Cameroun - Transport. Cameroun : le port de Kribi prépare son entrée en service le 14 juin

Xinhua Lundi le 03 Mars 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
YAOUNDE, (Xinhua) -- Moins de trois ans après le lancement officiel des travaux par le président Paul Biya en octobre 2011, le port en eau profonde de Kribi, ville balnéaire du sud du Cameroun, tend vers la fin de la première phase de son exécution et projette son entrée en service le 14 juin par l' accueil au quai de son premier bateau en provenance de l'étranger, selon des sources officielles à Yaoundé.

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D'un investissement 240 milliards de francs (480 millions de dollars) financé pour 207,7 milliards par la Chine pour un prêt préférentiel d'Exim Bank et le reste par l'Etat camerounais, ce port comporte pour sa première phase deux terminaux, un terminal polyvalent de plus de 680 mètres de quai destiné à accueillir des navires de 40.000 tonnes pour un début et 70.000 tonnes à terme, puis un terminal conteneur pour des navires de 50.000 tonnes et aussi 70.000 tonnes à terme.

Un chantier confié à l'entreprise chinoise China Harbour Engineering Company (CHEC), le port en eau profonde de Kribi en gestation depuis les années 70 se présente en fait comme une infrastructure dotée d'un port général et d'un appontement fer pour l'évacuation vers le marché international du minerai extrait d'une mine en voie d'exploitation à Mbalam, une localité de l'Est frontalière du Congo-Brazzaville.

Conçu pour accueillir des navires avoisinant les 16 mètres de tirant d'eau, il se positionne comme "l'investissement portuaire le plus important d'Afrique centrale et de l'Ouest", dixit le directeur général de CHEC-Cameroun, Xu Huajiang. Dans sa deuxième phase, il prévoit la réalisation de terminaux industriels (alumine, aluminium, hydrocarbures) et d'appontements spécialisés (gaz liquéfié et minerai de fer).

Directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale et la République centrafricaine ( RCA), Gregor Binkert salue un ouvrage important pour le développement économique du Cameroun, « mais aussi une fois que ça sera réalisé il y a beaucoup de potentialités aussi pour la sous- région » Afrique centrale, en matière d'échanges avec l'extérieur.

"Le port de Kribi, c'est aussi un port minéralier, pour le fer de Mbalam et d'autres mines. Et le fer de Mbalam, c'est sur deux pays. C'est le Cameroun et le Congo-Brazzaville. C'est à partir du port de Kribi aussi qu'on va exporter le fer du Congo-Brazzaville. C'est déjà une dimension régionale", a-t-il précisé dans un entretien à Xinhua.

D'après les prévisions officielles, ce port devra enregistrer à moye terme un trafic de 250.000 à 400.000 conteneurs équivalent 20 pieds, pour un volume de plus de 50 millions de tonnes par an, réparti entre 30 millions de tonnes de minerai de fer, 3,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié produit également dans la ville de Kribi, plus de 6 millions de tonnes d'hydrocarbures, 1, 6 million de tonnes d'aluminium, 2 millions de tonnes d'alumine et enfin 1,2 million de tonnes de cargo.

C'est le cinquième port construit par le Cameroun depuis l' accession à l'indépendance en 1960. A caractère commercial, celui de Douala sur le fleuve Wouri qui s'ouvre sur l'océan Atlantique a été jusqu'ici le plus important.

Par ailleurs porte d'entrée et de sortie du Tchad et de la RCA, deux pays voisins du Cameroun sans accès à la mer, ce port fluvial de la métropole économique camerounaise concentre 95% du trafic national et 98% du chiffre d'affaires, à en croire le ministre des Transports Robert Nkili dans un rapport présenté lors d'une réunion du gouvernement mercredi à Yaoundé.

"Ce port d'intérêt sous-régional a atteint en 2013 le volume record de trafic de 10 millions de tonnes", a révélé le ministre. Mais, de l'avis du représentant-résident de la Banque mondiale Gregor Binkert "le port de Douala, il y a aura des limites, on ne peut pas aller au-delà de huit millions de tonnes (l'an). Avec une bonne croissance dans la sous-région, on avait besoin d'un deuxième port".

A la différence de Limbe (Sud-Ouest) où l'activité est essentiellement tournée vers le petit cabotage local et le transport de passagers avec les pays voisins auxquels s'ajoutent un terminal et un yard pétroliers, Kribi abrite déjà un autre port modeste réservé à, en plus aussi du cabotage, à la pêche artisanale et la plaisance. Dans son exposé face au reste du gouvernement, le ministre des Transports a dressé un rapport faisant état d'un accroissement de 31% de l'activité portuaire en 2013, mais "confrontée à de nombreux défis comme la vétusté des infrastructures du port de Garoua (Nord), la saturation et la régularité du dragage du chenal du port de Douala, l'organisation du cabotage en lignes régulières ou encore le défaut d' autonomisation effective des ports de Limbe et Kribi".

"Ces infrastructures sont toutefois appelées à satisfaire l' exigence de complémentarité entre elles et à se mettre au diapason de la compétitivité face à la concurrence des autres places portuaires de la sous-région", a annoncé Robert Nkili.

A l'étude, l'augmentation des capacités de stockage des terminaux du port autonome de Douala et, pour permettre son désengorgement, la réalisation de "ports secs". Un projet de réhabilitation pour le désensablement du port fluvial de Garoua est aussi en voie d'exécution grâce à un financement de la Banque africaine de développement (BAD) à la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT).

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