Transport. Cameroun : Des policiers « chargeurs » dans les gares routières de Bafoussam

Blaise Nzupiap Nwafo | La Nouvelle Expression Mercredi le 16 Février 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Avec la suspension des contrôles routiers par le délégué général à la Sûreté nationale, certains ont vite fait de trouver d’autres moyens pour arrondir leurs fins de mois.

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Ces derniers jours dans la ville de Bafoussam, le phénomène de désordre urbain, orchestré d’une part par les gares routières illicites est davantage encouragé par les hommes en tenue. Dans la matinée de samedi 12 février, le fait était flagrant pour ne pas être vu par les différents usagers voire des passants.Les passagers à destination de Baham et Batié, dans le département des Hauts-Plateaux, n’avaient plus besoin de dépenser 100 F Cfa pour rallier la gare routière de Ndiengdam, située à un jet de pierre des agences de voyage.

C’est à cet endroit que le préfet de l’époque, Bernard Atebede, avait pu caser tous les transporteurs qui font la ligne de Bangangté, Bangoua, Baham, Batié et Bahouan. Comme à l’accoutumé, un gardien de la paix, en service au commissariat central de Bafoussam, était posté au lieu dit maison du parti pour faciliter la fluidité de la circulation.  Grande ne fut notre surprise de constater que c’est lui qui orientait les taxis et autres transporteurs clandestins en quête de passagers. Surtout qu’ils étaient nombreux qui se rendaient aux funérailles et enterrements du week-end.

A cause de la bousculade, notre homme en tenue ne manquait pas, quand l’occasion se présentait, de recommander des passagers à des transporteurs. Il fallait être très curieux et vigilent pour constater que ce service n’était pas du tout gratuit. Pour exercer au niveau de cette gare routière de fortune, il suffisait de glisser dans la paume de main de l’homme en tenue un billet ou une pièce de 500 F Cfa. Dans le jargon, cela s’appelle la «pose» au policier.Au marché B de Bafoussam où les voitures font la ligne de Mbouda, Dschang, Penka-Michel et Bamenda, les policiers en charge de la circulation ne manquent plus de motif pour extorquer  quelques pièces aux transporteurs, y compris les motos-taxis. La complicité entre les chargeurs et eux est de taille.

Ils laissent ferment les yeux sur les cas de racolage, pourtant interdits au centre urbain, à condition que le convoyeur fasse le geste qui sauve. C’est la même ambiance qui est observée dans les agences de voyages où les bouchons se succèdent sous le nez des policiers qui visiblement ont la tête ailleurs que dans la circulation.

Les multiples rappels à l’ordre de Martin Mbarga Nguélé, qui rêve d’une police exemplaire au Cameroun, semblent tomber dans les oreilles des sourds à Bafoussam.
 

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