Cameroun - Politique. Cameroun : Deux ans sans conseil de ministres

Georges Alain Boyomo | Mutations Jeudi le 09 Juin 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’irrégularité de cette grand’messe suscite des interrogations sur l’impulsion, le suivi et l’évaluation de l’action gouvernementale.

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Le 3 juillet prochain, cela fera 2 ans exactement qu’un conseil ministériel n’est s’est pas tenu au palais de l’Unité. En effet, c’est le vendredi 3 juillet 2009, soit 3 jours après le remaniement gouvernement (le 30 juin 2009), qui a consacré l’avènement de Philemon Yang à la Primature, que le chef de l’Etat, Paul Biya, a présidé ce conclave. Le président de la République entendait ainsi donner une impulsion nouvelle à l’action gouvernementale. Pour cela, Paul Biya avait invité instamment le gouvernement à se départir des maux tant décriés tels que l’inertie, la routine, la corruption et à remettre en vigueur l’usage des «feuilles de route» dans les ministères en vue d’une meilleure évaluation des actions qui seront menées. Dans sa communication spéciale, il avait même prescrit un délai de six mois aux responsables en charge du secteur énergétique pour «rendre compte des actions entreprises» en vue de résorber les déficits préjudiciables aux entreprises et industries, ainsi qu’aux ménages camerounais.

A l’analyse, l’on se rend pourtant compte qu’en la matière, le Cameroun n’est pas sorti de l’auberge. Les problèmes récurrents d’électricité et d’eau ces derniers temps à Yaoundé et Douala, pour ne citer que ces villes, sont éloquents à cet égard. Le délai d’évaluation des responsables est, quant à lui, forclos depuis longtemps… Dans les secteurs de l’agriculture, des grands projets miniers et industriels ainsi que des chantiers infrastructurels, Paul Biya se désolait, à cette occasion, du manque d’audace et de réactivité du gouvernement et plaidait pour des décisions plus hardies.

Le chef de l’Etat exhortait surtout le gouvernement à une gestion budgétaire rigoureuse, une politique de crédit plus ouverte et une meilleure consommation des crédits alloués. Avant de conclure, sur un ton ferme: «J'attends de ce gouvernement réaménagé qu'il donne un nouvel élan à son action en particulier dans les secteurs où une certaine forme de routine ou d'inefficacité paraît s'être installée. J'attends aussi de lui qu'il remette en vigueur l’usage des feuilles de route qui parait être tombé en désuétude. J’attends enfin qu'il manifeste dans son action une réelle cohésion et une véritable solidarité qui sont les gages du succès». En l’absence d’une évaluation officielle, à chacun d’évaluer le chemin parcouru par le gouvernement du 30 juin 2009.

Débats
Par-delà, il importe de s’interroger sur la périodicité aléatoire des conseils ministériels au Cameroun. En France, pays dont s’inspire généralement le pouvoir de Yaoundé, ainsi que dans certains pays africains comme le Gabon et le Sénégal, ces conclaves, présidés par le chef d’Etat, se tiennent à un rythme hebdomadaire et en délocalisation de la capitale, dans certains cas. Pour ce qui est de l’Hexagone, le Conseil des ministres est un organe établi par la Constitution pour discuter et adopter certains des actes principaux du pouvoir exécutif comme le dépôt des projets de loi du Gouvernement ou la nomination de hauts fonctionnaires et officiers militaires. Il permet surtout aux ministres de débattre «librement» de la politique du Gouvernement.

En France, le Conseil des ministres, qui se tient chaque mercredi au palais de l’Elysée, est surtout l’un des éléments permettant au président de la République de diriger le pouvoir exécutif malgré le grand rôle théoriquement dévolu au Premier ministre par la Constitution.

Il lui permet de contrôler l’élaboration et la mise en œuvre de la politique du Gouvernement et de donner ou refuser son accord à un certain nombre de décisions importantes, et, plus généralement, de marquer de ses vues les discussions impliquant l’ensemble du Gouvernement.

Au Cameroun, par contre, en plus de son caractère aléatoire, le conseil ministériel se réduit généralement à la «communication spéciale» du chef de l’Etat. Il est tout de même à souligner qu’en dehors de ce conclave réputé solennel, le conseil de cabinet, qui réunit le Premier ministre et l’ensemble du gouvernement, se tient effectivement chaque dernier jeudi du mois dans les services du Pm. Par ailleurs, le chef de l’Etat fait le point sur la marche des affaires publiques avec le Premier ministre chaque vendredi au cours d’une rencontre formelle au palais de l’Unité. Des réunions restreintes se tiendraient également à la Présidence au quotidien sous les auspices de Paul Biya.

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