Cameroun - France. Cameroun-France : Business et casse-tête chinois

Serge D. Bontsebe | Mutations Vendredi le 20 Avril 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La baisse du 2ème C2d français coïncide avec une percée spectaculaire de l’Empire du milieu dans les grands projets d’infrastructures.

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Depuis quelques jours, la relation sino-camerounaise a un galon de plus. Le gouvernement camerounais et l’entreprise Sinohydro, adjudicatrice du marché de construction du barrage de Memve’ele, ont en effet signé le contrat d’exécution des travaux de ce barrage le 12 avril 2012. Par ailleurs, c’est la Chine qui est de loin le plus grand financier de ce projet. Exim Bank of China va en effet apporter 365 milliards FCfa dans la cagnotte globale de ce projet qui se monte à un peu plus de 400 milliards Fcfa.

De fait, sur le registre «grandes réalisations» (et même au-delà) au Cameroun, la Chine est devenue un grand mastodonte. C’est elle qui finance et/ou construit. Lom Pangar, port en eau profonde de Kribi, autoroute Yaoundé-Douala, Mekin, Centrale à gaz de Kribi, Stade Paul Biya, hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala…Tous ces projets ont un dénominateur commun: La Chine.
Vue de Paris, cette «déferlante» chinoise est loin d’être un cadeau de noël. Car le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle contrarie les intérêts des entreprises françaises, qui se comportaient jusque là au Cameroun comme en territoire définitivement conquis. Au nom sans doute des «relations d’amitié anciennes et privilégiées» (dixit Bruno Gain, ambassadeur de France au Cameroun) qu’entretiennent les deux pays. Et il est vrai que le volet économique de cette relation est plus d’un titre dense et riche.

La relation commerciale et économique qui lie le Cameroun et la France, date au moins de 1916, année à partir de laquelle la seconde a commencé à administrer, de facto, la seconde (du moins sa partie orientale). Le Cameroun oriental ayant accédé à l’indépendance en 1960, la relation économique entre ces pays a donc pu se diversifier et se densifier.

C2d

Aujourd’hui, la France économique est présente au Cameroun à travers notamment une centaine de filiales de ses entreprises. Hydrocarbures, agroalimentaire, ciment, bois, Btp, télécommunications, logistique…les groupes français sont presque partout. Sans oublier qu’à ce stade, environ 200 Pme-Pmi ont déjà été fondées par des Franco-camerounais. Lors de la dernière édition du salon international de l’entreprise, Promote, à Yaoundé, la France avait tout un pavillon, avec 72 stands et un peu plus d’entreprises.
La coopération civile entre les deux pays est symbolisée aujourd’hui par le C2d (Contrat désendettement développement), qui est un programme quinquennal d’annulation et de reconversion de la dette extérieure du Cameroun.

En clair, le Cameroun paie à la France sa dette et cette dernière lui retourne cet argent sous forme de subventions pour financer ses projets de développement. L’enveloppe globale du premier C2d, à l’œuvre entre 2006 et 2011, était de 352 milliards FCfa. C’était déjà, le plus important C2d jamais signé par la France en Afrique. Au moment de la signature du 2ème C2d en juillet dernier, le ministre délégué auprès du ministre camerounais en charge de l’Economie, Yaouba Abdoulaye et le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt s’étaient félicité «des résultats satisfaisants du 1er C2d».

D’une enveloppe moins importante que le premier, 214 milliards Fcfa au lieu de 352 milliards Fcfa, ce 2ème C2d sera à l’œuvre jusqu’en 2016. L’agriculture et le développement rural y tiennent une place à part, avec 128,4 milliards Fcfa, soit 60% des ressources affectées. Viennent ensuite le développement urbain (34% des ressources affectées) et la formation professionnelle (5%).

 

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