Cameroun - Télécommunication. Cameroun: Les «call-box» en perte de vitesse

Jocelyne NDOUYOU-MOULIOM | Cameroon Tribune Lundi le 06 Janvier 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ces revendeurs de crédit de communication sont de moins en moins visibles à certains coins de rue.

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«J’ai abandonné le call-box depuis plusieurs mois parce que ça ne rapporte plus grand-chose», répond Helder Tumi à une de ses clientes qui l’a appelé pour avoir du crédit de communication. En effet, selon la jeune dame qui exerçait à Yaoundé, les bénéfices se sont beaucoup amenuisés au fil du temps. «Quand je me suis lancée dans cette activité, 30 000 F de crédit chargé pour les appels et les transferts rapportaient environ 9 000 au gérant du call box. Aujourd’hui, c’est à peine 3000 F de bénéfice», explique Helder Tumi pour justifier sa reconversion dans le commerce des sacs à main et des bijoux. «Je ne pouvais plus joindre les deux bouts avec ce que cela me rapportait», poursuit la jeune dame.

Quant à Jacky E., une autre gérante de «call-box», les tensions de trésorerie sont tellement importantes que la jeune femme a des difficultés à payer le loyer de son emplacement. « Je paie un loyer de 5000 F par mois sur la véranda d’un commerce mais, depuis quelques mois, je n’arrive pas à respecter mes engagements. Je suis obligée d’en appeler à la compréhension de la dame chaque fois que je lui donne de l’argent en partie », déplore Jacky E. La jeune fille avoue d’ailleurs qu’elle cherche les moyens pour se reconvertir dans une activité plus porteuse. Il faut dire que les «call boxeurs» s’appuient essentiellement sur les bonus proposés par les opérateurs de téléphonie mobile pour faire des bénéfices. Et force est de constater que ces bonus se font de plus en plus maigres, au point où les appels à faible coût (25 ou 50 F la minute) dans ces points ont disparu. Certains voient dans cette situation une politique des opérateurs de téléphonie mobile pour contrer ces petits commerçants qui leur faisaient déjà une concurrence déloyale.

Beaucoup d’autres «call boxeurs » ont mis la clé sous le paillasson face à ces difficultés, ayant trouvé mieux ailleurs. Claire T., qui a exercé dans le secteur pendant plusieurs années, s’est essayée à divers petits métiers avant de se fixer dans un laboratoire photo. Edouard Ngoufack a, pour sa part, abandonné dès qu’il a trouvé mieux. «Je ne faisais le call box que pour m’occuper. Dès que j’ai eu le concours de l’Ecole normale supérieure de Yaoundé, j’ai abandonné», affirme le jeune homme. Le récent recrutement de 25 000 jeunes diplômés à la Fonction publique a également récupéré bon nombre de ces « call boxeurs».

Du coup, les usagers de ces commerces sont quelque peu en difficulté. «Il y a quelque temps, on trouvait les « call-boxeurs» à pratiquement tous les 50 m. Maintenant, il existe des endroits avec un seul «call-boxeur» à des centaines de mètres à la ronde», déplore un habitant de Yaoundé. «Cette rareté impose à certains de ne pas faire de gros transferts de peur de ne pouvoir satisfaire tout le monde», souligne un autre. Pour ne pas être en panne de crédit, certains usagers optent pour les transferts lointains. «J’ai pris le numéro du « call-boxeur » de mon quartier et quel que soit l’endroit où je me trouve, je peux lui demander du crédit que je paie dès que je suis de retour au quartier», indique Marlyse Djab, cadre d’entreprise. Sinon, il y a toujours les « call boxeurs » ambulants… 

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