Cameroun - Télécommunication. Cameroun : Korea Telecom n’a jamais été partenaire de TSI pour la licence 3G

Agence Ecofin Mercredi le 19 Décembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’entreprise coréenne « Korea Telecom n’a jamais postulé à une licence 3G au Cameroun et n’a jamais conclu un accord de partenariat avec l’entreprise camerounaise Technologie et Système d’Information (TSI) », qui a soumissionné à l’appel d’offres restreint du Minpostel en se présentant comme partenaire de Korea Telecom, a appris l’agence Ecofin dans les couloirs de l’ambassade de Corée au Cameroun.

ADS


TSI, candidat malheureux de l’appel d’offre restreint pour la sélection d’un troisième opérateur de téléphonie mobile titulaire de la 3G et qui s’est présenté comme partenaire de Korea Telecom a d’ailleurs déposé le vendredi 14 décembre 2012 auprès du ministère des Marchés publics un recours en annulation contre la décision du ministre des Postes et Télécommunications. Le 10 décembre dernier, le ministre Jean-Pierre Biyiti bi Essam a annoncé que Viettel Cameroun Sarl avait décroché devant Bharti Airtel, Maroc Telecom et TSI/Korea Telecom la première licence 3G du pays devenant ainsi le troisième opérateur de téléphonie mobile au Cameroun.

Contacté par Ecofin pour en savoir davantage, Samuel Nono, le représentant de TSI n’a pas démenti cette information. Mais, tient-il à préciser, TSI a pour partenaire financier Octant Capital, qui, lui, a un contrat avec Korea Telecom. « Cette déclaration est vraie et je ne crois pas qu'il s'agisse de cela. Nous avions un contrat avec Octant Capital, société de financement de projet et dans le cadre de ce projet, Octant a signé son contrat de partenariat avec KT. D'où vient-il que cette question soit posée ou que l'ambassadeur puisse le dire? Avons-nous prétendu le contraire? Mais, est-ce pour autant qu’ayant cette information, nous n'ayons pas été informés », se demande Samuel Nono qui présente à présent le groupe comme l’association TSI/OCTANT/KT.

Cette situation aurait disqualifiée l’offre de TSI pour l’acquisition de la licence 3G. D’abord parce que, explique une source proche du comité de sélection, le règlement d’appel d’offres disposait en son article 20 que le Minpostel pouvait décider de ne pas examiner les offres contenant « une information fausse ou mensongère ». Car TSI avait présenté dans son dossier l’expertise de KT, tout comme il avait pris des engagements au nom de KT qui n’était pas son partenaire, et ensuite, parce que TSI est une entreprise disposant d’un capital de 50 000 000 de FCFA. « Insuffisant pour ce cabinet conseil de droit camerounais pris individuellement, d’agir comme opérateur », rapporte notre source. L’une des conditions pour postuler à la 3ème licence mobile au Cameroun était d’ailleurs d’avoir une surface financière minimale de 200 millions de dollars américains, soit près 100 milliards FCFA.

Ouvrir le capital à Korea Telecom

Interrogé à cet effet, Samuel Nono affirme que « dans le montage qui a été fait et le cabinet MAAS (cabinet recruté par le gouvernement pour le conseiller dans la sélection du troisième opérateur de téléphonie mobile, ndlr) en a copie, si nous avions cette adjudication provisoire, immédiatement, TSI ouvrirait son capital et KT en prendrait le contrôle. Ce schéma est en possession du financier du projet, Octant Capital (les documents sont à disposition). Le financement du projet nous est garanti par Octant Capital », explique-t-il. Ce qui probablement n’a pas convaincu le comité de sélection. Nous n’avons pas pu recouper auprès d’Octant Capital le type de partenariat noué avec Korea Telecom d’une part et d’autre part avec TSI.

Pour TSI, en examinant le calendrier du Minpostel, il y a de quoi se poser de sérieuses questions... « Je crois que on aurait pu nous tenir informé de ce qu'on a pu qualifier de fausse déclaration et/ou nous signifier notre disqualification. Au contraire, nous avons tout au long continué et échangé avec le conseil du Minpostel et le 9 novembre, nous avons déposé notre DAO. On a l'impression qu'il y a eu une volonté de piéger TSI dans ce projet et si tel est le cas, quelle en est la raison ? La sanction vient toujours après la prévention. Ce qui n'a pas été le cas », se justifie le représentant de TSI.

Au finish, le comité de sélection du Minpostel que préside le ministre Jean-Pierre Biyiti bi Essam n’aurait même pas examiné l’offre de TSI, car contenant une fausse information.

Ticket d’entrée pour la 3G

L’entreprise Viettel qui a finalement été choisie propose d’investir près de 200 milliards de FCFA, pour couvrir, dès le lancement de ses activités, 81% de tout le territoire camerounais avec les technologies mobiles de deuxième et troisième génération. Son ticket d’entrée au Cameroun a été de 20 milliards FCFA. Samuel Nono affirme qu’il avait une offre meilleure : « Nous insistons et continuons à clamer haut et fort que l'offre de Viettel n'est pas comparable à la nôtre et que nous offrions plus et durablement. Notre investissement global se situe autour de 450 millions d'euros (soit un peu plus de 295 milliards de FCFA) en 5 ans et nous offrions un ticket d'entrée de 70 millions d'euros (45,9 milliards de FCFA).»

Dans son recours auprès du ministère des Marchés publics, TSI indique que « cette décision (choix de Viettel, ndlr) surprenante viole en tout point le règlement du dossier d’appel d’offres international restreint (cf. article 9 al3, 10, 14 du règlement d’appel d’offres) et partant des dispositions impératives du codes des marchés publics en ce qu’elle a été prise en l’absence de toute transparence ».

Pour Samuel Nono, la séance d’ouverture des offres devait se faire en présence des soumissionnaires pour des besoins de transparence comme l’indique la loi. Mais, il affirme qu’il a été surpris d’apprendre par voie de communiqué radio les résultats de l’appel d’offres. Ce qu’il considère comme une violation de la loi.

Au sujet de la méthode de choix du troisième opérateur, on répond du côté du Minpostel que c’est un Comité interministériel qui s’en est chargé et non une commission de passation de marchés. Les rebondissements dans l’attribution de la licence 3G à Viettel s’annoncent donc palpitants.

Beaugas-Orain Djoyum

 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS