Cameroun - Environnement. Cameroun : du ''charbon écologique''

BBC Afrique Samedi le 05 Décembre 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
C’est un projet révolutionnaire, fabriquer du charbon avec des épluchures de bananes et des feuilles de maïs, mais le trio de jeune Camerounais qui s’y est lancé depuis deux ans a du mal à voir le bout du tunnel.

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Machines cassées, pas de cash pour faire tourner la jeune entreprise, commandes non exécutées, voilà le périple de trois jeunes camerounais qui croient dur comme fer qu’au bout de la brique noire, il y a de l’or.

C’est à la périphérie de Douala, la capitale économique du Cameroun, non loin du cimetière du bois des singes que Muller, Ben et Adolphe ont établi ce qui leur tient lieu d’entreprise.

Un conteneur au milieu d’un amas de feuilles de maïs et d'épluchures de plantain.

Ici, aucune turbine ne tourne plus.

Vêtus d’une blouse bleue, comme un mécanicien avec de la houille sur les bras, Muller fait découvrir ce qui reste de leur matériel de production

"C'est cassé lé, et il faut la fixer ici au sol. Parce que là, elle nous fait une bonne quantité de production par jour. On a évalué même à 500 kg par jour. Elle seule. Voici une autre machine, il faut aussi arranger, la sortie est petite. il faut l’agrandir pour augmenter la production", explique Muller.

Dans ce petit hangar à l’arrière du conteneur, une fine couche de poussière s’est déposée sur des sacs de charbon. Tout est à l’abandon depuis trois semaines, faute d’argent

"Si on avait trouvé 200 000 ça pouvait réparer tout cela. Ou même 300 000. Et on rembourse en décembre. A force de travailler avec comme ça, ça s’est cassé. Maintenant on ne peut plus rien", déplore-t-il


Les trois jeunes se sont connus à l’université, portés par l’amour de l’écologie et l’envie de relever le défi de l’entrepreneuriat.

Des travaux en laboratoires ont conduit à établir le procédé de fabrication du charbon écologique.

Ben, l'électrotechnicien a construit les machines pour sa fabrication.

Ils ont réunis de l’argent pour le lancement de leur affaire.

Les commandes ont commencé à affluer.

Et puis, faute de fond de roulement tout s’est arrêté.

Depuis, ils écument les couloirs de l’administration pour demander de l’aide.

Même des sorties médiatiques n'ont servi à rien.

"On a déposé une demande de financement dans un ministère et à l’assemblée nationale, c’est pour le budget de 2016, entre temps il faut qu’on produise et qu’on vive", indique-t-il.

"Mieux que le charbon de bois"


Pourtant des organisations patronales accompagnent ce type de jeune entreprise.

Entreprises Cameroun se présente comme le patronat de la PME

Son directeur Lucien Mahop s’est dit prêt à soutenir ces jeunes

"Ils peuvent venir ici, c’est la pouponnière de l'entrepreneur, ce type de cas, ce serait intéressant qu’on puisse les avoir, je lance un appel à tous ces jeunes, qui sont en difficultés, il faut voir ce qui n’a pas marché. Au niveau même de l’organisation interne de ce qu’ils faisaient, nous allons les aider à voir s’ils n’ont pas anticipé sur certaines choses, et comment revenir à la normale", déclare le chef d'entreprise.

Sur les marchés de la capitale économique du Cameroun, le charbon écologique commence à manquer aux ménagères.

"Le charbon est très bien, voyez vous-même, ça ne salit pas les marmites, et c’est moins cher, mais ça ne sort plus, donc on attend. C’est mieux que le charbon de bois, comme ça préserve nos forêts", indique une cliente.

Muller, Adolphe et Ben ont hâte d’approvisionner à nouveau leur clientèle.

Il leur faut d’abord trouver quelques centaines de mille pour relancer la production.

Car il faut bien produire pour payer les factures et les sept salariés peu à peu gagnés par le découragement.

Carole Yemelong

Correspondante à Douala

 

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