Cameroun - Communication. Cameroun : le ministre de la Communication met en garde « les médias qui s’attaquent aux pays étrangers »

Agence Ecofin Vendredi le 28 Aout 2015 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
(Agence Ecofin) - Au Cameroun, le ministre de la Communication dit qu’il ne supporte plus que les médias locaux « parlent mal » des pays étrangers.

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 Issa Tchiroma Bakary l’a dit dans un communiqué rendu public ce 27 août 2015. Le porte-parole du gouvernement dénonce ces médias qui « s’adonnent ouvertement et de manière récurrente à des attaques diffamatoires et parfois injurieuses contre des pays étrangers et leurs dirigeants officiels ».

Les menaces du ministre sont à peine voilées. Il écrit alors : « Les chefs d’Etat et de gouvernements étrangers sont protégés par la loi camerounaise qui interdit tout outrage à leur encontre et que la presse ne saurait en aucun cas être exonérée de cette obligation (…) En cas d’inobservation de ce devoir, le ministre de la Communication se réserve le droit de faire usage de ses prérogatives de régulation, conformément à la règlementation en vigueur. » Issa Tchiroma Bakary se réserve d’ailleurs « le droit de saisir les autres instances compétentes afin que les auteurs de telles dérives puissent en répondre».

Le ministre de la Communication défend désormais des pays étrangers qu’il ne nomme pas, contre des médias camerounais qu’il ne nomme pas également. Hier pourtant, le même Issa Tchiroma dénonçait les pays étrangers, leurs médias et leur société civile internationale accusés de travailler dans l’ombre pour « déstabiliser » le Cameroun. Il avait ainsi répondu à plusieurs médias français ; notamment le site Mediapart qui avait annoncé la construction d’une rébellion armée au Cameroun, le journal Le Monde qui s’était intéressé à la l’état de santé du président Paul Biya et son épouse. Issa Tchiroma avait aussi réagi au rapport de l’Ong International Crisis Group intitulé : « Cameroun : Mieux vaut prévenir que guérir ».

A ces occasions, les médias locaux étaient taxés de complicité de ces « ennemis du Cameroun ». Aujourd’hui, la même presse camerounaise est accusée de s’en prendre aux pays étrangers. Même si le ministre Issa Tchiroma ne nomme personne, le contexte camerounais est bien marqué par l’affaire de la chaîne Afrique Média qui a été suspendue par le Conseil national de la communication à cause de son discours contre l’Occident et, particulièrement, anti-français. Pourtant, s’ils disent vouloir protéger les pays étrangers aujourd’hui, ni M. Tchiroma, ni le gouvernement camerounais ne semblent décidés à faire appliquer la sanction contre Afrique Média.

En effet, les locaux de la chaîne ont été mis sous scellés, mais elle a simplement délocalisé à l’étranger et continue d’être reçue au Cameroun. Entre temps, le discours d’Afrique Média est repris par plusieurs chaînes de télévision. Il reste à comprendre la cohérence de l’action de Issa Tchiroma Bakary qui parle au nom du gouvernement.


Assongmo Necdem

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