Cameroun - Musique. Cameroun : Comment et pourquoi Canal 2 a censuré Sam Mbende

Gilles Olinga | camerounactu.net Mercredi le 04 Avril 2012 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’émission l’Arène n’a pas eu lieu dimanche, du fait des pressions sur la chaîne et du chantage exercé par son promoteur sur l’invité de l’émission.

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Depuis mardi de la semaine dernière, il était acquis que Sam Mbende, PCA de la Cameroon Music Corporation (CMC), serait l’invité de l’émission l’Arène, dimanche dernier. Cet arrangement avait été trouvé suite à un appel du présentateur de l’émission, Martial Koffi Bissog, demandant à Sam Mbende, tout juste arrivé au Cameroun, d’être l’invité de l’émission, proposition agréée par celui-ci.

Pressions et vengeance

Alors qu’il est tout occupé à préparer ses biscuits pour l’émission, Sam Mbende est surpris par un coup de fil de Martial Bissog le vendredi. « Il m’a alors fait état des appréhensions de sa hiérarchie. Il soulignait que ses patrons étaient bien d’accord que je passe à l’émission, mais à condition que je n’évoque pas les questions relatives au droit d’auteur, notamment les décisions de la Cour suprême en septembre dernier, qui ont définitivement consacré la CMC comme la seule société de gestion collective du droit d’auteur du domaine musical au Cameroun, la tentative de la SOCAM de se faire payer l’argent des téléchargements des musiques par les opérateurs de téléphonie mobile, Orange et MTN, la gestion peu orthodoxe qui a actuellement cours à la SOCAM.

J’ai naturellement refusé. C’est alors que par des recoupements divers, j’ai appris que dès la diffusion de la bande annonce sur mon passage à l’émission, le Ministère de la Culture a appelé pour s’étonner d’une telle programmation et a émis sa désapprobation ». Un son de cloche identique à la SOCAM où l’on craignait que l’amateurisme et l’illégalité de cette société soient rappelés à l’opinion et aux usagers du droit d’auteur, indique une source interne à cette société.

Le samedi, les pressions ne s’arrêtent pas, Martial Bissog demande alors à Sam Mbende d’appeler Emmanuel Chatue, le PDG de Canal2 International. « Pour lui dire quoi ? Je ne l’appellerai pas. Je n’étais pas demandeur, c’est Canal 2 International qui m’a sollicité », lui répond Sam Mbende. A cet instant, la cause est entendue, Sam Mbende ne passera pas à l’émission. Martial Bissog lui s’en va à Kribi, d’où il répondra dimanche soir, à l’heure de l’émission, qu’il n’a rien à dire sur le fait que l’émission ne ce soit pas tenue.

Quant au directeur général de Canal 2 International, Eric Fotso, qui a réagi dans un article paru lundi dans le quotidien Le Messager, il a laissé entendre que la direction de Canal 2 s’est posée la question de savoir quelle était l’opportunité pour le présentateur de l’émission d’inviter Sam Mbende, d’autant que celui-ci était déjà passé dans cette émission. Il a ajouté que Canal 2 n’a subi aucune pression de qui que ce soit.

Des sources dignes de foi indiquent pourtant que la censure de Sam Mbende est en effet dictée par la volonté du ministère de la Culture, qui tient Canal 2 International en laisse, après lui avoir promis 10 millions de FCFA dans le cadre des Canal d’Or 2011 qui viennent de se dérouler.

Chèques sans provisions

Par ailleurs, pour son propre compte, Canal 2 a des raisons de vouloir régler un compte à Sam Mbende. D’abord, parce que suite au licenciement de Guy Zogo, proche de Sam Mbende, de cette chaîne de télévision, en 2011, celui-ci et Emmanuel Chatue avaient eu un échange houleux à ce sujet. Emmanuel Chatue s’en était ouvert, quelques jours plus tard, à une de ses connaissances en estimant que Sam Mbende lui avait manqué de respect. Pareil avec Consty Eka à qui, Sam Mbende avait rapporté la plainte des licenciés selon laquelle, il ne se privait pas de s’en prendre curieusement à des personnes originaires de la même région que lui au sein de Canal 2. Remarque que l’intéressé a peu appréciée.

Ensuite, parce que de l’avis tant du fisc comme de la CMC, Canal 2 International s’obstine à jongler avec le paiement des impôts et de la redevance du droit d’auteur. Idem à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale(CNPS), où l’on indique que les employés n’y sont pas immatriculés, malgré les retenues sur salaires effectuées chaque mois à cette fin. Les mêmes employés n’ont pas de délégués du personnel, au mépris des recommandations du ministère du Travail.

Selon nos informations puisées à bonne source, s’agissant particulièrement du droit d’auteur, Canal2, malgré une utilisation intense des œuvres de l’Esprit, ne s’acquitte d’aucune redevance dans ce domaine, d’où son soutien à fond à la SOCAM qui est naturellement peu regardante à son sujet, d’autant que la chaîne de télévision redoute le retour de la CMC à qui elle a tiré des chèques sans provisions d’un montant total de 8 millions de FCFA , en 2007. Toutes choses qui ont amené Emmanuel Chatue à oublier que c’est Sam Mbende qui avait été le premier invité de l’Arène en 2009, contribuant ainsi au lancement de cette émission.

Au demeurant, cette autre sortie du patron de Canal 2 International confirme son manque de fairplay, lui qui n’a pas hésité à faire retirer récemment la chaîne de télévision Vox Africa du bouquet de TV+. Histoire de se venger du recrutement par ce concurrent de deux journalistes travaillant précédemment pour lui. Cela, malgré les dénégations de Martial Bissog qui a affirmé lundi soir que c’est une panne technique qui est à l’origine de l’absence de Sam Mbende à l’émission et que celle –ci sera reprogrammée ultérieurement.

Aux dernières nouvelles, le patron de Canal2 International qui a été vertement critiqué de toutes parts, au point de tenir une réunion de crise lundi, proposait un plateau regroupant la CMC, la SOCAM et le ministère de la Culture et des arts. Une éventualité que la CMC subordonne à la présence à un haut niveau de la SOCAM et du MINCULT.
 

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