Affaire Monique Koumate. Cameroun: le directeur d'un hôpital limogé après le décès d'une femme enceinte
Le directeur de l’hôpital Laquintinie, l'un des principaux établissements publics de Douala, la capitale économique du Cameroun, a été limogé mardi après le décès d'une femme enceinte qui avait suscité une immense polémique dans le pays en mars, selon un décret ministériel.
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Jean II Dissongo a été remplacé par Louis Richard Njock, directeur de l'hôpital régional d'Edéa, établissement de seconde catégorie de la région.
La mort de Monique Koumateke, 31 ans, enceinte de jumeaux, avait créé une vague d'indignation sur les réseaux sociaux, sa famille accusant le personnel soignant de l'hôpital Laquintinie d'avoir refusé de la prendre en charge et d'être responsable de sa mort.
D'après l'hôpital, la jeune femme était arrivée un matin inconsciente avec sa mère, et l'on avait refusé de la prendre en charge après avoir constaté qu'elle était déjà morte, ce que contestaient ses proches.
Espérant sauver les fœtus, l'une de ses proches avait alors éventré la jeune femme avec une lame chirurgicale, à l'entrée de la maternité. Une vidéo de cette scène a été diffusée sur Facebook, suscitant de nombreux commentaires d'internautes choqués, traitant les médecins camerounais d'"assassins".
Plusieurs centaines de personnes avaient alors manifesté à Douala pour dénoncer la prise en charge des patients dans les hôpitaux publics, médecins et infirmiers étant souvent accusés d'abandonner les malades qui ne peuvent pas payer les soins, très peu de salariés disposant d'une assurance maladie.
Un autre directeur d'hôpital a été relevé de ses fonctions à Mbanga, à environ 50 km de Douala, après un décès similaire à celui de Monique Koumateke.
L'Ordre des médecins du Cameroun, qui avait diligenté une enquête, a finalement corroboré la version de l'hôpital, tout en appelant les autorités à prendre des mesures pour améliorer les conditions de travail, faciliter l’accès aux soins et éradiquer la corruption dans les hôpitaux.
Ces dernières semaines, les appels à la démission du ministre de la Santé s'étaient multipliés, jusque dans les rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir). Un parti d'opposition, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, avait lui critiqué le gouvernement dans un communiqué pour avoir transformé les hôpitaux camerounais en "mouroirs".
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