Afrique. Cameroun : Ce qui fait courir les Européens dans le Golfe de Guinée

Joseph OLINGA | Le Messager Mercredi le 23 Mars 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’exercice multinational de sécurité maritime qui se tient à Douala laisse percevoir l’intérêt que suscite cette partie de l’Afrique auprès des puissances militaires et économiques mondiales.

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D’aucuns croient dur comme fer que la tenue de l’exercice multinational de sécurité maritime, “ Obangame Express 2011 ” est une opération d’affirmation de l’armée camerounaise au lendemain de l’attaque dont la ville de Douala a fait l’objet les 18 et 19 mars dernier. “ Non ”, répondent en chœur les cadres de la défense nationale. D’après nos sources, l’opération de simulation qui se déroule depuis le 21 mars dernier jusqu'à ce jour, a en fait débuté le 16 mars dernier.

En outre, l’exercice engage une dizaine de pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale ( Ceeac) en partenariat avec le commandement des forces navales américaines pour l’Afrique (Africom) ainsi que les pays de l’Union européenne (Eu). Certes la synergie mise sur pied entend renforcer la sécurité dans l’espace maritime du golfe de Guinée, mais aussi, elle donne la priorité à l’éradication de l’insécurité dans les pays de la zone Cemac. Une zone dont les pays les plus touchés sont le Cameroun, la Guinée Equatoriale, le Gabon et Sao Tomé et principe. Des pays auxquels les experts ajoutent quatre autres zones géographiques compris entre la frontière sud de l’Angola jusqu’aux limites nord du Nigeria.

La stratégie de sécurisation du Golfe de Guinée, notamment dans la zone Ceeac qui a pris effet le 06 mai 2009 dans le cadre de l’accord technique sur la sécurité maritime de cette zone d’influence “est une illustration forte de la capacité des Etats de la sous-région à se mettre ensemble pour une stratégie de sécurisation commune”. La mobilisation exceptionnelle met en exergue les intérêts économiques de cette sous-région. Pour le commun des citoyens de la Cemac, cette zone représente un atout halieutique susceptible de satisfaire une part importante de la demande internationale. Toutefois, l’enjeu le plus mobilisant dans le golfe de Guinée reste sa capacité à produire le pétrole, un produit qui se raréfie dans l’espace internationale.

Les acteurs et autres partenaires autour de la “ sécurisation ” du golfe de Guinée n’ignorent pas que la région condense à elle seule des réserves estimées à un plus de 24 milliards de barils de l’or noir. Une provision qui fait du golfe de Guinée la première région pétrolifère africaine. Aussi, sur la production actuelle de l’Afrique, le golfe de Guinée produit à lui seul pas moins de 5 millions de barils de pétrole sur les 9 millions que le continent produit au quotidien.

“La formulation de la stratégie sous-régionale part du constat selon lequel les atouts du golfe de Guinée attireront les grandes puissances militaires et économiques du monde.” Des puissances dont la présence se ressent depuis quelques années. La zone stratégique de déploiements militaires fait l’objet de nombreuses initiatives de pays occidentaux et des Etats-Unis. C’est dans cette logique qu’une bataille désormais perceptible engage la France et les Etats-Unis dans cette zone a priori “offerte” à Paris.

La bataille entre les différentes puissances européenne et américaine étend désormais ses ramifications au sein même de la future force africaine en gestation. Il s’agit pour la France, l’Union européenne et les Etats-Unis de se positionner comme pourvoyeurs et donateurs de cette entité. Les cas du Recamp et de l’implication de l’Union européenne, ainsi que le commandement des forces navales américaines pour l’Afrique (Africom) démontrent à suffire cette bataille. L’illustration la plus proche étant l’implication d’Africom et de l’Union européenne dans l’organisation de l’exercice multinational de sécurité maritime qui se déroule au Cameroun depuis quelques jours. Pendant ce temps, la France de son côté, joue des coudes pour s’imposer dans la matérialisation de labase logistique continentale de la force africaine dont la ville de Douala abritera les installations.

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