer que le vol prévu pour 9h a été finalement reporté à 21h30.

De quoi provoquer l’ire de ces hommes et femmes qui se voyaient déjà dans les nuages, à mille lieux en train de rallier leur base de Vitoria dans l’Etat du Santo Espirito au Brésil dès ce lundi. Présents en salle d’enregistrement depuis 6h du matin tel que avisés, ce n’est qu’à 10h qu’ils apprennent que le programme a été modifié. La faute aux Lions indomptables, claquemurés dans leur hôtel au Mont Fébé, qui ont tout simplement refusé de partir. Motif de ce coup de théâtre, un problème des primes qui dure depuis des semaines et n'a toujours pas été réglé. En fait, Samuel Eto’o et ses camarades estiment que les bonus financiers promis par la Fécafoot seraient beaucoup trop faibles. Suffisant pour faire bloc et annoncer qu’ils ne quitteront pas leur hôtel, tant que cette histoire ne sera pas résolue.


Pas de primes, zéro Mondial

En clair, chaque Lion réclame le montant de ses primes du premier tour, avant d’embarquer dans l’avion. Ce qui veut dire que 9 millions 910 mille Fcfa, soit moins de 10 millions Fcfa cash, non taxable, devrait leur être versé avant leur départ. Sinon, préviennent-ils, ils ne sont pas prêts à jouer le moindre match. Ce montant représente la quote-part de chaque joueur du montant de 6% négocié entre Samuel Eto’o et le Pr Owona et qui ne devait être versé qu’après la compétition. Seulement, après moult conciliabules, les ambassadeurs du Cameroun vont décider à la veille du match Cameroun-Moldavie, de mettre la pression sur leurs interlocuteurs, menaçant même de boycotter cette rencontre amicale internationale si on ne se pliait pas à leur désidérata. Coup de sang ! Joseph Owona qui espérait avoir trouvé un compromis, ne sait plus où mettre la tête. Les joueurs sont catégoriques: pas de primes, zéro Mondial.

C’est du jamais vu. De bouche à oreille l’histoire fait le tour des réseaux sociaux créant le buzz et les réactions des internautes dont la furia ne se fait pas attendre. Adoum Garoua qui recommandait aux journalistes à la veille d’emboucher la trompette de l’union sacrée, préfère rester de marbre. C’est grâce à l’arbitrage d’un ancien ministre des Sports, aujourd’hui responsable à la présidence de la République que Samuel Eto’o et ses coéquipiers vont avoir une suite favorable à leur revendication. Le gouvernement va céder. Des sources bien introduites au Cabinet civil confirment que Paul Biya, appelé à la rescousse, a instruit le déblocage d’environ 1 milliard Fcfa pour calmer la furie des fauves et pour que cesse la fronde.


Contestation

Du coup, chaque membre de la sélection devra recevoir 50 millions Fcfa de prime de l’Etat. Soit un peu plus de 5 millions de plus que lors de la précédente édition de la Coupe du monde en Afrique du Sud (2010). Un autre bonus vient se greffer à ce pactole : les 6% des primes de participation versées par la Fédération internationale association (Fifa) à la Fécafoot. Soit près 204 millions Fcfa à partager à toute l’équipe à payer avant le départ ce soir. Chaque membre du staff (joueur et encadreur) s’en tire donc avec environ 60 millions Fcfa chacun. Balle au centre, rendez-vous sur le terrain le 13 juin prochain. C’est ce jour qu’on saura si en dehors de la pelouse de la contestation, nos chers Lions peuvent être tout aussi indomptables balle au pied.

Christian TCHAPMI




Focal: Les confessions de Joseph Owona

C’est avec une pointe de regret que le président du Comité de normalisation de la Fécafoot s’est exprimé sur le départ manqué de l’avion spécial, devant transporter l’équipe nationale ainsi que la délégation sportive officielle du Cameroun, dans le cadre de sa participation à la Coupe du monde 2014. Le report de ce départ explique Joseph Owona dans un communiqué rendu public hier, résulte de « l’exigence des Lions indomptables, telle que communiquée aux officiels du Minsep et de la Fécafoot dans la soirée de samedi, de percevoir avant tout embarquement la prime de participation à eux cantonnée sur leur demande par la Fécafoot ». Le montant de ladite prime représentant 6% de la prime nette totale reversée à la Fécafoot par la Fifa pour la participation du Cameroun à cette compétition, s’élève, confie-t-il, à 5, 800,000 Fcfa par joueur. Or rappelle-t-il, toute prime liée à une compétition Fifa, n’est reversée à la Fédération participante que trois mois après la fin de la compétition. La Fécafoot, n’ayant donc pas encore perçu de versement de la Fifa, précise-t-il, « a du recourir à un prêt privé afin de satisfaire une fois de plus les demandes des joueurs de l’équipe nationale, et de garantir la participation honorable et sereine des Lions à la Coupe du monde ». C’est dire que cette affaire de primes est un vrai serpent de mer. Autant d’incidents la veille d’un tel rendez-vous, c’est scandaleux !

C. T.

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